lundi 9 novembre 2009

La vérité sur le Collisionneur de Hadrons

Un événement d'importance m'incite à réveiller la rubrique scientifique de ce blog, assoupie depuis plusieurs mois. Le Grand Collisionneur de Hadrons est à nouveau en panne. Et cette fois, le doute n'est plus permis: il s'agit bel et bien d'un sabotage, mais inutile de porter vos regards vers Julien Coupat et ses amis, ils ne sont pas en cause. En effet, une analyse rigoureuse de cette dernière péripétie permet de déceler indubitablement une cause métaphysique à la source de l'intention malveillante.
Une fois de plus, suis-je tenté d'écrire, car le lecteur assidu du Coucou se souviendra sans doute que j'ai vainement tenté d'alerter la communauté scientifique lors de la panne précédente. Les faits, dès cette époque, ne laissaient pourtant place à aucun doute: Benoît XVI et Nicolas Sarkozy, premier du genre, s'étaient concertés quelques jours auparavant à Paris, les journaux de septembre 2008 en font foi. Il crevait les yeux et assommait la raison qu'il y avait collusion d'intérêts anti-collisionneur entre ces deux là.

Pour le lecteur profane, rappelons que le LHC se propose rien moins que de recréer les conditions de l'univers, environ un dix-milliardième de seconde après le big bang. Pour nos comploteurs le risque bien réel existait qu'à un poil de milliardième de seconde près, la belle mécanique du CERN crevât d'enthousiasme le mur de la singularité première… Pour découvrir quoi, de l'autre côté, l'œil de Dieu? Rien? C'est l'hypothèse de ce Rien porté à incandescence qui terrifiait nos hommes. Imagine-t-on le pape obligé de mettre la clef du Vatican sous la porte, M. Sarkozy remballant sa laïcité positive, couverts de honte l'un et l'autre?

Je dois cependant avouer que le sabotage de Mardi dernier apporte de nouveaux éléments des plus troublants. L'exécuteur du sabotage fut un oiseau armé d'un croûton de pain: on ne peut ignorer la trace symbolique laissée par cette attaque. Le volatile n'était pas kamikaze, et n'a donc pu être formellement identifié, tout porte cependant à croire qu'il s'agissait d'une colombe blanche, agent biblique s'il en fut. Le choix d'un quignon de pain comme vecteur du court-circuit fatal n'est pas innocent non plus —c'est à la sueur de notre front, que nous devons gagner le nôtre.

Bref, un esprit scientifique ne doit pas craindre de remettre sa meilleure théorie en question à la lumière de l'expérience. Il est probable que c'est l'œil de Dieu, ou son fondement, que le Grand Collisionneur de Hadrons est en passe révéler. Or, Dieu est notre passé et notre futur en même temps. D'où il nous attend, il n'aime pas qu'on aille le chatouiller où il était, et il prend des mesures pour nous inculquer la politesse. Il commença par nous envoyer Nicolas Sarkozy dès qu'il eut vent du projet de LHC. La communauté scientifique dégusta, et pour faire bonne mesure, le peuple aussi —souvenons-nous des sept plaies d'Egypte: Dieu a toujours eu la main lourde. Comme le signe n'était pas compris, il inspira la rencontre que l'on sait entre son représentant sur terre, Benoît, et le collisionneur des taxes et réformes…

Et le LHC fut en panne.

Les scientifiques s'obstinèrent cependant contre toute morale à réparer l'appareil du diable. Alors, il dépêcha son oiseau (lequel, soit dit en passant, put fort bien partir du colombier de l'Élysée, puisque l'agenda présidentiel était vide ce mardi-là).
On le voit, il faut prendre très au sérieux ces avertissements du ciel, et en cela je rejoins sans hésiter les hypothèses d'un physicien comme Holger Bech Nielsen, qui théorise une intervention du futur dans notre présent, afin d'empêcher la quête du hadron. Cela me semble venir en renfort de ma propre contribution: d'où il nous attend [le futur], Dieu n'aime pas qu'on aille le chatouiller où il était, et il balance des Sarkozy ou des croûtons de pain dans le présent.

sources d'inspiration: En quête de sciences, CNRS

P-S. Ce soir, je vous conseille de lire chez Arf: L’arena di bella ragazza, et L’âme est ce gaufrier…, par Lediazec, sans oublier de voir le portrait d'Eva Joly, par Peuples…

24 commentaires:

Christophe Sanchez a dit…

Ce truc me fout les j'tons ! :)

peuples a dit…

à méditer à ce sujet les théories de l'entropie faible et forte....humm un régal

Le coucou a dit…

αяf,
il excite beaucoup le profane que je suis: tant de choses sont suspendues à la masse de ce mystérieux boson, et je suis friand de cosmologie.

Peuples,
j'ai dû lire des choses là-dessus, mais il faudrait que je me rafraîchisse la mémoire. J'ai J-P Luminet dans la bibliothèque (Les trous noirs, notamment) et une poignée d'autres chercheurs/auteurs qui me sont partiellement accessibles malgré mon inculture scientifique. Tu me conseillerais qui, pour apprivoiser l'entropie?

mtislav a dit…

Balmeyer avait déjà vulgarisé sur le sujet, ce qui nous permet de te suivre, pfff, les doigts dans le nez.

babelouest a dit…

Tout peut sortir du grand collisionneur, apparemment tout peut y entrer aussi. Un jour si un trou noir nous frappe à la porte, il ne faudra pas être surpris. Quoique il y ait plus de chance pour que ce soit quelqu'un d'Annemasse qui ait cette surprise.

