Je viens de lire sur Mediapart la «Lettre d'un socialiste qui espère», réponse d'Arnaud Montebourg à une lettre ouverte au PS d'Edwy Plenel. Elle n'est pas antipathique, bien entendu, cette lettre, à l'image de son sémillant signataire, mais il y souffle davantage le vent de la contrition que celui d'un réel renouveau. Le long catalogue des reproches qu'Arnaud Montebourg s'adresse à lui-même à travers son parti, débute par une constatation d'où découle à peu près tout le reste.
«…le PS est devenu un parti de professionnels assis sur une accumulation d'intérêts personnels; c'est un cartel de bastions locaux…»
Le professionnalisme du personnel politique tourne à la plaie purulente, c'est certain. Cela ne date pas d'hier, mais comme tous les phénomènes hiérarchiques depuis la nuit des temps, la durée conduit invariablement à l'apparition de castes. Si cela continue sur la même lancée, la classe politique ne se renouvellera bientôt plus que par cooptation —si ce n'est déjà fait—, entérinée par une cérémonie électorale vide de sens.
Les remèdes devraient être simples: choix des leaders à tous les échelons du parti par les militants, avec multiplicité de candidatures obligatoire. Limitation des responsabilités à deux exercices, sans exception. Interdiction absolue du cumul des mandats. De ce point de vue, M. Montebourg qui, après avoir soutenu ce principe dans un passé pas si lointain, est aujourd'hui député et président de conseil général, devrait vite se mettre en conformité avec ses idées. Ne chipotons pas, pourtant, en souvenir d'une époque où la verdeur politique de M. Montebourg le rendait sympathique au citoyen, et saluons son mérite de dénoncer une situation, le professionnalisme des élus, qu'il est urgent de changer radicalement.
J'ignore si l'organisation de primaires largement ouvertes pour choisir la candidate ou le candidat du parti à la présidentielle est de nature à calmer les rivalités destructrices, mais elle irait dans le sens de la démocratisation dont le PS et le pays lui-même ont besoin.
Et puisque qu'Arnaud Montebourd défend toujours l'idée d'une VIe répuplique, on aimerait bien que lui et ses amis en précisent les contours. Irait-elle vers la démocratie, avec un référendum d'initiative populaire qui permettrait aux citoyens de participer directement à la vie publique? Supprimerait-on l'article 49-3, et enfin, le sénat?
Le renouveau du PS ne passerait évidemment pas par cette seule révolution —interne et pour le pays. Déjà, du rôle actif rendu aux militants, on peut espérer que ses instances dirigeantes renoueraient le contact avec le pays réel, sinon avec le sens des réalités.
P-S. via Marc Vasseur ou Birenbaum, peut lire le témoignage d'un militant socialiste, qui ne va pas précisément dans le sens de mon billet, mais qui éclaire d'un jour cruel la situation à la base… À lire aussi d'urgence chez Sarkofrance : Maladies longues : la casse sociale continue
«…le PS est devenu un parti de professionnels assis sur une accumulation d'intérêts personnels; c'est un cartel de bastions locaux…»
Le professionnalisme du personnel politique tourne à la plaie purulente, c'est certain. Cela ne date pas d'hier, mais comme tous les phénomènes hiérarchiques depuis la nuit des temps, la durée conduit invariablement à l'apparition de castes. Si cela continue sur la même lancée, la classe politique ne se renouvellera bientôt plus que par cooptation —si ce n'est déjà fait—, entérinée par une cérémonie électorale vide de sens.
Les remèdes devraient être simples: choix des leaders à tous les échelons du parti par les militants, avec multiplicité de candidatures obligatoire. Limitation des responsabilités à deux exercices, sans exception. Interdiction absolue du cumul des mandats. De ce point de vue, M. Montebourg qui, après avoir soutenu ce principe dans un passé pas si lointain, est aujourd'hui député et président de conseil général, devrait vite se mettre en conformité avec ses idées. Ne chipotons pas, pourtant, en souvenir d'une époque où la verdeur politique de M. Montebourg le rendait sympathique au citoyen, et saluons son mérite de dénoncer une situation, le professionnalisme des élus, qu'il est urgent de changer radicalement.
J'ignore si l'organisation de primaires largement ouvertes pour choisir la candidate ou le candidat du parti à la présidentielle est de nature à calmer les rivalités destructrices, mais elle irait dans le sens de la démocratisation dont le PS et le pays lui-même ont besoin.
