Ce matin, Nicolas Demorand, l'animateur du 7/10 de France Inter, recevait François Bayrou, dans le cadre de sa campagne subliminale à l'élection présidentielle de 2012. Comme M. Bayrou observait, avec juste raison, que jamais le pays, journalistes compris, n'aurait dû accepter la désignation par Nicolas Sarkozy des présidents de l'audiovisuel public, M. Demorand a réagi avec vivacité. On le dit parfois impertinent avec ses invités politiques de tous bords. Moi, je le trouve généralement moins incisif avec les gens du pouvoir —du moins les plus puissants. Ainsi donc ce matin a-t-il contré Bayrou sèchement, ce qui ne m'aurait nullement dérangé sur tout autre sujet que celui de la liberté des médias, puisque F. Bayrou n'est pas ma tasse de thé.
En gros, il ressortait de la riposte de N. Demorand que les nominations orchestrées par le président de la république n'avaient en rien affecté la liberté des journalistes de France Inter, pas plus qu'elles ne l'entameraient à l'avenir.
«La petite musique qui consiste à dire que nous sommes pieds et poings liés, est une petite musique que je conteste…», «Sur France Inter tout va bien […] et je peux vous rassurer, au présent et au futur, ça durera»…
C'est là que je trouve les propos de N. Demorand irritants, d'une courtisanerie à l'égard de sa hiérarchie mal dissimulée sous le ton frondeur adopté avec son invité.
Affirmer, comme ses propos le laissent entendre, que rien n'a changé à France Inter depuis l'arrivée de Jean-Luc Hees et Philippe Val, est une chose qu'il peut se permettre. Il sait de quoi il parle, et il n'a jamais montré jusqu'à ce jour de penchant à la langue de bois. Par contre, soutenir avec une certaine agressivité qu'il en sera de même dans les mois qui viennent, est une autre chose. Il n'en sait rien, et parle d'une politique d'antenne —celle de la nouvelle présidence et de sa direction—, qui n'existe pas encore. À moins qu'il faille considérer sa défense du service public sous tutelle élyséenne comme l'application d'une consigne venue de plus haut. Cette sortie, et de piteuses remarques de la part d'autres personnes présentes dans le studio, est dans la parfaite continuité de l'intervention de Jean-Luc Hees à l'antenne, il y a peu. Le moment serait-il venu de servir la soupe aux patrons?
enregistrement de l'émission ici (l'échange se situe entre 7:15 et 10:09)
source image«La petite musique qui consiste à dire que nous sommes pieds et poings liés, est une petite musique que je conteste…», «Sur France Inter tout va bien […] et je peux vous rassurer, au présent et au futur, ça durera»…
C'est là que je trouve les propos de N. Demorand irritants, d'une courtisanerie à l'égard de sa hiérarchie mal dissimulée sous le ton frondeur adopté avec son invité.
Affirmer, comme ses propos le laissent entendre, que rien n'a changé à France Inter depuis l'arrivée de Jean-Luc Hees et Philippe Val, est une chose qu'il peut se permettre. Il sait de quoi il parle, et il n'a jamais montré jusqu'à ce jour de penchant à la langue de bois. Par contre, soutenir avec une certaine agressivité qu'il en sera de même dans les mois qui viennent, est une autre chose. Il n'en sait rien, et parle d'une politique d'antenne —celle de la nouvelle présidence et de sa direction—, qui n'existe pas encore. À moins qu'il faille considérer sa défense du service public sous tutelle élyséenne comme l'application d'une consigne venue de plus haut. Cette sortie, et de piteuses remarques de la part d'autres personnes présentes dans le studio, est dans la parfaite continuité de l'intervention de Jean-Luc Hees à l'antenne, il y a peu. Le moment serait-il venu de servir la soupe aux patrons?
enregistrement de l'émission ici (l'échange se situe entre 7:15 et 10:09)
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6 commentaires:
Puisqu'Inter n'est pas diffusée par le bouquet télé par adsl que je souscris auprès de Belgacom (France Telecom en version belge), pas plus que ne le sont les radios françaises en général, ce que je regrette puisque dans le même temps, on m'apporte bien TF1 et consort, il est rare que je l'écoute.
Mais ce matin, j'ai entendu cet échange. J'ai trouvé Demorand trop rapide à réagir, j'ai trouvé ça suspect (genre : je suis chatouilleux sur ce sujet) et surtout, comme tu le soulignes, bien trop péremptoire !
Quant à Bayrou, avec son histoire de grand complot caché à propos des sondages dont il nous révélera la teneur un soir de pleine lune au fin fond de la bigorre, je l'ai trouvé carricatural et très comique !
:-))
M Poireau,
oui, cette façon de défendre la maison sans se rendre compte (j'espère) qu'il défendait du même coup les nominations par N. Sarkozy, était choquante.
Le complot de Bayrou pourrait bien être une tentative de se poser en victime pour retenir ses électeurs…
J'ai aussi entendu et je partage ton avis ...
Je pense que les choses ne vont pas s'arrêter là.
@+
En effet...Demorand est jeune, je crois surtout...Et comme certaine personne de cette génération (la mienne, à peu près), un peu présomptueux...J'espère que l'avenir ne le fera pas mentir...
Sinon, j'adore la "campagne subliminale" ! Excellent !
:)
CC
Eric, c'est difficile à prévoir…, mais même si MM Hees et Val croient à l'indépendance qu'ils promettent, il me semble douteux que N Sarkozy leur laisse la bride sur le cou longtemps…
CC,
Voilà, il est jeune… Et il faudra voir… Mais je jurerais qu'il a pensé à l'oreille de JL Hees écoutant F Bayrou, avant de se lancer dans la contre-attaque.
Cela dit, personnellement, je la vois un peu trop la posture de Bayrou en éternel méprisé des médias. Il nous a déjà servi cette soupe sur tous les plateaux médiatiques possibles et imaginables !
:-))
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