mercredi 6 juillet 2011

Nos troupes en route pour New-York ?

L'heure est grave pour les finances européenne, vous avez-vu ? Les agences de notation semblent nous avoir déclaré la guerre et pour mieux couler notre monnaie, elles s'en prennent d'abord aux pays les plus fragiles de l'UE : la Grèce, le Portugal. 

Nos gouvernants ne décolèrent pas, mais curieusement personne ne semble imaginer que ces attentats aux Aaa, Baa2, Ca, ZZZ, pourraient être une vengeance de la finance internationale. Une riposte aux mesures pourtant bien timorées adoptées en Europe à la suite de la crise : les gros yeux faits aux paradis fiscaux, les réprimandes sur les salaires délirants et autres stock-options. En tout cas, j'ai trouvé que c'était le moment de ressortir un vieux billet de mai 2010. Après tout c'est l'été, autant se reposer tout en offrant une piste de réflexion à nos gouvernants…

Exclusif: l'Œurope saute sur Standard & Poor's !



Il était 3 heures du matin l'autre nuit, lorsque le président Sirkozo, les yeux rougis par la fatigue et par toutes ses crises de colère de la soirée, tapa du poing sur la table.
«Bon y en a marre!» s'écria-t-il.
Retroussant sa manche de chemise gauche, il découvrit la demi-douzaine de Rolex couvrant son bras, tapota de l'index un cadran.
«Ça fait neuf plombes du soir aux States, c'est plus le moment de tergiverser… Vous marchez avec nous, ou on y va seuls, l'Hexagone et la Péninsule ?
—Je comprends pas bien quoi tu veux dire, Nicolo? objecta Sa Chandeleur d'Austrasie en réprimant un bâillement.
—Tu piges pas quoi, Angèle, tergiverser?
—Na, na! J'ai appris l'hexagonal à mon école, mais quand tu parles, Nicolo, je reconnais rien. Les palombes du soir… Ces choses… Tu vois?
—Ok, il va être neuf heures à New-York, on a plus le temps, t'as pigé cette fois?
—Ah, vi, vi!
—Faut faire le plein des avions, embarquer, décoller… Ajoute huit plombes de vol, à peu près, ça fait du onze heures à l'arrivée…
—Mmm… Mais cinq palombes seulement, là-bas, avec le décalage horaire, Nicolo. Trop tôt, les bureaux seraient vides! Tu vois bien qu'on peut encore bien réfléchir.
—Et moi, je dis qu'on a assez réfléchi, maintenant faut sauver l'Œurope, merde!
—Mais tout le monde le veut bien, Nicolo.
—Objection, Angèle! intervint le premier ministre péninsulaire, qui ajouta avec de grands gestes de bras: toute la monde est contre nous autres!
—Vi, vi! Mais ici toutes les seize, on va sauver Œurope.
—Qu'est-ce que tu veux dire, Angèle, tu es d'accord maintenant? questionna le président Sirkozo.
—Vi, si tu demandes pardon à l'Austrasie pour quand tu as dit que je suis qu'une rgrssoffpuolmaséebai (en Austrasien dans le texte)…
—Bon, bon! Si y a que ça c'est ok : je m'excuse Angèle…
—Na, na ! À genoux, puis ma télé, elle filme.»

La transcription de ce sommet crucial des pays de la zone Nœuro s'achève ici, le reste du débat s'étant déroulé à huis-clos, en présence d'un seul cameraman. Quoi qu'il en soit, l'ordre de passer à l'action fut donné et l'état-major de l'armée œuropéenne intégrée reçut ses instructions à six heures trente du matin, heure d'été…

Les troupes déjà sur le pied de guerre embarquèrent au pas de gymnastique à bord de seize appareils gros porteurs… À quatorze heures et des poussières, heure de Lutèce, huit heures et des poussières locales, les avions œuropéens survolaient New-York, alors que les bureaux commençaient à se remplir.

