On peut dire qu'avec la disparition annoncée du juge d'instruction, Nicolas Sarkozy aura franchi un pas de plus vers une autocratie tellement flagrante que sa légitimité même deviendra contestable. Avoir été élu confortablement lui donnait le droit d'appliquer sa politique de droite, dans la mesure où la majorité des citoyens de ce pays continuait à lui accorder sa confiance. Appliquer une politique, mais non pas défaire pièce à pièce le peu de démocratie que nous concède cette république. Après s'être arrogé une autorité sans partage, et s'apprêtant à mettre les médias publics à ses ordres, il se propose aujourd'hui de liquider la séparation des pouvoirs, exécutif et judiciaire. Le peu, du moins, qu'il en existe chez nous. Le prétexte des quelques ratés retentissants de l'instruction encore dans les mémoires ne doit pas nous dissimuler le but de ce nouveau caprice de despote: mettre définitivement les politiques et le monde des affaires à l'abri des poursuites pénales. C'est une sorte de restauration des privilèges en faveur d'une caste. À moins que le débat à venir n'impose à ce président trop vaniteux pour se dédire, de garantir l'indépendance du parquet, comme il en va dans les démocraties véritables —ce qu'aucun gouvernement français n'a eu l'honnêteté d'envisager sérieusement—, à moins de cela, sera porté à nos droits une atteinte inacceptable. On peut déjà se demander quelle légitimité mérite le respect, de celle issue d'une élection, ou de celle d'un peuple qui rejette majoritairement une politique. Porter atteinte à l'un des fondements de notre société trancherait la question: M. Sarkozy en deviendrait illégitime et c'est sa démission qu'il faudrait exiger.
Lire plus et mieux sur le sujet : Le Monde, le Nouvel Obs
Trois textes à recommander: Le collier d'ambre, Rentrée: c'est quand qu'on sort? , Perdre la tête.
PS: demain sit-in de La Charte, voir mon billet d'hier!
14 commentaires:
Que deviendront tous ces jeunes étudiants engagés dans de longues études, dans le but d'exercer avec foi ce métier de juge d'instruction ?
Quid de leur avenir ?
Je suppose qu'ils pourront devenir magistrats du siège, ou du parquet, ou encore avocats?
Dans ce domaine je ne vois pas très bien le "pourquoi" de cette suppression de fonction?
Les avocats doivent pouvoir le dire!Enfin je le pense!
Juste pour le plaisir de le faier. Il en rêve la nuit, il l'applique le jour. Entre ses décisions autocrates et les réformes forcées malgré le ras-le-bol du peuple, on entre en 2009 comme on a finit 2008...
Assez d'accord avec Homer : le plaisir de le faire, ou, plutôt, de l'annoncer...
En 2007 , une partie des Français ont élu : Sarkozy, dont une partie de la thématique sortait tout droit du parfait petit manuel de l'extrême droite. "il faut changer de grille de lecture sur Sarkozy"
Depuis , il applique une politique d'extrême droite et de rétablissement des privilèges ...
Où, même l'extrême droite et les privilèges ... ? !
Enfin, tout cela n'est que mon avis
A bientôt
Eric
à lire , peut être
http://www.betapolitique.fr/Symptomes-totalitaires-d-une-20387.html
Oui, tout doucement, cela commence à devenir assez inquiétant.
Macao, on dirait bien qu'Homer et Nicolas te suggèrent une réponse… Je suis personnellement tenté d'y voir la réalisation d'une possible promesse au grand patronat et aux politiques d'une mise au pas de la justice pour en finir avec les affaires (pure hypothèse de ma part, je le précise!).
Eric, politique d'extrême droite me semble exagéré, mais il met tranquillement en place quelque chose qui n'a pas encore de nom, ou celui de "sarkozisme", et qui révulse tout démocrate.
Walk, inquiétant, et exaspérant!
Ce qui me semble le plus flagrant"DELIRE" c'est sa façon de faire, ce qu'il a décidé comme un monarque il parle et dit "nous"
Puis, regarde la foule et annonce c'est pour le bien de la France? de quelle France?Pas la mienne en tous les cas.
Il commence à jouer avec l'histoire et nos lois c'est pas bon signe et surtout, il risque une belle broncha dans les hémicycles voir les sénateurs court-circuités pour la télévision!
Macao, je ne crois pas beaucoup à la broncha des parlementaires, mais par contre, le projet sera peut être corrigé par eux?
Tu risques d'être surpris; ils n'ont pas aimés du tout de voir l'application des textes sur la pub avant de passer chez eux c'est d'une humiliation qui laissera des traces dans le fonctionnement de la république!
Macao, alors nous verrons! :))
Reste à savoir comment ce compromis négocié au Sénat passera à l'Assemblée nationale. Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, avait affirmé en novembre 2008 devant ses troupes que "lui vivant, il n'y aurait pas d'augmentation de la redevance télé". "J'ai toujours dit que j'étais défavorable à l'augmentation de la redevance. Je suis favorable à son indexation (sur l'inflation), ce qui n'est pas la même chose. Cette taxe est profondément injuste", avait expliqué M. Copé.
Hélas tu avais raison ils ont votés avec une augmentation de la redevance TV.
Macao, ben oui!
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