Cher Coucou, je dois te faire un aveu : le reportage commence mal ! Hier soir, une fois avalé mon potage aux nids d'hirondelles, j'ai eu un mal fou à retrouver le chemin de l'hôtel. Les Pékinois sont charmants, comme je te l'ai déjà dit, mais dans l'ensemble, sur 1 milliard et quelques millions de Chinois, ils sont en définitive assez peu nombreux à parler le français. J'ai dû me rabattre sur mon reliquat d'anglais scolaire ; malheureusement, il semblerait que mon accent khostrowsien trouble les oreilles pékinoise : les anglophones du coin n'entendaient rien à mon langage. Note bien qu'il y avait aussi beaucoup de touristes étrangers, français y compris, mais comme nous n'étions pas dans le même hôtel… Bref, je me suis couchée tard, très tard, et résultat : ce matin j'avais la tête dans le c… (tu supprimeras ça avant de publier, c'est juste une image pour te donner une idée de mon état). En tout cas, lorsque je suis arrivée au stade où devaient se dérouler les épreuves de marelle, j'étais en retard. Mais le pire n'est pas là, cher Coucou, le pire c'est que mon billet d'entrée était un faux billet —aussi faux que le site internet sur lequel nous l'avons acheté à prix d'or ! J'ai eu beau protester, trépigner, verser des larmes, impossible d'entrer. On m'a proposé une place au marché noir… 700 € pour voir la fin d'une compétition de marelle, ça fait cher. Alors je suis restée à rôder comme une âme en peine aux abords du petit stade, entre l'Étang du Lotus et la gare de Beijing-Ouest. J'entendais passer les trains et les clameurs du public s'échappant de l'arène où ma petite cousine Jocelyne devait pousser son palet avec la grâce que je lui connais. Pauvre Jocelyne ! J'ai eu le temps d'échanger quelques mots avec elle à sa sortie du stade, en marchant vers le mini-bus qui allait ramener son équipe au village olympique. Elle a perdu en quart de finale, son palet ayant légèrement mordu sur la ligne de l'Enfer, ce qui constitue une faute éliminatoire, comme tu sais. Les autres athlètes de l'équipe n'ont pas fait mieux en marelle-yeux-bandés, marelle à l'envers, et tri-marelle, si bien que la France peut faire son deuil de médaille dans cette discipline. De l'avis de Jocelyne, leurs adversaires étaient manifestement dopées jusqu'à la moelle, mais je ne citerai pas de pays, n'ayant aucune preuve. Ce sera tout pour aujourd'hui, car je compte aller de ce pas vérifier la validité de mon ticket pour la compétition de tir à la fronde —ou flingow, comme disaient les gamins de ma Khostrowsie natale. Il paraît que nos chances d'y récolter de l'or sont importantes. À suivre !
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