Les députés de gauche ont décidé de rappeler au pouvoir sarkozyste et à l'opinion publique, que 2 123 717 Français s'opposent à la privatisation de La Poste. Ils ont rédigé une proposition de loi destinée à demander l'organisation d'un référendum sur ce sujet, proposition dont ils n'attendent pas le succès, à vrai dire. Le but sera plutôt de démontrer aux Français, que la fameuse modification constitutionnelle de 2008, destinée à moderniser nos institutions, débouche sur du vent. Le référendum en question est impossible à organiser: la loi organique qui en fixerait les modalités n'existe pas. Seules les dispositions qui ont fait régresser la république sont entrées en vigueur, donnant à M. Sarkozy licence de céder davantage à ses inclinations autocratiques. On aimerait que dans la foulée de cette initiative, nos élus, avec un élan de sincérité, reconnaissent que de toute manière, ce référendum serait-il possible, il n'en demeurerait pas moins une escroquerie. Trois types de personnes parlent à son sujet de «référendum d'initiative populaire»: les fripouilles politiciennes (effrayées par le rejet croissant qu'elles inspirent et le désir de démocratie des Français), les tributaires complaisants du pouvoir, les naïfs (pour rester poli).
Ce référendum est d'initiative Parlementaire, il faut le répéter inlassablement. Dix millions de Français réclameraient-ils par pétition un référendum pour exiger, par exemple, la division par deux de la totalité des salaires et indemnités versés au personnel politique, il serait certainement difficile de trouver 184 parlementaires pour Prendre l'Initiative d'une loi demandant de soumettre ceci à référendum. Donc, l'espérance populaire resterait un vœu pieux. Et quand bien même dénicherait-on assez d'élus acceptant le sacrifice, le pouvoir disposerait encore d'astuces pour éviter que la procédure référendaire aille à son terme.
La gauche dans son ensemble souffre chez nous de ses erreurs passées, mais aussi et peut-être surtout, de ce qu'elle n'a plus de grand dessein à nous proposer, rien pour nous faire rêver à nouveau de lendemains meilleurs. Faire entrer l'emploi, l'économie, dans un cercle vertueux, c'est essentiel, mais cela s'apparente à la résolution de la quadrature du cercle, dans le monde libéral où nous vivons. Nous proposer la démocratie, ce serait magnifique. Une nouvelle république où les trois pouvoirs seraient réellement séparés, législatif, exécutif, judiciaire. Une république où le peuple tout seul, comme un grand, aurait la possibilité de contrarier le travail de ses élus, de leur dicter le devoir de légiférer en certaines matières… Une république qui aurait définitivement rompu avec les survivances de l'Ancien régime.
P-S. Et si vous alliez voir le soleil? J'espère que vous aimerez autant que moi.
Ce référendum est d'initiative Parlementaire, il faut le répéter inlassablement. Dix millions de Français réclameraient-ils par pétition un référendum pour exiger, par exemple, la division par deux de la totalité des salaires et indemnités versés au personnel politique, il serait certainement difficile de trouver 184 parlementaires pour Prendre l'Initiative d'une loi demandant de soumettre ceci à référendum. Donc, l'espérance populaire resterait un vœu pieux. Et quand bien même dénicherait-on assez d'élus acceptant le sacrifice, le pouvoir disposerait encore d'astuces pour éviter que la procédure référendaire aille à son terme.
La gauche dans son ensemble souffre chez nous de ses erreurs passées, mais aussi et peut-être surtout, de ce qu'elle n'a plus de grand dessein à nous proposer, rien pour nous faire rêver à nouveau de lendemains meilleurs. Faire entrer l'emploi, l'économie, dans un cercle vertueux, c'est essentiel, mais cela s'apparente à la résolution de la quadrature du cercle, dans le monde libéral où nous vivons. Nous proposer la démocratie, ce serait magnifique. Une nouvelle république où les trois pouvoirs seraient réellement séparés, législatif, exécutif, judiciaire. Une république où le peuple tout seul, comme un grand, aurait la possibilité de contrarier le travail de ses élus, de leur dicter le devoir de légiférer en certaines matières… Une république qui aurait définitivement rompu avec les survivances de l'Ancien régime.
P-S. Et si vous alliez voir le soleil? J'espère que vous aimerez autant que moi.
7 commentaires:
Scrogneugneu ! La Peuple souverain s'avance.
Tyrans, descendez au cercueil (sans escalier, boum !)
Après tout, les élus de la Nation sont nos larbins : qu'ils ne l'oublient pas. Ils ne sont pas au SMIC...
Voici le texte exact de la Constitution française :
" Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. "
En clair : il n'y aura jamais un cinquième des membres du Parlement pour prendre l'initiative d'un référendum sur La Poste.
Cet article de la Constitution est un scandale.
Babelouest,
nos larbins, certes pas! Du personnel, d'une certaine façon, oui, puisqu'ils sont rémunérés par le peuple. Mais le terme n'est pas vraiment approprié pour désigner d'indispensables délégués au bien commun… Ceci-dit, il faut vraiment ne pas avoir peur de galvauder les mots pour attribuer celui de démocratie à notre système politique depuis les débuts de la république.
BA,
J'ai déjà plusieurs fois cité l'article 11 dans des billets, mais un rappel ne fait jamais de mal, alors merci!
"Je limiterai à deux le nombre de mandats du président de la République. Je rendrai compte régulièrement de mon action devant les Français et devant le Parlement.Je renforcerai les pouvoirs de celui-ci, notamment de l’opposition, parce que je ne veux pas gouverner seul et que je pense qu’une
démocratie se protège des risques de dérive lorsqu’elle est capable d’organiser et d’accepter ses propres contre-pouvoirs."
Dixit dans le programme présidentiel du candidat Sarkozy.
Avec le recul, le "je ne veux pas gouverner seul" est savoureux, ou très amer, comme on veut.
Quand arrêtera-t-on de nous prendre pour des gogos ?
Fleche,
il arrêtera en 2012, si le nombre des gogos a diminué… ;-)
Pas lu les commentaires [j'ai du retard de blogs à combler, désolé !].
Je lisais dans Marianne de cette semaine l'avis de Tillinac (dans la rubrique "ils ne pensant pas comme nous", de mémoire) en pensant à toi. Ce type qui est une sorte d'écrivain-chiraquien affirmait que le recours au referendum est anti-républicain parce que, tu comprends, le peuple pourraient décider de choses affreuses, comme le retour de la peine de mort.
J'ai pensé à toi !
En clair, ce type, de la droite traditionnelle qui ne gardent en mémoire que les bons côté de De Gaulle (le profil et la stature !) juge le peuple comme s'il n'en était pas lui-même une particule. Il pose sur l'ensemble un regard supérieur et pense savoir ce qui est bon pour les gens.
C'est bien ce qui fait que je ne serais jamais de droite, cette haine farouche du peuple !
:-))
[Falconhill, ne le prend pas mal, hein ? :-)) ].
M. Poireau,
Tillinac a bâti sa réputation, conquis un public, sur l'illustration d'un état d'esprit conservateur. J'ai souvent eu l'impression qu'il se prenait pour un R. Nimier, ou un A. Blondin, et qu'il espérait faire un jour figure de "hussard" des lettres chiraquienne… Servir éternellement la comparaison du référendum et du plébiscite bonapartiste, c'est l'argument choc pour tous ceux qui se satisfont, et font aussi leur miel, d'un régime étroitement représentatif…
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