samedi 31 octobre 2009

C. Pasqua au secours de J. Chirac

Entre deux coups de dague aux jarrets, comme l'illustre Jarnac, Charles Pasqua qui pense à son image et veut s'offrir un air généreux à bon compte, Charles Pasqua vient au secours de Jacques Chirac. Le Nouvel Obs lui fait dire que «tout le monde a eu recours à des emplois fictifs», à droite et à gauche, et que par conséquent, «on devrait considérer que c'est du passé»… M. Chirac bénéficie auprès des Français d'une cote d'amour inespérée après ses mandats, et il faut bien reconnaître que le contraste avec son successeur plaide largement en sa faveur. De tous bords on entend des gens s'attendrir sur sa personne et plaider l'indulgence. À gauche, F. Hollande et S. Royal, pour s'en tenir à eux, ont manifesté une étonnante mansuétude, dans le souci apparent de préserver la dignité de la fonction présidentielle.
Pour beaucoup d'autres, dont je suis, ce laxisme typique du monde politique Français est devenu imbuvable. La première et impérieuse raison de demander à M. Chirac de s'expliquer devant la justice est de rappeler à nos élus qu'il n'appartiennent pas à une caste supérieure pouvant se permettre à peu près tout impunément. La deuxième raison, est de fournir à l'opinion publique une démonstration spectaculaire de l'utilité du juge d'instruction. Le jour où la réforme scélérate décidée par Nicolas Sarkozy entrera en vigueur, s'en sera fini de la possibilité de traquer les malversations, petites ou grandes, des gens de pouvoir. Dans l'affaire où se trouve impliqué J. Chirac, le parquet, bras du gouvernement dans la justice, avait demandé l'abandon des poursuites —il n'est pas encore exclu qu'il fasse appel, du reste. Demain, quand les procureurs seront seuls maîtres de l'ouverture ou non des enquêtes, ce genre de situation ne se reproduira plus. On étouffera dans l'œuf toute velléité de juger les puissants.
C'est pourquoi, quelle que soit la sympathie que l'on éprouve à l'égard de Jacques Chirac, il est important qu'il soit obligé de se justifier devant le peuple Français, s'il le peut.

P-S Arf nous présente Le Roman d'Arnaud, expérience d'écriture 2.0 sur Facebook, qui débute ce soir… Martine nous parle de Douze hommes en colère… Et justement, Constance, du Brise-glace, pique une saine colère…

14 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Le coucou a dit…

Cher Anonyme, je comprends votre point de vue sans le partager jusqu'au bout. À la limite, cette situation dépasse le cas Chirac, je me fiche de ses mérites et de ses défauts: prouver la responsabilité d'un intouchable est beaucoup plus important.
Ceci-dit, votre commentaire étant anonyme, je le supprime, par principe. Pour ne pas avoir l'air de vous censurer, exceptionnellement, je le recolle ci-dessous:
«La côte de J Chirac est élévé parce que les gens s'en foutent des emplois fictifs qui datent de 1977 à 1995, ils ont d'autres soucis.
Et puis, il restera toujours celui qui a refusé la guerre en Irak.
Autant, je l'ai combattu pour qu'il ne soit pas élu, autant à présent : basta surtout que je n'ai pas voté pour sarkosi.»

Nicolas Jégou a dit…

Oui, il faut que la justice suive son cours. Mais en tant qu'ancien maire, pas en tant qu'ancien président. Sinon on va finir par pardonner à l'actuel président.

Gwendal Denis a dit…

Il serait temps de faire le ménage. En grand le ménage, avec désinfection et stérilisation massive...

Le coucou a dit…

Nicolas,
encore une fois: c'est l'ancien maire qui a (peut-être) commis des fautes, mais c'est bel et bien l'ancien Président que l'on jugera (peut-être), en cherchant à prendre une revanche sur cette honteuse immunité dont il a bénéficié. Et c'est l'actuel président qui en sortira aussi un peu ébranlé dans son autocratie. Ce n'est pas pour rien que tous les salauds et salopes du pays se dressent pour défendre l'indignité de la fonction présidentielle.

