mardi 9 décembre 2008

Que faire du trou dans nos finances?

Cet après-midi, coincé devant la cavité béante creusée par la souche d'un grand pin déraciné que deux braves gars essayaient vainement de déplacer, je me faisais du souci. Du souci pour eux d'abord, parce que les câbles de leurs tireforts étaient tendus à rompre, et aussi parce que la souche de ce pin m'appartenant risquait de tomber sur le chemin communal. Du souci enfin, car je ne fichais rien pendant ce temps. Les tireforts ont rendu l'âme, la souche n'a guère bougé de place, et le trou qu'elle a laissé me paraît encore plus gros. En prime, la nuit tombée, je me retrouvais, il y a quelques instants, sans la moindre idée de billet pour ce soir. Et soudain, la lumière s'est faite dans ma tête! Je vais vous parler d'un trou, bien plus impressionnant que le mien.
Les observateurs les plus téméraires et les moins sujets au vertige se penchent régulièrement sur lui avec fascination. Il est large, profond, majestueux même. Vous l'aurez sans doute compris: il s'agit du déficit de l'État français, descendu en octobre à la cote moins 60,7 milliards d'euros!
Que faire d'un tel gouffre ouvert au cœur de la patrie, qui finira par engloutir jusqu'à l'Élysée si l'on n'y prend garde? Je ne connais pas grand chose à l'économie, mais je me dis qu'il y a peut-être moyen de rentabiliser notre trou. Certains d'entre-vous sont suffisamment âgés pour avoir connu le trou des halles de Paris, et se souvenir que Marco Ferreri y tourna une désopilante parodie de western: «Touche pas à la femme blanche». Eh bien! le gouvernement devrait s'inspirer de cet exemple en produisant un film dont l'action se déroulerait en extérieur, dans le trou. «Le Kid contre la crise», par exemple. François Fillon et ses ministres tiendraient les rôles des bons, assiégés par les méchants. Comme je suis de gauche, je vois plutôt M. de Villepin en chef de ces derniers. À la fin, le Kid (Nicolas Sarkozy) arrive à la tête de la cavalerie.… Enfin, rien que des stars de la politique à l'affiche en tout cas. Et je vous parie que cela ferait un record d'entrées en salles, peut-être une palme d'or au festival de Cannes. Nous serions le premier pays au monde à rentabiliser son déficit, et du moins, les quelque pelletées d'euros ainsi jetées dans le trou contribueraient-elle à nous regonfler le moral. Astucieux, n'est-ce pas?

6 commentaires:

dj_canet a dit…

Moi, ma piscine est hors sol, donc j'en prendrai bien 20 à 30 M3, si ça les arrange, ça peut aussi m'arranger !
Christophe

detoutderien a dit…

couper des pins ?! argh !

un refuge de moins pour les écureuils avec l'hiver qui arrive !

De plus, je vous soupçonne de vouloir faire disparaître notre Trés Grand Homme dans un trou trop profond... au prétexte du tournage d'une oeuvre cinématographique

Franchement je ne vous salue pas

Le coucou a dit…

Christophe, je n'y avais pas songé! J'ai aussi une petite piscine hors sol, de 11 m3. À nous deux, ce serait 41 m3 de trou en moins pour le pays!
Gaël, je suis troublé… 1-Un pin déraciné par la tempête, n'est pas un pin coupé. 2-J'affirme n'avoir point songé à faire disparaître notre Grand Homme, mais au contraire pensé à le mettre en valeur, car perdu dans cet immense trou, pauvre petit, on ne le voit presque plus d'en haut!

dj_canet a dit…

41, c'est bien, il ne leur en resterait plus que 20 M3.
Quoi, m3 est pas la bonne unité ?
Bon, dans ce cas, il vaut mieux qu'il y ait foule...
on est à peu prés 60 millions, ça en fait donc mille chacun !
Oui, je sais, pas de quoi en être fier....
Christophe

Nicolas Jégou a dit…

Tu fais bien de citer Didier Goux : c'est un trou.

Le coucou a dit…

Nicolas, c'est toi qui le dit, pas moi : n'ayant jamais bu avec vous, j'ignore ce qu'il est capable de descendre.