mardi 13 juillet 2010

Pisser dans un violon

Hier soir, donc, Nicolas Sarkozy a pissé dans un violon pour en tirer l'air de la calomnie: il n'aura ému que les sourds et ceux qui se reconnaissent dans une présidence consacrée au service des privilégiés. Le récital se voulait solennel, mais, erreur de mise en scène, ce fut dans le cadre domestique de la terrasse de l'Élysée que nous l'écoutâmes. Peut-être cela valait-il mieux, après tout, pour faire passer les canards et la grossièreté du jeu.

Tout reposa en quelque sorte sur le certificat de virginité opportunément délivré à M. Woerth par l'IGF, qualifié de «rapport extrêmement fouillé», par M. Sarkozy. Au vu de l'importance de l'affaire, on se retient mal de rire en songeant à ces douze pages rédigées à la hâte par quatre personnes placées en outre sous l'autorité du gouvernement.

M. Woerth est-il «lavé de tout soupçon», et Nicolas Sarkozy aussi par la même occasion? Évidemment non, l'intégralité des soupçons demeure. Du reste, les choses n'ont pas traîné, puisque le Nouvel Obs publie au lendemain de la prestation du président un document montrant que l'UMP et Nicolas Sarkozy auraient bénéficié en 2006 de quatre chèques des Bettencourt, épouse et mari, pour un montant total de 30000 euros.

Inutile de nous étendre sur ce nouveau rebondissement largement repris par la presse. Il vient simplement s'ajouter au reste: les relations inacceptables que M. Sarkozy et son entourage politique semblent avoir entretenues avec le monde de l'argent. S'agit-il de relations coupables? À priori on peut le croire, puisque le président, par le biais de son ami et obligé, le procureur Courroye, cherche à empêcher toute enquête indépendante.



P-S Pour vous changer les idées, je vous recommande «Le jour de la pintade», d'Epamin', et «Attente en gare», par Arf

3 commentaires:

Epamine a dit…

Merci pour le lien, le coucou!
Si mon blog parlait de politique, la peau de ma pintade aurait pu être plus croustillante, vu le contexte...
Belle soirée!

isabelle B. a dit…

tu n'as pas de coeur ;-) on abat pas un cheval à terre, et à homme donné on ne regarde pas les dents ( je suis meilleure en rébus qu'en proverbes :-)
merci pour le lien ( pourvu que les gens ne s'imaginent pas que je suis vraiment émue ;-)

Le coucou a dit…

Epamin' en effet, vu le contexte, et, comme je le disais chez toi, vu l'habitude ancestrale de pendre la pintade avant de la manger, ton calendrier révolutionnaire pourrait donner de drôles d'idées!

Isabelle, ah, mais si! J'ai du cœur! La preuve: on achève bien les politiciens, car cheval qui mousse ne roule personne. C'est quand même un peu ennuyeux que tu aies montré publiquement autant de compassion pour lui… Je me demande ce qu'on va en penser?