Il y a quelques jours, Edwy Plenel, sur Mediapart, se livrait à une démonstration lumineuse du coup d'état pacifique perpétré par Nicolas Sarkosy au lendemain de son élection. M. Plenel établit à son tour le rapprochement avec Napoléon III que m'avait inspiré M. Sarkosy lui-même lorsqu'il avait déclaré en substance, avec sa navrante inculture, qu'étant élu, il ne pouvait être accusé de despotisme. Louis Napoléon, premier président de la république de notre Histoire, avait été élu avec 74% des voix au suffrage universel, puis confirmé dans sa fonction par une écrasante majorité, lors du plébiscite organisé au lendemain du coup d'état de décembre 1851. Bon, M. Sarkosy n'a emprisonné personne, il n'ambitionne pas non plus un titre impérial, mais il sait jouer à merveille des licences permises par la constitution de la Ve République, d'essence bonapartiste, pour accaparer tous les pouvoirs. Le fait est que M.Sarkosy exerce de plus en plus ouvertement sa présidence en autocrate, il ne sert à rien de tourner autour des mots pour chercher à le définir d'une façon édulcorée. Tous les dangers que notre constitution recelait en germes se trouvent brusquement illustrés par l'arrivée de cet homme pétri d'ambition et guère encombré de scrupules à la tête de l'état. Progrès des temps, tout de même, nous pouvons espérer qu'il n'y restera pas au-delà de son premier mandat ; nous pouvons aussi espérer qu'à la lumière de cette fâcheuse expérience, l'opposition, de la gauche au centre, si elle parvient au pouvoir, s'attellera d'urgence à élaborer la constitution d'une VIe République.
Mediapart
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