Dans son éditorial du dernier n° de Charlie, Philippe Val revient par la bande sur l'exclusion de Siné du journal. Non pas sur la chronique du dessinateur elle-même, mais plutôt sur la tempête de réactions qui a suivi. Manifestement choqué par la volée de bois vert qu'il a reçue à travers internet, il livre quelques remarques intéressantes sur ce qui sauve la polémique la plus virulente du vulgaire pamphlet —le pamphlet, selon lui, cher à l'extrême droite, visant les personnes et non pas les idées. Cette clef du débat profitable, telle que la voit Val, c'est la politesse. Internet (ses utilisateurs), a désappris une politesse péniblement acquise des siècles précédents. Il est difficile de lui donner tort là-dessus, ce que l'on appelle la blogosphère d'internet, souvent n'y va pas de main morte, en particulier dans les commentaires de lecteurs parfois déchaînés. Je ne partage pas son jugement sur la chronique de Siné, et surtout, comme lecteur je réprouve la mise à la porte du dessinateur, mais sur ce point d'une forme de politesse à maintenir dans les controverses, je suis assez de son avis —tant que la politesse ne se confond pas avec de la complaisance. Il suffit de voir de temps à autre le peu de soin que certains mettent dans leurs interventions, avec notamment une régression spectaculaire de l'orthographe, pour comprendre la nécessité de ne pas confondre débattre et «se lâcher». Les injures que Val et Charlie privé de Siné ont reçues étaient de trop.
Source Charlie Hebdo en kiosque
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