«Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis…»*
Eh bien, ça me donne une envie folle de me bidonner ! Chez moi, chez nous, les clavésiens, le ciel est bas comme un vieux couvercle de lessiveuse percé. À peine un filet de soleil de temps à autre, à travers un trou, ou la pluie. C'est le moment de s'ensoleiller la cervelle avec quelques nouvelles désopilantes à souhait. Oui, mais voilà : toute l'actualité de ce jour m'écœure, c'est mal parti. D'autant plus que j'ai débuté la journée en ramonant la cheminée du fond, un cauchemar gras et noir.
La chose la plus marrante que j'ai entendue depuis le saut du lit, c'est encore le prêche vengeur de Nicolas Sarkozy sur les terres de mission d'Amérique, livrées à la débauche païenne d'un capitalisme sans frein. Enfin, ce n'était déjà plus une nouvelle fraîche, mais on continue à nous servir sur les ondes des extraits de sermon, comme si les rédactions craignaient que l'on ne soit passé à côté.
Trouver les responsables du désastre boursier, les pendre par les pieds au dessus du gouffre financier qu'ils ont creusé, jusqu'à ce qu'ils demandent pardon et promettent de ne plus recommencer. Et puis, pendant que M. Sarkozy y était, la condamnation impitoyable des parachutes dorés, la défense et illustration du risque récompensé en affaires : ta boîte fait des bénéfices, alors tu empoches un paquet de fric avec en prime la reconnaissance émue des actionnaires et du personnel. Si tu la gères comme un pied, la boîte, on te vire sans un radis…
Le problème, c'est que les raisons de s'amuser des rodomontades habituelles du bonhomme sont au troisième degré, au moins. Pas de quoi s'offrir la bonne rigolade qui soulage. Surtout que j'imagine au même moment, dans les chaumières, les quantités impressionnantes d'idiots et d'idiotes qui vont ajouter foi à ces propos d'illusionniste.
J'aurais pu avoir recours à l'inépuisable source de dérision que représente le Sénat, qui s'apprête à élire son président —je ne serais pas étonné que ce soit M. Raffarin, en parachutage doré pour services rendus en Chine. Il y a beaucoup à faire encore avec le sénat, ses privilèges ahurissants, sa force d'inertie rétrograde, etc. ; ne serait-ce que de m'intéresser à la réprobation intellectuelle qui entoure généralement la divulgation détaillée des salaires, indemnités, avantages en nature divers de ces poids morts, au prétexte qu'elle serait populiste. Autrement dit : qu'elle exciterait bassement la jalousie du peuple envers les hauts personnages de la république. Outre le fait que c'est le peuple qui paie ces parasites, et qu'il est donc fondé à savoir où passe son argent, je trouve que la moralisation en profondeur de notre vie publique ne pourra s'imposer dans un silence complaisant. Bon, pas de quoi rire, là non plus.
*Baudelaire, Les Fleurs du mal, SpleenSur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis…»*
Eh bien, ça me donne une envie folle de me bidonner ! Chez moi, chez nous, les clavésiens, le ciel est bas comme un vieux couvercle de lessiveuse percé. À peine un filet de soleil de temps à autre, à travers un trou, ou la pluie. C'est le moment de s'ensoleiller la cervelle avec quelques nouvelles désopilantes à souhait. Oui, mais voilà : toute l'actualité de ce jour m'écœure, c'est mal parti. D'autant plus que j'ai débuté la journée en ramonant la cheminée du fond, un cauchemar gras et noir.
La chose la plus marrante que j'ai entendue depuis le saut du lit, c'est encore le prêche vengeur de Nicolas Sarkozy sur les terres de mission d'Amérique, livrées à la débauche païenne d'un capitalisme sans frein. Enfin, ce n'était déjà plus une nouvelle fraîche, mais on continue à nous servir sur les ondes des extraits de sermon, comme si les rédactions craignaient que l'on ne soit passé à côté.
Trouver les responsables du désastre boursier, les pendre par les pieds au dessus du gouffre financier qu'ils ont creusé, jusqu'à ce qu'ils demandent pardon et promettent de ne plus recommencer. Et puis, pendant que M. Sarkozy y était, la condamnation impitoyable des parachutes dorés, la défense et illustration du risque récompensé en affaires : ta boîte fait des bénéfices, alors tu empoches un paquet de fric avec en prime la reconnaissance émue des actionnaires et du personnel. Si tu la gères comme un pied, la boîte, on te vire sans un radis…
Le problème, c'est que les raisons de s'amuser des rodomontades habituelles du bonhomme sont au troisième degré, au moins. Pas de quoi s'offrir la bonne rigolade qui soulage. Surtout que j'imagine au même moment, dans les chaumières, les quantités impressionnantes d'idiots et d'idiotes qui vont ajouter foi à ces propos d'illusionniste.
