M. Bush a un problème angoissant : persuader la masse anonyme des citoyens américains qu'il est patriotique, et de toute façon inévitable, que leurs impôts soient utilisés à racheter les pertes pourries des organismes financiers en déroute, afin que les organismes épargnés par la crise daignent se repaître du reste : patrimoine immobilier, hypothèques saines, et autres babioles… C'est un problème, parce que contrairement à une idée faussement répandue de ce côté-ci de l'Atlantique, dans leur grande majorité, les américains ne sont pas milliardaires, ni millionnaires, ni avocats, ni pasteurs, ou "marines". Aussi curieux que cela puisse nous paraître, ils ont aussi des médecins, des artisans, des employés de bureau, des paysans, des ouvriers, des facteurs, des fabricants de parapluies, des sondeurs d'opinion, et bien d'autres corps de métiers. Des gens comme vous et moi, qui ne comprennent rien à ce qui leur est tombé sur la tête, et pourquoi il faut qu'ils participent demain à la plus généreuse collecte de tous les temps en faveur de sinistrés "du marché" qui n'ont jamais fait d'aumône à personne.
M. Sarkozy a un problème : faire oublier aux français que, dans le marasme économique qui nous menace, il portera la responsabilité d'avoir réduit l'état à l'impuissance en récompensant, dès son élection, les copains et les coquins du monde des affaires, et tous les électeurs-contribuables aisés qui l'ont porté au succès. Il a vidé les caisses en cadeaux fiscaux inconsidérés, et aussi, entre autres, en se faisant octroyer un salaire en rapport avec son gros appétit d'argent. Heureusement pour lui, M. Sarkozy n'est jamais à court de trouvailles dilatoires. Quand il a un problème, en général il stigmatise un coupable potentiel, comme les faux chômeurs ou les feignants assistés responsables de statistiques déprimantes. Pour la débâcle financière, il annonce déjà qu'il est temps de faire cesser le scandale des parachutes dorés, qu'il y aura une loi, crac, boum ! Au passage, et pas fou, il nous explique aussi qu'un grand patron talentueux mérite d'encaisser plus d'argent en une année que vous et moi en plusieurs vies… En finir avec les parachutes dorés sera une bonne chose, comme il serait urgent de raboter les revenus de tout ce vilain monde, mais cela n'a strictement aucun rapport avec la récession économique probable, et avec le fait que la France n'a plus un radis pour tenter d'en réduire les effets. Si j'avais été le nègre chargé de mettre un poil de poésie dans son parler des cités HLM de Neuilly, à l'occasion du discours de Toulon, je lui aurais plutôt proposé ceci, en guise d'introduction : «Mes amis, mes chers compatriotes, la crise… La crise, voyez-vous, est une bestiole sans pattes, sans yeux, sans oreilles, ni quoi que ce soit de moustaches pour aller de l'avant, de l'arrière, ou de côté. Personne ne se méfiait… Et pourtant, sans que l'on y prenne garde, elle se faufilait partout, pire que la scarlatine ! (Non, non, Carla ! Ça n'a rien à voir avec toi, c'est juste marqué là, j'avais pas fait gaffe ). Mes amis, moi, je vous le dis : la crise est là, mais ne tremblez pas : moi aussi, je suis là!»
Visites à faire ? Ludique, ou douce-amère…
M. Sarkozy a un problème : faire oublier aux français que, dans le marasme économique qui nous menace, il portera la responsabilité d'avoir réduit l'état à l'impuissance en récompensant, dès son élection, les copains et les coquins du monde des affaires, et tous les électeurs-contribuables aisés qui l'ont porté au succès. Il a vidé les caisses en cadeaux fiscaux inconsidérés, et aussi, entre autres, en se faisant octroyer un salaire en rapport avec son gros appétit d'argent. Heureusement pour lui, M. Sarkozy n'est jamais à court de trouvailles dilatoires. Quand il a un problème, en général il stigmatise un coupable potentiel, comme les faux chômeurs ou les feignants assistés responsables de statistiques déprimantes. Pour la débâcle financière, il annonce déjà qu'il est temps de faire cesser le scandale des parachutes dorés, qu'il y aura une loi, crac, boum ! Au passage, et pas fou, il nous explique aussi qu'un grand patron talentueux mérite d'encaisser plus d'argent en une année que vous et moi en plusieurs vies… En finir avec les parachutes dorés sera une bonne chose, comme il serait urgent de raboter les revenus de tout ce vilain monde, mais cela n'a strictement aucun rapport avec la récession économique probable, et avec le fait que la France n'a plus un radis pour tenter d'en réduire les effets. Si j'avais été le nègre chargé de mettre un poil de poésie dans son parler des cités HLM de Neuilly, à l'occasion du discours de Toulon, je lui aurais plutôt proposé ceci, en guise d'introduction : «Mes amis, mes chers compatriotes, la crise… La crise, voyez-vous, est une bestiole sans pattes, sans yeux, sans oreilles, ni quoi que ce soit de moustaches pour aller de l'avant, de l'arrière, ou de côté. Personne ne se méfiait… Et pourtant, sans que l'on y prenne garde, elle se faufilait partout, pire que la scarlatine ! (Non, non, Carla ! Ça n'a rien à voir avec toi, c'est juste marqué là, j'avais pas fait gaffe ). Mes amis, moi, je vous le dis : la crise est là, mais ne tremblez pas : moi aussi, je suis là!»
Visites à faire ? Ludique, ou douce-amère…
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