Et puisque qu'Arnaud Montebourd défend toujours l'idée d'une VIe répuplique, on aimerait bien que lui et ses amis en précisent les contours. Irait-elle vers la démocratie, avec un référendum d'initiative populaire qui permettrait aux citoyens de participer directement à la vie publique? Supprimerait-on l'article 49-3, et enfin, le sénat?
Le renouveau du PS ne passerait évidemment pas par cette seule révolution —interne et pour le pays. Déjà, du rôle actif rendu aux militants, on peut espérer que ses instances dirigeantes renoueraient le contact avec le pays réel, sinon avec le sens des réalités.
P-S. via Marc Vasseur ou Birenbaum, peut lire le témoignage d'un militant socialiste, qui ne va pas précisément dans le sens de mon billet, mais qui éclaire d'un jour cruel la situation à la base… À lire aussi d'urgence chez Sarkofrance : Maladies longues : la casse sociale continue
9 commentaires:
Que ce soient Montebourt, Peillon ou d'autres, il y a au Ps des gens "jeunes" pleins de qualité qui veulent avant tout le succès d'une politique et, pourquoi pas se potitionner vis à vis de celle-ci.Je comprends, t'as des idées, t'es enthousiaste, il faut que ça sorte. Problème, les vieux font barrage, ils tirent leurs dernières cartouches, ils ont perdu leurs idéaux, ne leur reste plus que leurs egos...
6 mois, qu'elle a dit?
Comme on disait... "ici et maintenant!"
C'est dommage, il est 22h20 et ton article me donne une idée de début de billet.
Trop fatigué (journée chargée grâce à Marcel Uderzo ! - pardon pour la pub !) pour me lancer mais ça irait dans le même sens, évidemment. On parle de carrière politique alors qu'il s'agit de représentation, je trouve ça très grave pour la démocratie en tant que principe.
Je crois que le sujet de la démocratie, faudrait qu'on en parle longuement, on est à peu près d'accord !
:-))
[Montebourg : parfois, pour se mettre en valeur, il faut savoir démissionner pour déléguer !].
Hermes,
tout ça est bien compliqué! Comment un navire qui fait eau, parce qu'il est, notamment, mal dirigé, peut-il continuer imperturbablement sa route, sans que l'équipage se révolte? Il y a des tas d'explications, je suppose, mais l'instinct de survie devrait à la fin l'emporter!
M Poireau,
en effet, avec le lancement du bouquin, tu dois rêver que la journée finisse! Mais demain, c'est bientôt… Il n'est jamais trop tard pour parler de démocratie.
À bientôt sur ce thème, et d'autres… ;-)
je suis un peu comme monsieur P (à qui j'ai passé commande)hs mais la démocratie a besoin d'un sacré coup de balai pour ressurgir un peu plus fraîche. Les quinqua sont devenus sexa depuis un bail, où sont les 30, qu'ils se montrent! on a vu plein de jeunes militants tirer la tronche à la télé.
Cela dit, pourrait on aussi supprimer les jurys populaires svp? (Vieux combat)
Ça me chiffonne un peu mais en fait, pas tant que ça!Car depuis toujours à ce niveau politique le premier impératif c'est: je vais gagner quoi ou combien dans cette affaire!
Alors la base des militants en à raz le bol de ces profiteurs en gants blancs!!!!
Qu'ils se démerdent "proprement" entre eux!
Martine,
un rajeunissement, tout le monde en parle, mais apparemment c'est dur de faire de la place…
Les jurys populaires? Je ne connais pas le combat auquel vous faites allusion. Pourquoi ne pas en faire un billet?
Macao
Heureusement quand même qu'ils peuvent à la fois être ambitieux, intéressés, et avoir le sens du bien public, s'investir dans la politique avec passion. ;-)
J'ai malheureusement peur que l'instauration du mandat unique et tout ce que tu proposes ne suffise pas à rénover réellement le paysage politique... C'est toute la cinquième qu'il faut foutre en l'air, donc l'élection du Président de la République au suffrage universel.
Mr le Coucou, je ne peux commenter chez vous qu'à partir de Mozilla et pas à partir d'Internet Explorer...
De plus, quand je viens chez vous, Mr nouvellegauche s'invite et me demande un mot de passe et un identifiant...
Nicolas,
ce que tu dis mérite réflexion, mais il me semble que ce que j'envisageais pour le PS et hors du PS implique en effet que ce parti veuille une 6e république…
le-gout-des-autres
je ne comprends vraiment rien à tes soucis avec IE, par contre moi aussi j'ai Nouvellegauche qui s'invite, et ça m'énerve. Je n'ai aucune explication pour le moment.
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