J'avais dans le temps un ami Libanais qui habitait la région parisienne. Il possédait une Rolls noire d'un modèle ancien qu'il avait achetée pour satisfaire un vieux fantasme. C'était sa passion, tout son fric passait dans l'entretien du beau monstre. Un jour, il m'a fait faire un tour dans Paris. J'ai même téléphoné aux anges avec le téléphone factice qui décorait l'espace arrière où je me prélassais comme un schah.
J'aurais très bien pu la conduire, sa Rolls-Royce je ne sais quoi, cet ami n'était pas un pignouf : il ne me manquait que le permis. Oui, j'ai passé très tard le permis de conduire, pour sauver l'honneur de ma famille provinciale obligée de cacher aux voisins qu'à vingt ans passés, je n'avais pas encore ce diplôme essentiel entre tous. En tout cas, vous imaginez le ramdam dans la presse, si j'avais été candidat à la présidentielle. Ah ! j'allais oublier de préciser qu'en ces temps lointains j'avais la carte du parti communiste.
À la même époque, j'étais aussi le fier propriétaire d'un costume sur mesure. Mes grands-parents ouvriers, du fin fond de l'Aveyron, s'inquiétaient de me savoir parti à la conquête de Paris sans cette pièce indispensable dans la garde-robe d'un jeune homme d'avenir. Ils avaient donc écrit à un neveu marchand de drap à Montmartre, le priant de remédier à cette lacune et de leur envoyer la facture. Le neveu (et par conséquent mon petit-cousin), m'invita à choisir un tissu parmi les coupons de sa boutique, puis il me prit par le bras et m'emmena chez son tailleur, au coin de la rue. Je l'ai encore, ce costard, impeccable, de la belle ouvrage ! Comme j'ai pas mal maigri ces dernières années, il m'arrive même de le porter dans les grandes occasions, depuis que les costumes devenus inutiles ont disparu de ma penderie. Peut-être qu'on me l'enfilera pour le dernier tour de voiture noire.
Toutes choses égales d'ailleurs, un costume sur mesures pour un jeune coco qui aime parader en bagnole de luxe, avouez que c'était louche ! Que n'aurait pas écrit France Soir, le meilleur canard pour garnir le fond de poubelle quand le sac a craqué, si j'avais été candidat à la présidentielle contre Pompidou !
Bon, où voulais-je en venir ? Aux accusations contre DSK, pardi ! La droite et ses roquets essaient de rendre à la gauche la monnaie de sa pièce contre Sarkozy, dont on connaît les multiples écarts de moralité républicaine. L'ennui, c'est qu'il me semble légitime de montrer quelques faiblesses vis à vis de belles choses que l'on s'offre dans le cadre de la vie privée, sans porter préjudice au bien public.
Il en va autrement lorsqu'une fois parvenu au pouvoir, on accepte les largesses de gros industriels et financiers dont les activités dépendent en partie de l'état. De même il est particulièrement choquant de voir un président mener un train de nabab avec l'argent public. Nicolas Sarkozy est dans ce cas, ce qui change tout.
J'aurais très bien pu la conduire, sa Rolls-Royce je ne sais quoi, cet ami n'était pas un pignouf : il ne me manquait que le permis. Oui, j'ai passé très tard le permis de conduire, pour sauver l'honneur de ma famille provinciale obligée de cacher aux voisins qu'à vingt ans passés, je n'avais pas encore ce diplôme essentiel entre tous. En tout cas, vous imaginez le ramdam dans la presse, si j'avais été candidat à la présidentielle. Ah ! j'allais oublier de préciser qu'en ces temps lointains j'avais la carte du parti communiste.