L'amusant serait que ce trou noir soit relié à un autre par un trou de vers à six dimensions, et qu'on y bascule tous..... MDR

Le coucou a dit…

mtislav,
j'aime bien lire Balmeyer moi aussi, mais tu devrais t'acheter des lunettes pour relire mon billet, tu verrais, par le lien sur l'un de mes deux précédents billets sur le sujet, que j'ai "vulgarisé" à deux reprises en septembre 2008. Ce qui me donne l'antériorité. Et merde si ça t'ennuie.

Babelouest,
il y a même eu des procès visant à faire interdire la construction du LHC par crainte de la production d'un mini-trou noir. La raison l'a heureusement emporté…

detoutderien a dit…

et donc Terminator débarque quand ? (je rappelle que le Pape fut un temps surnommé le Panzer, d'ici qu'il ait des accointances avec des hommes robots venant du futur pour foutre en l'air le collisionneur...)

b.mode a dit…

La différence entre un crouton de pain et sarkozy est que l'un est parfois beurré, l'autre non... ;)

babelouest a dit…

@b.mode
quoique.....

Homer a dit…

Donc, en 2012, c'est bel et bien la fin du monde?

babelouest a dit…

@ Homer
Si c'était la fin du monde tel qu'il est actuellement, tyrannisé par les princes du pognon, ce serait bien !

Le coucou a dit…

Gaël,
si les scientifiques s'obstinent à réparer le bazar on peut craindre qu'il se pointe par la prochaine fusée annoncée (voir la NASA pour les horaires).

B.mode,
lumineuse observation! Tu dois avoir une formation scientifique?

Homer,
c'est à craindre. La fin du monde obéit à des cycles de 12ans, environ. Et la précédente a eu lieu au passage à l'an 2000…

Nicolas Jégou a dit…

D'un autre côté, on n'est pas à un milliardième de seconde près...

BA a dit…

Des photomontages à pleurer de rire :

http://www.lepost.fr/article/2009/11/09/1782478_sarkozy-n-etait-pas-a-berlin-il-etait-partout-ailleurs.html#xtor=EPR-275-%5BNL_732%5D-20091110-%5Bmedias-web%5D

le-gout-des-autres a dit…

"Il est probable que c'est l'œil de Dieu, ou son fondement, que le Grand Collisionneur de Hadrons est en passe révéler."
Déjà risquer de crever l'oeil de Dieu n'est pas une mince affaire, mais lui mettre le feu au fondement...
C'est le sacrilège annoncé qui a fichu le LHC en rade.

Ferocias a dit…

Soyons raisonnables: c'est la faute à la Patrouille du temps!

mtislav a dit…

Oups ! J'ai gaffé. Cela dit, à te lire, on comprend que l'antériorité étant à la fois derrière et devant nous... Et pour être honnête, cela dépasse mes capacités d'entendement. Encore désolé.

BA a dit…

Le 16 novembre 1989, Nicolas Sarkozy était à Berlin avec Alain Juppé, près du Mur de Berlin.

Je dis bien : le 16 novembre 1989.

Images d'archive de TF1 en date du 16 novembre 1989, diffusé lundi 9 novembre 2009 par LCI. Alain Madelin, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé devant le Mur de Berlin, coté ouest. (Capture d'écran)

http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/international/19892009_le_mur_de_berlin/20091110.OBS7414/sarkozy_a_berlin_en_1989__a_qui_peuton_se_fier_.html

Le coucou a dit…

Nicolas,
hum! C'est qu'en matière de hadrons, le milliardième de seconde coûte un nombre de bras astronomique. Il faut espérer que la réparation ne traîne pas…

Ba,
ah, oui! Je les ai déjà admirés. :-)

Le-gout-des-autres,
oui, c'est probablement la raison de l'attentat. Peut-être faudrait-il lubrifier quelque chose là-dedans, pour rassurer Là-Haut?

Ferocias,
tu ne crois peut-être pas si bien dire: en caricaturant un peu la thèse de Nielsen et de son collègue physicien, on pourrait imaginer ce genre d'explication.

Mtislav,
qu'est-ce qui dépasse tes capacités? Faire gaffe à ce qui est écrit? Mais ton raisonnement se tient, allez, pfff! ;-)

BA,
oui, oui, le 16 novembre. Quel baratineur!

BA a dit…

Sarkozy ment. Juppé ment. François Fillon ment.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hIvncO6KMy0an-GVrjf93DOvVtgg

Le_M_Poireau a dit…

Pas lu les commentaires :
Ah j'adore cette histoire, tu sais que ça m'intéresse.

Si l'œil de d.ieu est un trou noir, on n'est pas dans la merde, dis donc !
:-))

[Retour vers le futur ou l'armée des 12 singes, ça change tout pour la climat de l'histoire, quand même !!! ].

Le coucou a dit…

M. Poireau,
je me doutais aussi que tu aimerais les aventures du collisionneur, et la main du hadron dans la culotte de d.ieu… Cette affaire du futur qui vient "avertir" le présent est vertigineuse. Même si la théorie tourne en eau de boudin, le fait qu'elle nous fasse entrevoir le premier possible "chronoclasme" de l'Histoire est merveilleux.

BebertLe Camembert a dit…

Cette histoire de chouette ne tient pas vraiment la route:
1-Le LHC est situé à 50 m sous terre et le volatille aurait eu à traverser des salles de contrôle et tout un labyrinthe.
2-Des morceaux de pains qui font courjus ???
3-Les chouettes ne se nourrissent pas de pain mais de petits insectes,des micromamifères...etc...

Le coucou a dit…

Bebert,
mais si ça tient la route: il s'agit d'un morceau de pain tombé dans un boitier électrique d'alimentation du collisionneur, situé à l'extérieur, en surface!