Un commando parachutiste Haxagono-austrasien atterrissait sur la terrasse de Standard & Poor's, dans les rues environnantes, ainsi que par-ci par-là, et prenait rapidement le contrôle de l'agence de notation. Les hommes, au nombre desquels figuraient trois jeunes femmes hexagonales, rencontrèrent une certaine résistance. Les premiers rapports font état d'une quinzaine d'agents de Standard & Poor's abattus, dont un sous-directeur de brigade et M. Didier Valseur-Dada, plus communément désigné par ses initiales familières de DVD [fine allusion à DSK peut-être? J'ai oublié]. On se demande ce que l'ambassadeur d'Œurope auprès du FMI faisait dans ce sinistre repaire?

Simultanément, d'autres troupes aéroportées des pays de la zone Nœuro, péninsulaires et celtibères notamment, s'emparaient sans coup férir du reste des cibles de l'opération: les sièges de Moody's, de Fitch Ratings, et autres agences terroristes de moindre importance. À dix heures locales, seize de Lutèce, tout était terminé et le président Sirkozo pouvait fièrement annoncer aux télés de l'Hexagone:
«Mes chers compatriotes, tous les fauteurs de spéculation sont morts, ou arrêtés. Y seront jugés et punis comme y le méritent… L'Œurope unie a vaincu le terrorisme financier international ! »

11 commentaires:

Cui cui fit l'oiseau a dit…

Palpitant !

Quel récit !

Quelle belle puissance cette Œurope.

Au fait, il va falloir juger cette félonne de Christine Lagarde qui a déclaré pas plus tard qu'aujourd'hui lors de sa conférence de presse du FMI :"Je suis heureuse de rentrer chez moi" (sous entendu aux USA)

Avec des Français comme ça, pas la peine de déclarer la guerre à la Terre entière : le ver est dans le fruit !

Le coucou a dit…

Cui cui,
sans blague ! tu n'aurais pas un peu forcé sur l'apéro ?
Ah, non ! Ta clairvoyance démontre ensuite ta sobriété. Bien vu, le cas Lagarde. On devrait monter un complot dès maintenant, avec un groom d'hôtel, d'un autre groupe qu'Accor, afin de faire justice dès que possible.

mtislav a dit…

0:49 - Christine Lagarde tiendrait le FMI. DSK a pris position dans une pizzeria de l'Upper East Side. Sarkozy dans son PC de Montboudif enfonce des punaises sur la carte. L'opération est lancée.

romain blachier a dit…

Mais en fait quelle est la motivation de l'attaque ?

Le coucou a dit…

Mtislav,
la situation évolue à grande vitesse. Pour le moment les images de la télé sont incompréhensibles, on dirait la prise de Bagdad.

Romain,
bonne question… Il faudrait que je relise le billet d'origine et surtout ses liens pour me souvenir de la situation. Néanmoins, la défense de l'euro (pe), la mise hors d'état de nuire de ces agences malfaisantes, plus l'entrée en campagne électorale du maréchal Sirkozo me paraissent des éléments d'explication décisifs.

Anonyme a dit…

J'attends de lire la suite..
Date de sortie du roman?
A publier dans les Editions LeftsBlogs

Anonyme a dit…

Scénario de rêve qui mériterait un film entier !

solveig a dit…

Alors, la femme de chambre ...?
S'appelle Angèle ? ?...pas Hélène ?
La guerre d'Oeurope aura-t-elle lieu (ou bar, c'est selon)

Le coucou a dit…

Bembelly,
ta confiance m'honore, mais il y a déjà un kilo de billets de cette nature dans le blog. :-)

Mike,
si quelqu'un veut acheter le scénario, je vends tout de suite. Après qu'on se débrouille…

Solveig,
m'est avis, comme ça, à vue de nez dans les bas-fonds de ma mémoire, que la chambrière était plutôt chancelière dans le civil.
En tout cas, ton idée de régler la guerre d'Œurope au BAR fera plaisir à Nicolas.

Romain / Variae a dit…

Du GRAND Coucou !

Le coucou a dit…

Romain,
je fais quoi, je me vexe ?