vendredi 21 novembre 2008

Duel Segolene-Martine

On peut donc sourire de tout entre bons amis, même de l'espérance et de l'amertume. Surtout d'elles, peut-être. Personne ne s'étonnera que je sorte le pavillon de Ségolène Royal à la fenêtre de l'espérance et relègue l'amertume de Martine Aubry au débarras. Évidemment, rien n'étant joué, il se pourrait que demain (sur le tard parce que l'on a sa fierté), je sois amené, le rire jaune, à saluer la victoire du conservatisme, et à devoir hisser le fanion Aubry sur mon blog.
Dans ce cas, ce sont les tristes sires du PS qui riront les derniers, les Delanoë, Fabius, Jospin, Emmanuelli, Lang, Rocard… Avec une hargne cauteleuse digne de sénateurs défendant la citadelle du Luxembourg, ils se seront employés jusqu'au bout à persuader les naïfs du PS que l'avenir du socialisme passait par la préservation de leur mainmise sur l'appareil du parti.
Ce matin, Mme Aubry, dissimulant le dépit suscité par son piètre score, entonnait un hymne à la jeunesse et au renouvellement, dont les promesses sonnaient franc comme les canards d'une fanfare municipale. Car l'un des principaux atouts de Ségolène Royal réside dans la fraîcheur et le bouillonnement créatif des militants qui la portent.
Flairant le péril, au cours des derniers jours, ses adversaires mettaient volontiers en avant les quelques croûtons douteux qui s'étaient glissés parmi les soutiens de cette insolente. Un Georges Frèche, par exemple… Ils feignent ainsi d'ignorer, comme il est de bonne guerre, que ce dernier n'aura aucun rôle dirigeant de premier plan à jouer, à la différence des croûtons rassemblés autour de Mme Aubry, qui continueront, eux, à imposer leur loi.
Ici, j'entends grincer les dents de certains, que j'estime d'ailleurs, devant le peu de respect que je témoigne à des hommes ayant rendu de signalés services au socialisme dans le passé. Certes, ils ont honorablement bossé à l'époque de leur splendeur, mais le respect n'est pas un truc qui s'accroche à la boutonnière une fois pour toutes, comme la légion d'honneur. Chaque jour le remet en question, en fonction des actes. Il n'est pas fait obligation au citoyen de gratifier ses élus d'un tel sentiment. Pour moi, c'est l'inverse : l'obligation de respect s'applique au personnel politique vis à vis du peuple souverain.
Ceci dit, je n'ai pas envie d'énumérer les différentes raisons qui m'ont amené à retirer mon estime à ces divers personnages. Je m'inquiète simplement que les militants du PS choisissent d'imposer demain la rémanence de ces gens-là dans le paysage politique.
À propos de l'élection de ce soir, la presse que je trouve d'une grande complaisance à l'égard de Mme Aubry, essaie de persuader les électeurs socialistes que l'arithmétique appliquée aux premiers résultats serait favorable à celle-ci. Cela découlerait du bon report supposé des voix de M. Hamon vers la candidate conservatrice.
Or, si l'on veut bien se rappeler que le maigre capital de sympathie gagné par M. Hamon provenait essentiellement d'un désir de changement, de rajeunissement, et de rupture avec les pratiques de l'appareil, on ne voit pas pourquoi la majorité des voix de ce monsieur ne contribuerait pas au succès de Mme Royal.
C'est pourquoi, serein, aussi sûr qu'il existe quelque part un monde d'harmonie et de justice où 2+2 font 10, je crois au véritable bon sens des militants: Ségolène Royal va gagner.

sources photos: S. Royal: Désir d'avenir, M. Aubry :ps38-pont-de-claix.parti-socialiste

PS. J'ai bien aimé «Blog à la campagne», par Marc, au Plafond de Zoridae, et, sur un tout autre sujet, les réflexions de Mathieu : «La grève est-elle si démodée?»
PPS: Je viens de lire tardivement un bon billet de Martine sur la presse en ligne, dont je recommande la lecture!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Aucun pronostic
Tenterai-je
Esprit critique
n'oserai-je?
A défaut, je me "gauche"!!!
De Canet je suis ,
Boeuf carotte je blogue,
Macao je ris,
Et de vous à moi je bogue!

A bientôt peut-être?

CORIANDRE a dit…

Je pourrais aimer ce blog mais le côté politicien m'agace, ce qui bien entendu, ne m'empêchera pas de le consulter, de temps à autre car bien qu'agacé parfois je reste très ouvert à toute discussion intéressante cela va de soit

CORIANDRE a dit…

de soi

Nicolas Jégou a dit…

Ah ! La complaisance de la presse...

Le coucou a dit…

Coriandre désolé! j'avais perdu de vue ton commentaire dans le flot d'emails qui attendaient le retour d'internet. Merci de ton intérêt!
Nicolas, je ne vois pas à quoi tu fais allusion, alors…