La savane politique résonnerait en ce moment de «taïaut, taïaut!» poussés par les veneurs du PS, et le gibier ainsi forcé serait le ministre Eric Woerth. C'est du moins le point de vue haletant de ce dernier, et celui de Xavier Bertrand, Secrétaire général de l'UMP. M. Bertrand fustige une «chasse à l'homme» du Parti socialiste, et l'on pouvait l'entendre sur France Inter dénoncer «cet acharnement qui fait du mal à la démocratie. Le procédé est ignoble.»
Ce sont là des propos colorés de l'immense culot qui est la marque principale de l'état sarkozyste. Dans une république, le moins que l'on puisse attendre de l'opposition c'est qu'elle dénonce sans relâche ni faiblesse les manquements du pouvoir à l'éthique politique.
Or, sur la même antenne de France Inter, on a pu écouter à deux reprises en quelques jours l'avis de Michel Sapin, ancien ministre socialiste des Finances. Dans un langage quasi diplomatique, M. Sapin laisse entendre qu'il y a bien eu faute dans le mélange des genres pratiqué par Eric Woerth, mais il se retient de réclamer sa démission. Tout au plus presse-t-il le ministre du travail de choisir entre son portefeuille et sa fonction de trésorier de l'UMP.
Du PS, se sont élevés aussi les reproches étrangement modérés d'un François Hollande, et si Jean-Christophe Cambadélis souligne l'évidence: c'est «l'ensemble du gouvernement qui est discrédité», on n'a pas jusqu'à présent l'impression d'une volonté unanime de sonner l'hallali de M. Woerth. Espérons qu'il ne s'agit pas simplement de thésauriser le mécontentement de l'opinion en vue de la présidentielle, tout en espérant que la camarillas sarkozyste mènera à son terme le sale boulot des retraites…
Quoi qu'il en soit, de tous les soupçons qui s'accumulent chaque jour sur le ministre et avec lui sur tout le gouvernement, il en est un qu'il ne faudrait pas perdre de vue… Il s'agit des trois chèques que Mme Bettencourt aurait signés en faveur de Valérie Pécresse, Eric Woerth, et Nicolas Sarkozy. Les enregistrements pirates diffusés par Mediapart précisent clairement ces trois noms. Et c'est bien de Nicolas Sarkozy qu'il y est question, et non pas de l'UMP comme on essaie de nous le faire croire à présent.
L'existence de ces chèques rend grotesques les paroles de Xavier Bertrand citées en tête de ce billet, sur le mal fait à la démocratie. Il faut, comme je l'ai déjà dit, un culot proprement sarkozyste pour oser utiliser ce terme dans un tel contexte. Si le peu de démocratie que nous connaissons a subi un dommage, c'est avec l'élection du plus mauvais président de notre histoire que cela s'est produit. La démission de M. Woerth serait juste, la démission de Nicolas Sarkozy serait plus juste encore, et une vraie bonne nouvelle pour la démocratie.
Ce sont là des propos colorés de l'immense culot qui est la marque principale de l'état sarkozyste. Dans une république, le moins que l'on puisse attendre de l'opposition c'est qu'elle dénonce sans relâche ni faiblesse les manquements du pouvoir à l'éthique politique.
Or, sur la même antenne de France Inter, on a pu écouter à deux reprises en quelques jours l'avis de Michel Sapin, ancien ministre socialiste des Finances. Dans un langage quasi diplomatique, M. Sapin laisse entendre qu'il y a bien eu faute dans le mélange des genres pratiqué par Eric Woerth, mais il se retient de réclamer sa démission. Tout au plus presse-t-il le ministre du travail de choisir entre son portefeuille et sa fonction de trésorier de l'UMP.
