La gestion des affaires du monde obéit à une logique impénétrable. Ainsi, tout démontre que les dirigeants chinois n'ont eu a aucun moment l'intention d'assouplir leur politique intérieure dans un autre domaine que celui des affaires, où prévaut une loi de la jungle qui convient à leur régime. Ayant compris que les jeux olympiques sont une machine à brasser l'argent, en même temps qu'un puissant instrument de propagande, grâce au torrent d'images déversé à cette occasion dans les cerveaux passifs d'innombrables téléspectateurs, il voulaient les J.O. Ils les ont eu, dans les conditions que l'on sait, et en définitive bien peu de gouvernants à travers le monde auront la fermeté de les traiter comme ils le méritent, en boudant leur triomphe. Bah ! les J.O., ce n'est que du sport, disent ceux qu'aucune injustice n'empêchera jamais de digérer, tant qu'ils ne seront pas directement concernés. Sauf que sous la foulée des vaillants athlètes ce sont des femmes et des hommes, prisonniers politiques, qui seront piétinés. Fallait-il vraiment courtiser la Chine alors que son manque de scrupules en matière de droits de l'homme est un fardeau pour le monde ? Un fardeau, car elle fait régulièrement obstacle à la condamnation des régimes dictatoriaux. Cela vient d'être encore le cas à propos du Zimbabwe, au Conseil de sécurité de l'ONU, où associée à la Russie, autre grande patrie de l'arbitraire, elle vient d'opposer son veto à toute sanction contre le sanguinaire Robert Mugabe. Il y a peu, c'était la junte birmane, coupable de laisser crever son peuple après le typhon catastrophique encore présent dans les mémoires, qui bénéficiait de sa protection. Au Conseil de sécurité, la France a voté les sanctions, comme les autres pays démocratiques. Elle s'est donc opposée à la Chine. Comment expliquer la fermeté dont notre président semble capable, par ambassadeur interposé, dans le huis-clos d'une instance internationale, et la complaisance dont il fait preuve au grand jour ? Si l'on veut réellement faire avancer la démocratie, gage de paix, à travers le monde, il est urgent pour nos gouvernants d'accorder partout, ici et ailleurs, aujourd'hui et demain, leurs paroles et leurs actes. En attendant, s'il y a un peu de logique dans tout ça, les dirigeants chinois devraient inviter à la cérémonie d'ouverture leur nouveau protégé, Robert Mugabe, et le faire asseoir à côté de M. Sarkosy, à la tribune d'honneur. Belle photo en perspective, non?
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