dimanche 7 septembre 2008

Dans le Var, greniers dans la rue, Modem à la plage

Mon village a vidé ses greniers dans le vent, c'était la dernière manifestation de l'été. Village paisible, presque éteint, où désormais rien ne transparaît à première vue des divisions électorales du printemps. Elles sont toujours là, mais comme rentrées dans les cœurs, à la manière des eaux repliées sous les sols recuits par l'été. C'est un village pittoresque, et cependant incolore du point de vue politique, ce qui ne veut rien dire et beaucoup dire à la fois. Autrefois, ce fut un village remuant, insurgé même, à l'occasion —le souvenir de ses acteurs disparus se perpétue sans doute encore dans l'intimité des vieilles familles clavésiennes. Il a été rouge ce village, comme tant d'autres du midi, avant que la page ne se tourne. Je me souviens de mon étonnement ravi lorsque je découvris le Var, il y a une quarantaine d'années, devant le langage soigné et la culture politique de certains vignerons du littoral. La différence avec les braves paysans de ma jeunesse, frustes, obtus parfois, dont la parfaite connaissance du credo des apôtres n'avait pas suffi à délier la langue, la différence était saisissante. Il me semble y reconnaître l'effet d'une conscience politique éveillée de longue date, de l'ouverture au monde. En tout cas, le Var d'aujourd'hui est à droite, même si c'est oublier un peu vite quelques élus et bien des gens en lutte pour les idées de gauche. On vidait donc les greniers ce matin, je me demande si certains y conservent encore quelques épaves nostalgiques des temps de fierté, ou si tout a été mis dans la rue depuis belle lurette.


Pendant que les militants du PS rêvent d'unité et que les éléphants se trompent, François Beyrou avance ses pions tranquillement. Il propose déjà l'union de l'opposition en 2012 —l'union avec le PS, surtout… Que n'a-t-il accepté la main offerte de Ségolène Royal, à la dernière présidentielle ! Il est probable que M. Sarkosy ne serait pas aujourd'hui à l'Élysée. Seulement voilà, à l'époque M. Bayrou sortait battu de l'élection. Honorablement battu, mais défait tout de même. D'un ralliement à Ségolène il n'aurait pu espérer que l'octroi d'un grand ministère, voire du Premier, et cela ne l'intéressait pas. C'est la présidence de la république qu'il lui fallait. Depuis, il a fait front à toutes les avanies, les trahisons, vaillamment du reste, et attendu son heure. Les cafouillages de Nicolas Sarkosy et du PS aidant, chacun dans son rôle, son éclat médiatique s'est soudain accru, tel celui de ces étoiles appelées variables, qui s'accroît soudain, de loin en loin. Certains jours, on pourrait presque penser qu'il est le seul opposant au pouvoir de droite, tant sa voix semble mieux porter que celle de la gauche. Que peut espérer de mieux M. Beyrou, que la prolongation des bisbilles au PS ? Ce temps durant, il prend du poids, et 2012 venu, il croquera peut-être la gauche. Néanmoins, rien n'étant jamais joué en politique, c'est une information précieuse à retenir, que M. Beyrou serait prêt à une alliance, la prochaine fois que Ségolène Royal le devancera au premier tour d'une présidentielle.

Deux blogs pour le Modem :
Luc Mandret
MonPuteaux

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