Dans un éditorial du Figaro, un certain Yves de Kerdrel dénonce la perversité du futur Revenu de Solidarité Active de Martin Hirsch et Nicolas Sarkosy, qui va tripoter honteusement l'intimité du capital, en instituant une taxe de 1,1% sur ses revenus. Oh, bien entendu, l'éditorialiste convient qu'il y a du bon dans le RSA —non pas sur le plan de la solidarité, d'une main tendue aux très pauvres par les français à l'aise, mais plutôt du point de vue moralisateur cher à la France profonde : un outil judicieux pour remettre au travail les hordes d'assistés.
Ceci admis, ce monsieur lance une longue plainte à la pensée du capital prochainement martyrisé. Seront frappés «une fois de plus ceux qui créent des richesses», écrit-il, «ces français ordinaires qui détiennent quelques actions souvent au nom d'un patriotisme économique…» Alors là, j'en reste baba. Au lieu de décorer de la légion d'honneur tous ces braves patriotes actionnaires qui tirent de la richesse du néant —selon la définition du verbe créer—, va-t-on les pressurer, les taxer à mort ? Assez plaisanté. M. Kerdrel remarque aussi, que «taxer le capital, ce n'est pas taxer les capitalistes, ce n'est pas étêter les plus grosses fortunes françaises qui s'organisent avec soin pour sanctuariser leur capital», ce qui n'est pas entièrement faux, mais il se garde bien de relever que les gros capitaux en question ont été «sanctuarisés» en partie par le paquet-fiscal de M. Sarkosy. C'est d'ailleurs le seul véritable défaut de cette initiative du président, de ne pas mettre à contribution les vrais riches. Les syndicats demandent qu'à l'entrée en vigueur de la nouvelle taxe, celle-ci soit appliquée aux revenus avant le calcul du paquet-fiscal. M. Sarkosy les entendra-t-il ? Cela effacerait l'iniquité du projet actuel et simplifierait le financement final du RSA.
Pour finir en beauté, M. Kerdrel, que j'ai cité ici quelque peu en désordre, mais il sera facile de retrouver sa prose intégrale en son gîte, M. Kerdrel ose une proposition révoltante : Nicolas Sarkosy, dit-il, «aurait pu penser aussi à faire contribuer les travailleurs clandestins en tirant un trait sur l'aide médicale d'État, qui coûte 800 millions d'euros par an». Là, on atteint l'abject, car cela signifie en clair : laissez donc crever les travailleurs sans papiers lorsqu'ils sont malades. Après tout, du point de vu des patrons qui les font bosser à créer de la richesse, ces gens deviennent inutiles en tombant malades, alors pourquoi dépenser du bon argent à les soigner ! Pourquoi M. Kerdrel ? Mais déjà, parce que ça ne serait pas propre, des hommes et des femmes qui se mettraient à mourir dans tous les coins, faute de soins. Ensuite, peut-être aussi, un peu, parce que nous sommes une nation civilisée, non ?
Ceci admis, ce monsieur lance une longue plainte à la pensée du capital prochainement martyrisé. Seront frappés «une fois de plus ceux qui créent des richesses», écrit-il, «ces français ordinaires qui détiennent quelques actions souvent au nom d'un patriotisme économique…» Alors là, j'en reste baba. Au lieu de décorer de la légion d'honneur tous ces braves patriotes actionnaires qui tirent de la richesse du néant —selon la définition du verbe créer—, va-t-on les pressurer, les taxer à mort ? Assez plaisanté. M. Kerdrel remarque aussi, que «taxer le capital, ce n'est pas taxer les capitalistes, ce n'est pas étêter les plus grosses fortunes françaises qui s'organisent avec soin pour sanctuariser leur capital», ce qui n'est pas entièrement faux, mais il se garde bien de relever que les gros capitaux en question ont été «sanctuarisés» en partie par le paquet-fiscal de M. Sarkosy. C'est d'ailleurs le seul véritable défaut de cette initiative du président, de ne pas mettre à contribution les vrais riches. Les syndicats demandent qu'à l'entrée en vigueur de la nouvelle taxe, celle-ci soit appliquée aux revenus avant le calcul du paquet-fiscal. M. Sarkosy les entendra-t-il ? Cela effacerait l'iniquité du projet actuel et simplifierait le financement final du RSA.
Pour finir en beauté, M. Kerdrel, que j'ai cité ici quelque peu en désordre, mais il sera facile de retrouver sa prose intégrale en son gîte, M. Kerdrel ose une proposition révoltante : Nicolas Sarkosy, dit-il, «aurait pu penser aussi à faire contribuer les travailleurs clandestins en tirant un trait sur l'aide médicale d'État, qui coûte 800 millions d'euros par an». Là, on atteint l'abject, car cela signifie en clair : laissez donc crever les travailleurs sans papiers lorsqu'ils sont malades. Après tout, du point de vu des patrons qui les font bosser à créer de la richesse, ces gens deviennent inutiles en tombant malades, alors pourquoi dépenser du bon argent à les soigner ! Pourquoi M. Kerdrel ? Mais déjà, parce que ça ne serait pas propre, des hommes et des femmes qui se mettraient à mourir dans tous les coins, faute de soins. Ensuite, peut-être aussi, un peu, parce que nous sommes une nation civilisée, non ?
AME* : aide médicale d'état.
Voir aussi le Nouvel Obs
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