À la même époque, j'étais aussi le fier propriétaire d'un costume sur mesure. Mes grands-parents ouvriers, du fin fond de l'Aveyron, s'inquiétaient de me savoir parti à la conquête de Paris sans cette pièce indispensable dans la garde-robe d'un jeune homme d'avenir. Ils avaient donc écrit à un neveu marchand de drap à Montmartre, le priant de remédier à cette lacune et de leur envoyer la facture. Le neveu (et par conséquent mon petit-cousin), m'invita à choisir un tissu parmi les coupons de sa boutique, puis il me prit par le bras et m'emmena chez son tailleur, au coin de la rue. Je l'ai encore, ce costard, impeccable, de la belle ouvrage ! Comme j'ai pas mal maigri ces dernières années, il m'arrive même de le porter dans les grandes occasions, depuis que les costumes devenus inutiles ont disparu de ma penderie. Peut-être qu'on me l'enfilera pour le dernier tour de voiture noire.
Toutes choses égales d'ailleurs, un costume sur mesures pour un jeune coco qui aime parader en bagnole de luxe, avouez que c'était louche ! Que n'aurait pas écrit France Soir, le meilleur canard pour garnir le fond de poubelle quand le sac a craqué, si j'avais été candidat à la présidentielle contre Pompidou !
Bon, où voulais-je en venir ? Aux accusations contre DSK, pardi ! La droite et ses roquets essaient de rendre à la gauche la monnaie de sa pièce contre Sarkozy, dont on connaît les multiples écarts de moralité républicaine. L'ennui, c'est qu'il me semble légitime de montrer quelques faiblesses vis à vis de belles choses que l'on s'offre dans le cadre de la vie privée, sans porter préjudice au bien public.
Il en va autrement lorsqu'une fois parvenu au pouvoir, on accepte les largesses de gros industriels et financiers dont les activités dépendent en partie de l'état. De même il est particulièrement choquant de voir un président mener un train de nabab avec l'argent public. Nicolas Sarkozy est dans ce cas, ce qui change tout.
10 commentaires:
Pas encore lu le billet (week end Bretagne, dîner avec maman, interruption du repas suite à coup de fil...). Comment as tu repéré que le bazar était retombé en marche ?
(je repasse ce soir ou demain)
Après avoir vu ton billet dans PMA LP, j'ai fait celui-ci en vitesse, pensant le publier sur Le Post. Au dernier moment, j'ai jeté un coup d'œil à Blogger, et voilà…
J'ai moi-même eu une Ami 6 mais aucune carte d'aucun parti. Comme quoi, c'est peut-être la politique qui corrompt ! :-))
Poireau,
capitaliste ! À l'époque, moi je prenais le métro…
Les trois premiers paragraphes : on dirait le début d'un roman. Faudrait continuer.
Ce qui est généralement amusant avec les gens de droite, c'est qu'ils vont répéter en boucle le même truc, étant donné que l'imagination (au pouvoir) n'est que moyennement leur fort.
"La Porsche tranquille", oui évidemment, c'est un trait d'humour certain, ceci dit, répété 27 fois et au bout de plusieurs semaines, ça commence à faire lourd, très lourd, surtout quand on se devrait de contrebalancer la réalité glaciale d'un bilan passablement merdique.
Un coup de l'effet Lip-Dub, à tous les coups, enfin liposuccion du cerveau, je suppose, pratique courant chez les Wisigoths de la tribu opposée.
A partir de combien de chevaux sous le capot n'est-on plus considéré comme socialiste ?
Me fais du souci pour mon train de vie ...
Il me semblait avoir déjà répondu… Bon…
Omnibus,
il se pourrait bien que j'ai déjà utilisé ces petits souvenirs à la sauce fiction.
Mike,
ce qui m'amuse, moi, c'est que l'évolution des perspectives électorales m'amène à défendre DSK. Je ne m'y attendais pas.
Solveig,
à partir de 3 s'ils sont vapeur, dès le 2e s'ils ont huit pattes et se montent.
Le coucou a dit…
"ce qui m'amuse, moi, c'est que l'évolution des perspectives électorales m'amène à défendre DSK. Je ne m'y attendais pas. "
Hum ... vaut mieux attendre un peu ... ;-)
http://www.lepost.fr/article/2011/05/15/2494960_arrestation-de-dominique-strauss-kahn-a-l-aeroport-jfk-de-ny.html
Candide,
j'ai déjà fait allusion à ça ce matin en publiant le rébus. Cela ne change rien à ce billet-ci : ne mélangeons pas costard et petite culotte.
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