Gwendal,
d'accord avec toi, mais il ne faut pas compter sur le personnel politique pour entamer le ménage, hélas.

Christophe Sanchez a dit…

Toutes ces figures emblématiques - opinions politiques mises à part - qui tombent me rappelle que je vieillis. Chirac, Pasqua figure télévisuelle pour moi plus que sociétales disparaissent ou vont disparaître. ça passe vite et ça finit mal. Comme un mauvais feuilleton en fait.

Merci pour les liens vers Arnaud et il y a quelques jours vers mon jardin divers.

Bon dimanche. :)

Christophe Sanchez a dit…

Ah! Le lien vers Arnaud n'est pas bon... :(

Le_M_Poireau a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Le_M_Poireau a dit…

Personnellement, en tant que salarié, je demande à ce que mes fautes ne soient pas poursuivies par la justice au nom du respect de l'image du salarié en général et de la mienne en particulier !
:-))

Anonyme a dit…

Salut coucou, je suis d'accord avec toi sur le fond, la seule chose qui me dérange et ce pourquoi, je souhaite que chirac ai un non lieu, c'est que la justice doit rester indépendante et s'appliquer à tout un chacun, celà est indéniable, mais ma question est pourquoi la justice a joué la politique de l'autruche et n'a pas eu le courage de le faire lors de son mandat en tant que maire de Paris avant qu'il soit président et intouchable. Et pourquoi elle se manifeste comme défensseuse du bon droit maintenant que certains veulent remettre en cause son indépendance, alors qu'elle s'est tue pendant des années et à laissée faire!Que la loi s'applique et que chacun assume ses responsabilités, mais ne le faisons dans l'hypocrisie et la parodie!

Le_M_Poireau a dit…

NR : les affaires en question ont été mises à jour, pour ce qui concerne la participation présumée de Chirac, bien après les faits mais dans le cadre légal de durée prévu par la Loi. Il se trouve qu'au moment où les juges ont désiré entendre l'ancien maire de Paris, ils se sont vus opposer le statut du Président et l'engagement que celui-ci pourrait en effet être poursuivi après la fin de ses mandats.
Une juge applique aujourd'hui ce qui étaient les engagements de la classe politique d'alors. Il n'y a même pas de quoi discuter !
:-))

jeffanne a dit…

Je parcourais ce texte et les coms y afférant... sans trouver quelque chose à ajouter quand je vois M'sieur Poireau qui lâche ces mots "au nom du respect de l'image du salarié" j'ai pouffé... veuillez m'en excuser...

Le coucou a dit…

αяf,
en effet, ces gens qui ont animé notre petit théâtre politique partent au rebut et emportent un peu de nous-mêmes… Et s'il en est un qui faisait aisément le spectacle, c'est bien Pasqua!

Je suis honteux d'avoir loupé le lien vers Arnaud, je viens de le corriger, mais je recommencerai demain pour me rattraper! Ce genre d'erreur m'arrive quand je publie dans la précipitation…

M. Poireau,
chapeau! Quelle belle trouvaille! Je crois que dorénavant je vais aussi revendiquer le respect de mon image. :)))

NR,
Je ne crois pas que ce soit un manque de courage de la justice, mais les obstacles que cette dernière a dû surmonter pour parvenir à faire son enquête expliquent le temps perdu. Il faudrait voir les détails de l'affaire depuis le début, mais généralement, dès qu'un politique de haut niveau est visé, il utilise toutes les manœuvres dilatoires possible pour empêcher une enquête. La justice travaille lentement, et elle n'ouvre pas une instruction à la première demande d'un citoyen, heureusement d'ailleurs, sinon son pouvoir serait encore plus démesuré que celui de l'exécutif!

M. Poirreau,
tiens, je découvre tes précisions après avoir répondu à NR. Merci, il me semblait bien aussi que quelque chose de ce genre c'était passé…

Jeffanne,
le commentaire de Poireau est hilarant, je suis de votre avis! :-))

Le_M_Poireau a dit…

LeCoucou : il faut de bons articles pour sortir de bons commentaires ! ;-))