mardi 16 décembre 2008

Reculade, presse, et vieux souliers…

Mis à part le report de la réforme du Lycée, peu d'informations m'ont vraiment intéressé aujourd'hui. Et même celle-là, pourtant qualifiée de reculade du pouvoir par la presse nationale, ne me surprend qu'à moitié. Certes, je m'attendais davantage à ce que Nicolas Sarkozy, campé comme un petit coq, trois plumes de gloire européenne au derrière, s'entêtât à imposer son projet. Je l'imaginais secrètement ravi d'en découdre tout de suite pour tuer dans l'œuf toute velléité de révolte avant que ne se fassent sentir les dégâts de la crise. Il semble vouloir éviter un possible embrasement généralisé, c'est sans doute sage, mais les lycéens ont raison de se méfier. La réforme n'est que reportée, dans l'attente qu'un climat plus favorable permette au président de la ressortir du placard…
Autre nouvelle du jour, nettement moins souriante: la manière dont le conseil d'administration de France Télévision s'est couché sur la question de la publicité, préfigurant ce que seront bientôt les rapports du service public d'information avec le pouvoir. C'est gens-là ne sont pas encore officiellement aux ordres de M. Sarkozy, mais puisque son bon-plaisir est d'offrir la manne publicitaire aux chaînes privées, ils s'interdisent eux-mêmes de faire de la publicité. Ce n'est pas que je sois désolé de l'absence de pub sur une télé que je ne regarde plus, mais en venir là sans avoir assuré un financement convenable à France Télévision, dénote une volonté de casser tout service public. Le pire restant à venir : la nomination par l'Élysée du PDG du groupe audiovisuel. Ce jour là notre pays s'enfoncera un peu plus dans l'autocratie. Le sarkozisme en deviendra plus aisé à situer dans le paysage de nos régimes anti-démocratiques, quelque part entre monarchie, mœurs consulaires, et bonapartisme.
En tout cas, les lycéens auront, du moins, démontré que les mauvais coups du pouvoir sont résistibles, et donc qu'il n'est pas vain de nous unir pour défendre le pluralisme de la presse. Un appel attend nos signatures!
Enfin, je voudrais terminer ce billet en faisant écho à la campagne mondiale proposée par un commentateur de Rue89: Kebra. Il l'intitule Opération Shoes For Freedom, et cela consiste à expédier à la Maison Blanche des paires de chaussures éculées, aussi odorantes que possible, dans le but de soutenir le journaliste arrêté en Irak pour outrage à Georges W. Bush…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'ai rien à me mettre sous la dent sauf peut- être ce futur slogan;Darcosy faudra redoubler!!!
Ou s'écraser pour un moment!

menfin a dit…

ok j'envoie mes chaussures....
merci pour le lien