À la réflexion, impossible de ne pas revenir sur l'éviction du dessinateur de presse Siné de son journal Charlie-Hebdo. D'abord parce que cela illustre bien les craintes larvées que le clan Sarkosy fait naître de plus en plus dans les médias. Ensuite, parce que Siné a décidé de porter plainte en diffamation contre ceux qui l'ont accusé d'antisémitisme, en l'occurrence Claude Askolowitch, journaliste du Nouvel Obs qui a artificiellement lancé l'affaire sur RTL, et Philippe Val le directeur-propriétaire de Charlie. C'est une réplique parfaite à ces deux faux-jetons. Nul ne peut prédire qu'elle appréciation le juge tirera de la phrase de Siné incriminée, mais sachant que ce dessinateur est tout ce que l'on voudra sauf raciste et antisémite, il y a de bonnes chances pour que justice lui soit rendue. Et qu'adviendra-t-il ce jour là ? Quelle attitude adopteront les copains dessinateurs du journal, jeunes et vieux, qui l'ont si lâchement laissé tomber face au patron ? Se sentiront-ils honteux ? On l'espère. Et que fera l'autocrate lénifiant, M. Val soi-même, copropriétaire de la boutique qui voudrait mener un journal de tradition libertaire comme une crémerie pour bobos ? Il est à craindre qu'il ne fasse rien et se tire d'embarras d'une déclaration cauteleuse, uniquement préoccupé de l'impact du procès sur le chiffre des ventes de son faire-valoir de canard. Il est à craindre aussi que cette affaire, tout en écoeurant nombre d'anciens lecteurs qui n'achèteront plus le journal, n'en attire des nouveaux et ne profite à l'escarcelle des proprios. C'est à craindre parce que cela constituera un écho misérable au dessin de "Une" d'un Charlie de l'ancienne époque —avant Philippe Val—, qui représentait un superbe postérieur de nana, assorti de deux légendes : «cul de juive», pour l'une, et «le racisme fait-il vendre?» pour la seconde. Je n'ai pas la possibilité de publier ce dessin ici, vous le trouverez avec d'autres exemples de la virulence passée de Charlie dans les commentaires de Rue89. Cette description sommaire pour tenter de démontrer que l'on peut être un journal libertaire, insoupçonnable d'antisémitisme et de racisme, et cependant publier des images violentes dont l'ambiguïté n'atteint que les tartuffes et les imbéciles. M. Val aura peut-être réussi en définitive à faire vendre avec de l'antisémitisme.
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