Du PS, se sont élevés aussi les reproches étrangement modérés d'un François Hollande, et si Jean-Christophe Cambadélis souligne l'évidence: c'est «l'ensemble du gouvernement qui est discrédité», on n'a pas jusqu'à présent l'impression d'une volonté unanime de sonner l'hallali de M. Woerth. Espérons qu'il ne s'agit pas simplement de thésauriser le mécontentement de l'opinion en vue de la présidentielle, tout en espérant que la camarillas sarkozyste mènera à son terme le sale boulot des retraites…
Quoi qu'il en soit, de tous les soupçons qui s'accumulent chaque jour sur le ministre et avec lui sur tout le gouvernement, il en est un qu'il ne faudrait pas perdre de vue… Il s'agit des trois chèques que Mme Bettencourt aurait signés en faveur de Valérie Pécresse, Eric Woerth, et Nicolas Sarkozy. Les enregistrements pirates diffusés par Mediapart précisent clairement ces trois noms. Et c'est bien de Nicolas Sarkozy qu'il y est question, et non pas de l'UMP comme on essaie de nous le faire croire à présent.
L'existence de ces chèques rend grotesques les paroles de Xavier Bertrand citées en tête de ce billet, sur le mal fait à la démocratie. Il faut, comme je l'ai déjà dit, un culot proprement sarkozyste pour oser utiliser ce terme dans un tel contexte. Si le peu de démocratie que nous connaissons a subi un dommage, c'est avec l'élection du plus mauvais président de notre histoire que cela s'est produit. La démission de M. Woerth serait juste, la démission de Nicolas Sarkozy serait plus juste encore, et une vraie bonne nouvelle pour la démocratie.
14 commentaires:
Tiens ! Le Coucou est en avance pour diffuser son billet, du coup je suis prem's !
Je ne sais pas quelle doit être la position du PS... Faut-il appeler à la démission systématiquement ?
Une nouvelle fois, je trouve que Nicolas a la position la plus juste et modérée de la left blogosphère...
Appeler à la démission de Sarkozy, je trouve ça... Comment dire...
J'ai l'impression, en écoutant certaines leçons de morale de certains à gauche, que le culot n'est pas que dans le camp de l'UMP.
En tous cas, cette politique de boule puante et de lâchage de chiens, j'aime pas. J'aime pas quand ça tombe sur un gars de gauche, j'aime pas non plus quand ça tombe sur un gars de droite...
Enfin, on verra bien...
FalconHill,
Détrompe toi ! Je n'ai une position modérée car j'ai peur qu'une position inverse soit mauvaise électoralement.
Par ailleurs, pour l'instant c'est à un Ministre de droite que ça arrive, alors ne vient pas mêler les gars de gauche à cette histoire... Entre l'avion de Sarko, les cigares de l'autres, l'appartement de Fadéla, on n'arrive même pas à suivre...
Bonjour les amis… J'ai publié plus tôt parce que je n'ai pas le temps ce soir…
Nicolas, il y a un problème évident avec ces gens qui ont dévalorisé la politique (qui n'avait pas besoin de ça) en un temps record.
Falcon, je comprends parfaitement ton point de vue. Toutefois, j'estime que nous avons été au bout du cynisme en politique. Il est temps de changer complètement de mœurs dans ce domaine, et de république. C'est ce que je ne cesse d'espérer dans un billet sur dix, ou moins!
La politique n'est pas qu'un jeu de gentlemen, il y a la vie des gens ordinaires dessous. Cela mérite d'être inflexible sur les principes moraux.
« Espérons qu'il ne s'agit pas simplement de thésauriser le mécontentement de l'opinion en vue de la présidentielle »
Meu-eu-euh non ! qu'allez-vous chercher là !
Cela étant, je dis et répète sans me lasser que les principes moraux (ou trop de principes moraux, si vous préférez) inflexibles sont, en politique plus néfastes qu'autre chose. Robespierre avait des principes moraux inflexibles, il n'avait même que cela...