J'aurais pu avoir recours à l'inépuisable source de dérision que représente le Sénat, qui s'apprête à élire son président —je ne serais pas étonné que ce soit M. Raffarin, en parachutage doré pour services rendus en Chine. Il y a beaucoup à faire encore avec le sénat, ses privilèges ahurissants, sa force d'inertie rétrograde, etc. ; ne serait-ce que de m'intéresser à la réprobation intellectuelle qui entoure généralement la divulgation détaillée des salaires, indemnités, avantages en nature divers de ces poids morts, au prétexte qu'elle serait populiste. Autrement dit : qu'elle exciterait bassement la jalousie du peuple envers les hauts personnages de la république. Outre le fait que c'est le peuple qui paie ces parasites, et qu'il est donc fondé à savoir où passe son argent, je trouve que la moralisation en profondeur de notre vie publique ne pourra s'imposer dans un silence complaisant. Bon, pas de quoi rire, là non plus.
P.S. 19h20 : j'ai été trahi par le marc de café dans ma prévision de l'élection du président du sénat. L'heureux gagnant du gros lot n'est pas M. Raffarin, mais Lance Amstrong, je crois. J'espère que cette erreur sera jugée moins sévèrement que celle de Florence Schall…
N. Sarkozy et l'économie :
sur Sarkofrance
sur le Nouvel Obs
Des blogs pour rire ou sourire ce soir : Partagez mes âneries, Monsieur Poireau, Martine et un rire jaune : Police
6 commentaires:
Reste calme... (pour Raffarin, pareil...)
Sage conseil, je vais essayer ! :)
Pour une fois je serais du même avis que votre ami, Nicolas: rien ne sert de vous indigner à ce point, Jean-Louis, ça vous gâche vos soirées pour pas grand chose, à mon avis. Parce qu'il me semble qu'il n'y ait rien de nouveau en matière de discours politique, surtout depuis que plus personne ne recule quand il s'agit de faire dans la démagogie, avec pour unique horizon le très court terme.
Sarkozy ne dit rien sans arrières pensées et ces arrières pensées ne concernent et ne concerneront que le possibilité de faire un second mandat. Et si on se place de ce point de vue, il me semble que les manœuvres de votre Prez ne sont que le résultat d'un effet pervers du suffrage universel, puisque le but est de séduire - je n'ai pas dit convaincre - le maximum d'électeurs. Votre ancienne pouliche - la Royale - ne s'est jamais privée de ce genre de méthodes, et pourtant, le suppose que vous n'avez vu aucun inconvénient à voter pour elle.
Vous vous énervez, J-Louis, parce que vous aimeriez que la politique fonctionne telle que vous l'idéalisez. Je crois qu'entre la théorie et la pratique, qu'entre le beau discours et le processus réel, matériel, il y a un gouffre et que les politiciens ne font que ce qui leurs permet concrètement de conquérir ou de garder une place, un siège d'où ils pourront exercer leur soif de pouvoir, même si ce pouvoir n'est que la satisfaction illusoire d'avoir agit d'une façon ou d'une autre sur la marche du monde et que leur nom sera consigné dans les livres d'histoires. Pauvres cloches :-)
Je vois que, Dinah, mon adorable secrétaire est de retour et qu'elle m'a précédée. Je suis en grande partie d"accord avec elle, bien que je me serais un peu plus appliqué qu'elle quant aux tournures de phrases, surtout vers la fin. Bon, elle n'a pas fait trop de fautes d'orthographes, ce qui n'est déjà pas si mal. Merci pour le lien Jean-louis.
Merci à vous… deux. Je répondrai plus tard.
Dinha, Scheiro,
En fait, je suis étonné que vous me trouviez "indigné à ce point", j'avais l'intention de m'amuser. Sans doute quelques écarts de vocabulaire mal interprétés… Je ne suis pas spécialement bouleversé par les incohérences ou la façon de gouverner de M. Sarkozy : il est tel que je le prévoyais. Et légitime. Seul m'importe le risque qu'il fasse un second mandat. Ségolène Royal, pour qui j'ai voté et revoterai demain si l'occasion se représente, avait une chose dans son programme qui fait une immense différence : la promesse d'une démocratie participative. Cordialement.
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