La tentative d'Arnaud Montebourg de prendre la tête du groupe PS de l'Assemblée nationale s'est soldée par un échec. Bonne nouvelle, car indépendamment de l'envie que j'ai, simple sympathisant du PS, de voir arriver du sang neuf à la tête de ce parti —et M. Montebourg est encore jeune pour un député—, son carriérisme voyant me gêne. Au cours des dernières années on a pu le voir effectuer quelques belles pirouettes inattendues, prenant appui sur tel ou tel courant du parti pour mieux bondir vers la notoriété. Et s'il a souvent tenu des propos dont la vigueur anti-chiraquienne faisait plaisir à entendre, il n'en apparaissait pas moins suspect d'une ambition débridée. Le jour où, tournant le dos aux principes démocratiques qu'il prônait jusqu'alors, il est devenu un ordinaire cumulard de mandats, ajoutant à son siège de député la présidence du conseil général de Saône-et-Loire, il a perdu toute crédibilité. M. Montebourg se veut un professionnel de la politique comme les autres, un homme de fief et de revenus, sur qui il ne faut plus compter pour instaurer davantage de démocratie dans ce pays. Le fait que le «jeune lion» se soit ces derniers temps acoquiné avec des «éléphants» qu'il raillait naguère, Aubry, Fabius, est un motif de rejet encore plus impérieux —Fabius notamment, étant jusqu'à la caricature l'exemple de gauche de ces morpions politiques accrochés au cul du pouvoir. J'ignore qui sortira renforcé du prochain congrès du PS, mais mon voeu personnel c'est qu'il s'agisse de quelqu'un disposé à faire figurer en tête de son programme une promesse de démocratie directe satisfaisante. Et ils ne sont pas nombreux.
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