«Partageons mon avis» s'amuse de la fringale de missions officielles dont fait preuve Michel Rocard, avec sa nomination à la co-présidence d'une commission de réflexion sur l'emprunt. Il y a de quoi rire, bien que d'un rire jaune, du parcours de ce Jack Lang triste (Lang pour sa part me faisant penser à un Rocard pompette).
Simultanément, comme s'il avait prévu de lubrifier l'annonce de cette nouvelle preuve de complicité avec Nicolas Sarkozy, Michel Rocard fait paraître un long article dans Le Monde, qui est comme un dernier soupir social-démocrate.
Grossièrement, on peut résumer en disant qu'il analyse, avec sa clarté coutumière, l'évolution de la crise comme la préparation d'un retour aux vieilles habitudes. Du côté de la finance et de la banque, rien n'a changé en profondeur. Les rapaces n'ont nullement été encagés, mais au contraire, ils ont défendu becs et ongles leurs aires d'influence, et tout est resté tel qu'avant. Les rémunérations honteuses, les opérations acrobatiques, sources de nouvelles crises inévitables, seront vite de retour. Et Michel Rocard de constater qu'en dépit de toutes les évidences, les peuples européens ont voté pour le maintien ou le retour aux affaires des partis de droite favorables à cet état de choses. En France, je trouve pour ma part que les électeurs se sont plutôt très malheureusement abstenus de voter, offrant à l'UMP et N. Sarkozy une victoire bidon que ce dernier fait sonner afin de se redonner un air de légitimité —comme on refait un pucelage.
Ce constat lucide de M. Rocard est tout de même surprenant, venant d'un homme qui se met au service de l'un des plus cyniques acteurs du libéralisme, mais passons…
On peut se demander par quelle aberration les 60% de Français qui se défient du président ne se sont pas précipités aux urnes massivement pour lui infliger une défaite significative? On nous a dit et redit qu'il ne fallait pas harceler M. Sarkozy à la moindre occasion, que cela déplaisait «aux gens», mais lesquels? Les trente et quelques pour cent qui lui font confiance quoiqu'il fasse ou dise? Ceux-là ne nous intéressent guère. Ceux qui, parmi les autres, trouvent sympathique son laisser-aller de chef de clan rustique? Alors, où se cachent-ils ces derniers, qui se reconnaissent chez un président réputé n'ouvrir jamais un livre, s'exprimer comme un jeune de banlieue, n'aimer la compagnie que d'une élite de la sous-culture? Ils devraient être légion par exemple sur internet: sans en connaître toute l'étendue française, je n'ai pas constaté que les Sarkozystes y pullulent. Ceci pour m'étonner qu'autant de monde soit passé à côté d'une occasion de signifier aux dirigeants européens qu'il fallait éradiquer les germes de crise.
Néanmoins, on peut difficilement reprocher à ses concitoyens d'être aveugles à la malignité du sarkozysme, quand des esprits brillants comme Michel Rocard vont à la soupe sans vergogne, en nous gratifiant d'un «Point de vue» qui ressemble à un pied de nez!
P-S. Le Tour de France a inspiré M. Poireau et Hermes (qui a tout vu de chez lui, ou presque), tandis que Falconhill nous confie ses chagrins de foot et de politique. Martine quant à elle, nous parle festivals, et nous offre un moment d'humour bienvenu avec Jeff Goldblum est mort...sur twitter …
Simultanément, comme s'il avait prévu de lubrifier l'annonce de cette nouvelle preuve de complicité avec Nicolas Sarkozy, Michel Rocard fait paraître un long article dans Le Monde, qui est comme un dernier soupir social-démocrate.
Grossièrement, on peut résumer en disant qu'il analyse, avec sa clarté coutumière, l'évolution de la crise comme la préparation d'un retour aux vieilles habitudes. Du côté de la finance et de la banque, rien n'a changé en profondeur. Les rapaces n'ont nullement été encagés, mais au contraire, ils ont défendu becs et ongles leurs aires d'influence, et tout est resté tel qu'avant. Les rémunérations honteuses, les opérations acrobatiques, sources de nouvelles crises inévitables, seront vite de retour. Et Michel Rocard de constater qu'en dépit de toutes les évidences, les peuples européens ont voté pour le maintien ou le retour aux affaires des partis de droite favorables à cet état de choses. En France, je trouve pour ma part que les électeurs se sont plutôt très malheureusement abstenus de voter, offrant à l'UMP et N. Sarkozy une victoire bidon que ce dernier fait sonner afin de se redonner un air de légitimité —comme on refait un pucelage.