En même temps, sans parler de "principes moraux" à tout bout de champ (tout le monde sait que "plus on parle..." comme le dit l'adage), force est de reconnaître qu'il y a un vrai problème avec ce gouvernement. Je dis ce gouvernement et pas juste le Président et M. Woerth. Car comment ne pas être affligé quand on voit la morale que l'on nous a faite pendant des mois, ce gouvernement s'est fait élire là-dessus, et que voit-on : faites ce que je dis, mais pas un pour rattraper l'autre!
Et je refuse de dire que l'indignation serait l'apanage de la seule gauche : c'est faux! Je corresponds avec plusieurs Gaullistes (remarquez le G majuscule) et ils sont plus qu'outrés par le Sarkocescu et sa bande, ils m'affirment sans l'ombre d'un doute que ce type est TOUT sauf de droite...
Tout ceci pour inciter tout le monde à réfléchir : les temps sont graves, ce président et sa clique ont clivé le pays tout entier, et c'est en train de se retourner contre eux. Mais pire, ils nous embarquent tous dans leur naufrage. C'est pourquoi je fais partie des Républicains qui, sans étiquette politique, réclamons haut et fort leur démission. Il n'y a que dans ce pays qu'après la divulgation de telles informations (un chèque au Président nom d'un chien!!) que RIEN ne se passe, et qu'ils détournent l'attention comme les vils personnages qu'ils sont. CELA NE PEUT PLUS DURER!!
Tiens, Didier Goux se met à penser: c'est encourageant.
Pour le reste, si la digue ne cède pas, si Sarkozy tient encore, qu'importe, les fondations de l'édifice ne cessent d'être ébranlées.
Il suffit d'écouter autour de soi: depuis quelque temps, le sentiment que la garde rapprochée panique et dit n'importe quoi. personne n'y croit plus. yout le monde en a marre de ces clowns. Ca sent la fin de règne.
Ton titre est scandaleux. Eric Woeth doit rester. Qui connaît Eric Woeth ?
Didier, je suis d'accord avec votre appréciation sur l'excès de principes moraux en politique, qui peuvent rendre l'atmosphère d'un pays irrespirable. Personnellement je redoute davantage les Savonarole que les Robespierre —lequel me semble le grand calomnié de la Révolution—, mais avouez que depuis de Gaule, notre vie politique est tombée très bas. Non pas d'ailleurs que la période gaulliste ait marqué un âge d'or de celle-ci: les coups tordus, les canailleries financières et immobilières n'y manquèrent pas, mais du moins les gouvernants donnaient une image plus digne.
Toff, on n'attend pas forcément des gens qui exercent le pouvoir une moralité exemplaire, mais simplement la stricte application d'un principe selon lequel ils sont au service du pays, c'est à dire de l'ensemble de la population. Dès lors qu'ils usent de leur pouvoir pour favoriser leurs amis et relations, ils dévoient gravement leur fonction. À mon avis, ils deviennent de vulgaires délinquants, bien moins excusables que toutes les épaves qui alimentent les faits divers.
Hermes, nous sommes du même avis quant à Sarkozy. À moins qu'il ne réussisse une série de tours d'illusionniste inédits, il semble mal parti pour durer à la tête du pays. Mais je trouve qu'il a été si nocif, qu'un départ de la scène politique avant la fin de la pièce serait mérité, et même rassurant pour la suite: la preuve que le personnel politique a commencé à comprendre.
Mtislav, heu bonne question… Quelqu'un connaît Eric Woerth?
Il faut demander à messieurs de Maîstre et Peugeot, ils le connaissent bien eux...
Tiens à propos des médias du web, y'a un petit concours chez moi
Toff, en effet, ils le connaissent bien.
Romain, j'ai vu, c'est une bonne idée… Mais je n'ai pas de bonne blague pour le concours… Enfin, je passe l'info.
Drogon57
Qui connaît Eric Woerth ? La page 3 du Canard enchaîné, qui a enquêté sur sa formation à son drôle de métier, est édifiante !
Enregistrer un commentaire