dimanche 28 septembre 2008

De la crise à la liberte de parole menacée, en dirigeable à pédales

Épidémie financière
La grippe américaine vient de faire un premier malade en Europe, touchant la banque Fortif, belgo-néerlandaise. Des analyses sont en cours pour savoir si elle a bien contracté le virus des subprimes, ou une variante mutante, mais elle va mal en tout cas, puisqu'à son chevet on parle déjà de récupérer ses organes encore sains en vue de transferts…

Exploits.
Il y a quelques jours, un suisse vaillant traversait la Manche avec une aile à réaction… En pleine crise de l'énergie, sous la menace du réchauffement climatique, et alors que tous les hommes et femmes de bonne volonté réclament une diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre, comme exploit symbolique, il fallait l'oser. Il l'a fait.
Aujourd'hui, dimanche 28 septembre, un autre adepte du beau geste gratuit, français celui-ci, s'est élancé à son tour pour traverser the Channel (il est parti d'Angleterre). Sa tentative m'est nettement plus sympathique, puisque c'est aux commandes d'un dirigeable à pédales que Stéphane Rousson devait tenter l'aventure. Lors d'un précédent essai, au mois de Juin, Stephane Rousson avait dû renoncer en raison de vents trop forts… À l'heure où j'écris ce billet, j'ignore s'il aura réussi ou non, mais je le lui souhaite. Je lui dédie ces vers d'Apollinaire, qui a hélas méconnu les séductions du dirigeable à pédales :
Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d'Alfaroubeira
Courut le monde et l'admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j'avais quatre dromadaires.

Privilèges en péril
Des amis sénateurs de Christian Poncelet, président du sénat qui doit quitter cette fonction prochainement, ont eu une idée de cadeau d'adieu touchante. Elle ira droit au cœur de tous les français mal logés ou tirant le diable par la queue, et plus généralement de tous les citoyens soucieux de morale. Il s'agit d'attribuer un appartement à vie à ce vénérable serviteur de la république. Aux dernière nouvelles, le ministre du travail, Xavier Bertrand s'est déclaré indigné par cette proposition. Espérons que cet avis sera partagé jusqu'au sommet du pouvoir, mais rien ne prouve que l'attribution ne se fera pas en douce, par d'autres voies.

Liberté
En Egypte, Ibrahim Eissa, rédacteur en chef d'un journal d'opposition au président Moubarak a été condamné à deux mois de prison, pour avoir évoqué une rumeur sur l'état de santé du pharaon. Ce n'est pas le premier procès visant des journalistes de ce pays, et dans la même veine, le pouvoir égyptien avait déjà déclenché l'an passé une vague d'arrestations de blogueurs gênants. La liberté de la presse, la liberté de parole tout court, n'est pas la tasse de thé de M. Moubarak. Ce n'est pas chez nous que des choses pareilles pourraient arriver, n'est-ce pas!
Chez nous, on ne met plus quelqu'un en tôle pour ses critiques depuis longtemps. Non, c'est exact, mais nous avons tout de même par-ci par-là des petits féodaux qui, régulièrement, essaient d'imposer le silence à leurs détracteurs. Le plus souvent, cela ne leur réussit pas, et ils sont déboutés par les juges. Le dernier cas en date est celui d'Antoine Bardet, poursuivi par le maire d'Orléans, et qui sera jugé le 1er Octobre à propos de plaisanteries satiriques tenues dans le blog FanSolo, ce dont je me suis déjà fait écho dans le billet d'hier. Pour le soutenir et soutenir avec lui la liberté d'expression, vous pouvez toujours signer la pétition ici.

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