Ce constat lucide de M. Rocard est tout de même surprenant, venant d'un homme qui se met au service de l'un des plus cyniques acteurs du libéralisme, mais passons…
On peut se demander par quelle aberration les 60% de Français qui se défient du président ne se sont pas précipités aux urnes massivement pour lui infliger une défaite significative? On nous a dit et redit qu'il ne fallait pas harceler M. Sarkozy à la moindre occasion, que cela déplaisait «aux gens», mais lesquels? Les trente et quelques pour cent qui lui font confiance quoiqu'il fasse ou dise? Ceux-là ne nous intéressent guère. Ceux qui, parmi les autres, trouvent sympathique son laisser-aller de chef de clan rustique? Alors, où se cachent-ils ces derniers, qui se reconnaissent chez un président réputé n'ouvrir jamais un livre, s'exprimer comme un jeune de banlieue, n'aimer la compagnie que d'une élite de la sous-culture? Ils devraient être légion par exemple sur internet: sans en connaître toute l'étendue française, je n'ai pas constaté que les Sarkozystes y pullulent. Ceci pour m'étonner qu'autant de monde soit passé à côté d'une occasion de signifier aux dirigeants européens qu'il fallait éradiquer les germes de crise.
Néanmoins, on peut difficilement reprocher à ses concitoyens d'être aveugles à la malignité du sarkozysme, quand des esprits brillants comme Michel Rocard vont à la soupe sans vergogne, en nous gratifiant d'un «Point de vue» qui ressemble à un pied de nez!
P-S. Le Tour de France a inspiré M. Poireau et Hermes (qui a tout vu de chez lui, ou presque), tandis que Falconhill nous confie ses chagrins de foot et de politique. Martine quant à elle, nous parle festivals, et nous offre un moment d'humour bienvenu avec Jeff Goldblum est mort...sur twitter …
11 commentaires:
Rocard ce n'est plus de la compétence;à vouloir pisser partout c'est de l'incontinence!
Macao,
en fait, je crois (mais ne le répète pas) que c'est un bonhomme passionné par l'action politique au niveau du pouvoir. Le boulot de sénateur, ou député, ne l'intéressait plus. Il veut garder le plus longtemps possible l'impression d'agir, d'influer sur la marche du pays. Je ne l'imagine pas un seul instant intéressé par des gains supplémentaires. Des honneurs, oui, sans doute, pour se sentir toujours "dans le coup". À mes yeux, cela ne le rend pas plus excusable pour autant.
J'ai admiré cet homme brillant et maintenant ma déception est énorme à la hauteur de ma violence verbale j'aimerai tant qu'il s'occupe de son "jardin"!!
Finalement, Rocard termine sa carrière comme il l'aura vécué, de manière tout à fait décevante.
A trop déchoir, il déçoit !
:-))
Macao, je te comprends !
Filaplomb, à bien y penser, tu as raison! Rocard donne l'impression d'avoir volé d'échec en échec toute sa carrière!
Le Coucou : je précise quand même que pour autant, j'ai pu admirer chez Rocard sa capacité d'analyse. Je ne le méprise pas mais c'est vrai qu'il n'aura rien réussi !
:-))
Filaplomb, là-dessus, son intelligence de la chose politique, nous sommes d'accord. Qui a dit qu'en politique, il fut aussi être chanceux?
"on peut difficilement reprocher à ses concitoyens d'être aveugles à la malignité du sarkozysme, quand des esprits brillants comme Michel Rocard vont à la soupe sans vergogne".
Oui. C'est pour ça que le PS devrait être plus critique sur ses anciens cadres et "faire du bruit pour éviter l'aveuglement".
Nicolas,
le fait que Rocard et Lang puissent se permettre de trahir impunément est un très mauvais signal. Comment croire à une véritable volonté de rénovation?
Un angle d'attaque pour le PS : le bouclier fiscal.
Le PS devrait pilonner Sarkozy sur le bouclier fiscal en prenant les Français à témoin.
La Tribune, lundi 6 juillet 2009, page 4 :
« D’après Bercy, le bouclier fiscal à 50 % a bénéficié à 18 893 foyers. Le coût du dispositif est porté à 578 millions d’euros. Les contribuables assujettis à l’Impôt Sur la Fortune concentrent 99 % du coût.
D’après les données de Bercy, 100 personnes capteraient plus du tiers du coût du bouclier fiscal, pour une restitution moyenne de 1,15 millions d’euros.
Le rapporteur général du Budget, le député UMP Gilles Carrez, va demander des informations complémentaires sur 20 contribuables. Détenteurs d’un patrimoine supérieur à 15 581 000 euros, mais avec un revenu de référence inférieur à 3 263 euros par an, ils se sont vu restituer par le fisc un chèque d’un montant moyen de 286 000 euros. »
Fin de citation.
En clair :
- Au titre du bouclier fiscal, le fisc donne un chèque à 18 893 foyers.
- Le bouclier fiscal coûte 578 millions d’euros.
- Le fisc donne 99 % de ces 578 millions d’euros à des Français qui paient l’Impôt Sur la Fortune.
BA, oui, j'ai lu aussi tout ça. La parole est au PS, en somme?
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