Le mois d'Août est une période frustrante pour le lecteur de la presse, surtout lorsqu'il est abonné à un quotidien ou un hebdomadaire. C'est l'époque du régime minceur, moins de pages, moindre intérêt, recours aux marronniers d'été : vacances du président, des ministres, des français, jeux divers, monstres et soucoupes volantes… Sous prétexte qu'il ne se passerait plus grand -chose, les plumes font la sieste, alors que c'est le moment où beaucoup de gens auraient enfin le temps de lire plusieurs canards de A à Z. Cette année pourtant, on a dû râler dans les rédactions, vu l'importance des événements survenus pendant ce mois d'Août, des spasmes olympiques à la guerre russo-géorgienne, de l'attitude foireuse de M. Sarkosy sur les droits de l'homme à l'approche de la récession. Il a bien fallu traiter tous ces sujets. Le dernier venu, les sombres perspectives économiques, va mettre du pain sur la planche des traducteurs de langue de bois. Déjà, M. Fillon explique que nous n'avons «pas besoin d'un plan de relance, qui serait artificiel»… Ceux qui comprennent le patois politique auront reconnu un vers de La Fontaine : «ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats», tiré du Renard et les raisins. Cela signifie en définitive que nous sommes fauchés et que pour relancer, il faudrait inventer un argent que nous n'avons plus, le président ayant fait des cadeaux somptuaires à certains contribuables. M. Fillon a parlé aussi de «réformes de structures» et de sa foi dans la croissance positive de la France pour l'année 2008. Là, je dois avouer que je ne connais pas suffisamment la langue de bois pour risquer une interprétation, il faut attendre la version de la presse compétente. Celle que je goûte se situe à gauche, mais on peut aussi se reporter à celle de droite, qui livrera certainement une adaptation bien-pensante du parler gouvernemental, à l'ombre d'un marronnier, comme Le Figaro qui accompagne M. Fillon d'un long article sur les OVNI.
Sources :Libération
Le Monde
Le Figaro
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