Il y a parfois des informations qui troublent, mais dont on ne sait que penser. Cela arrive à tout le monde, je suppose. Dans ce cas, n'ayant rien à dire de personnel sur le sujet, on se tait. C'est mon cas aujourd'hui, mais l'envie me démange d'écrire tout de même quelques lignes à propos du site «Internet-signalement.gouv.fr» mis à la disposition des citoyens par le ministère de l'intérieur. C'est un outil qui peut sembler à la fois utile et inquiétant —d'où mon embarras pour me forger une opinion. Son utilité s'impose d'emblée à l'esprit si l'on songe au large éventail de contenus illicites que l'on peut trouver sur le web: de la pédophilie à l'escroquerie pure. Sur la multitude effarante de pages qu'internet accueille, ces affichages mal famés ont beau être minoritaires, ils n'en sont pas moins nuisibles et c'est une bonne chose de les combattre efficacement. La gêne vient d'ailleurs, plus précisément de l'anonymat accordé aux personnes qui vont cliquer sur le gros bouton rouge «signaler» —lorsqu'elles choisiront de cacher leur identité. Je ne suis pas loin de voir dans l'anonymat une plaie d'internet, mais c'est une autre histoire. Dans le cas en question, cette liberté d'incognito paraît transformer un acte citoyen parfaitement honorable en vulgaire délation. Il y a là quelque chose de malsain. C'est bien dommage!
Une autre nouvelle, plus récente celle-ci, m'a presque laissé bouche-bée devant mon écran. C'est celle d'un médecin américain, en instance de divorce, exigeant de son ex-femme qu'elle lui rende un rein offert pour la sauver à l'époque du grand amour… La dame était infidèle et le mari très malheureux. Je ne sais pas comment se passent les choses là-bas, mais chez nous, tout dépendrait du régime matrimonial: dans le cas de la communauté réduite aux acquêts, le mari devrait se contenter de récupérer la moitié du rein, alors que dans la séparation des biens, eh bien, il faudrait regreffer son rognon complet au pauvre cocu!
À propos d'Internet-signalement: un point de vue d'avocat
PS: Aujourd'hui, j'ai lu Marc Vasseur, Farid, Crise dans les médias, et ce texte d'Emeline Bravo
Une autre nouvelle, plus récente celle-ci, m'a presque laissé bouche-bée devant mon écran. C'est celle d'un médecin américain, en instance de divorce, exigeant de son ex-femme qu'elle lui rende un rein offert pour la sauver à l'époque du grand amour… La dame était infidèle et le mari très malheureux. Je ne sais pas comment se passent les choses là-bas, mais chez nous, tout dépendrait du régime matrimonial: dans le cas de la communauté réduite aux acquêts, le mari devrait se contenter de récupérer la moitié du rein, alors que dans la séparation des biens, eh bien, il faudrait regreffer son rognon complet au pauvre cocu!
À propos d'Internet-signalement: un point de vue d'avocat
PS: Aujourd'hui, j'ai lu Marc Vasseur, Farid, Crise dans les médias, et ce texte d'Emeline Bravo
10 commentaires:
Les petites et les grosses dénonciations anonymes c'est un peu la jouissance du simple d'esprit ...
La plaie des démocraties et l'avenir des dictatures.
Une arme de lâche d'où son utilisation par la sarkozy et je te le parie, son gros développement dans les prochains temps !
Salutations
mon dieu... tout ça en moins de deux ans...
Et un cloaque pour les renseignements généreux protecteurs des corbeaux.
C'est vrai que l'anonymat est fichtrement déplaisant.
Cocasse ton histoire de rein.
Faites vos jeux rein na va plus!
Le coup de reins du cocu n'avait plus la cote ...
Je pensais que c'était une blague, cette histoire de dénonciations en ligne !!!
Sûr que quelques ministres auraient des choses à dire sur la maltraitance du pouvoir en cours !!!
:-)))
[L'histoire du rein, ça fait peur, quand même !!! Il faut toujours faire gaffe à qui l'on confie ses organes...].
Excusez-moi : je me suis laissé distraire, et j'ai oublié vos commentaires!
Eric, Gaël, Daud, Walk, Macao, Canide, M. Poireau: oui, il y a un côté glauque dans l'utilisation prévue de ce site. Mais l'internet étant ce qu'il est, le besoin se faisait sentir aussi que les gens tombant sur des pages délictueuses puissent les signaler. Outre un abus possible dans la nature des plaintes, c'est surtout l'anonymat qui est choquant.
Par exemple, nous avons été quelques blogueurs, à un moment donné, à dénoncer publiquement un site français ouvertement antisémite qui ne disparaissait pas de blogspot malgré les protestations…
L'affaire du rein, voir le Nouvel Obs, semble authentique, à ceci près que le bonhomme serait près à se contenter d'un gros, gros, dédommagement en dollars…
Anonyme: pas d'anonymat…
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