La grosse arnaque est donc en route: Nicolas Sarkozy a donné le coup d'envoi à la répression de la détention et usage de CO2. Détention, parce que si vous avez une citerne de fuel chez vous, c'est une substance bourrée de carbone. Usage, parce que dès que vous allumerez votre chaudière vous allez intoxiquer un peu plus la planète. Même délit avec l'essence que vous dissimulez dans votre auto, votre scooter, votre tronçonneuse, etc.
Vous êtes, nous sommes, d'invétérés toxicomanes. Dans la galaxie, on commence à nous montrer du doigt:
—Vous avez vu la Terre? Non seulement ses parages sont une poubelle, mais en plus, les créatures qui la peuplent se shootent au CO2!
Notre président, dans sa louable ambition d'entrer dans l'Histoire autrement que par la chatière, veut sauver le monde. Il a honte de ce qui se colporte sur notre compte de par l'univers, et il veut que notre pays donne à tous les autres le signal du sursaut rédempteur. Bien sûr, nous aurions pu continuer comme ça et attendre le moment où, la dernière goutte de pétrole extraite et vendue aux enchères à prix d'or, il aurait bien fallu s'adapter. Et s'adapter dans la douleur, avec l'océan remontant clapoter à nos portes, avant-hier encore ouvertes sur la campagne. Avec des vagues de Vikings d'un nouveau genre, affamés, dépossédés de leur sol par la nature, déferlant sur nos côtes à bord de coques de noix trop nombreuses pour être repoussées… Bref, toute la souffrance du monde serait tombée sur la nôtre, déjà grande.
C'est pourquoi, dans leur sagesse, le président et les écologiens —qui sont à l'écologie ce que les végétaliens sont au végétarisme—, veulent nous habituer à souffrir dès à présent. Leur plan n'est d'ailleurs pas idiot: ils pensent, grâce à la montée inexorable de la douleur fiscale, inciter les plus malins d'entre-nous à se désintoxiquer à l'aide de véhicules propres, de pompes à chaleur, et autres panneaux solaires. Le problème, c'est que ce ne sera pas l'envie d'être malin qui fera défaut à beaucoup de gens, mais l'argent.
Il y a actuellement en France environ 8 millions de pauvres, et ce chiffre pourrait bien être sous-évalué. Il y a beaucoup plus de gens encore qui tirent le diable par la queue, et bon an mal an, gardent la tête au dessus de l'eau. Ils ont des bagnoles polluantes, achetées d'occasion, ils se chauffent avec des chaudières acquises en des temps meilleurs, des trucs voraces qui dégueulent le carbone sans retenue. Ou bien encore, j'en vois souvent l'hiver dans le midi, des gens qui se chauffent avec des poêles à pétrole, parce que leur logement est mal isolé et qu'allumer leurs vieux convecteurs coûterait trop cher.
Ceux-là, et combien d'autres, n'auront aucune envie de prendre un emprunt à taux zéro dont ils ne pourraient pas rembourser la moindre mensualité. Ils ne se tourneront pas vers la voiture électrique, l'appareil écologique, que la nouvelle taxe voudrait nous inciter à acheter. Il leur faudrait attendre qu'un marché de l'occasion existe, où les trouver pour quelques poignées de figues.
La petite goutte d'impôt répressif, destinée à gonfler davantage chaque année, leur rendra simplement la vie de plus en plus difficile. Et la mer montera sans doute quand même.
P-S. J'ai hésité à consacrer mon billet au mirage brésilien de la perle de la maison Dassault, le Rafale, mais Slovar en parle fort bien… D'autre part, Rimbus, Gauchedecombat, et Abadinte publient des contributions intéressantes à la chaîne «Êtes vous de gauche»… Enfin, il y a le dérapage de B. Hortefeux qui tient la vedette des blogs ce soir, mais le buzz est tel, que j'ai préféré n'en retenir qu'un seul billet, celui de Mrs Clooney…
Vous êtes, nous sommes, d'invétérés toxicomanes. Dans la galaxie, on commence à nous montrer du doigt:
—Vous avez vu la Terre? Non seulement ses parages sont une poubelle, mais en plus, les créatures qui la peuplent se shootent au CO2!
Notre président, dans sa louable ambition d'entrer dans l'Histoire autrement que par la chatière, veut sauver le monde. Il a honte de ce qui se colporte sur notre compte de par l'univers, et il veut que notre pays donne à tous les autres le signal du sursaut rédempteur. Bien sûr, nous aurions pu continuer comme ça et attendre le moment où, la dernière goutte de pétrole extraite et vendue aux enchères à prix d'or, il aurait bien fallu s'adapter. Et s'adapter dans la douleur, avec l'océan remontant clapoter à nos portes, avant-hier encore ouvertes sur la campagne. Avec des vagues de Vikings d'un nouveau genre, affamés, dépossédés de leur sol par la nature, déferlant sur nos côtes à bord de coques de noix trop nombreuses pour être repoussées… Bref, toute la souffrance du monde serait tombée sur la nôtre, déjà grande.
C'est pourquoi, dans leur sagesse, le président et les écologiens —qui sont à l'écologie ce que les végétaliens sont au végétarisme—, veulent nous habituer à souffrir dès à présent. Leur plan n'est d'ailleurs pas idiot: ils pensent, grâce à la montée inexorable de la douleur fiscale, inciter les plus malins d'entre-nous à se désintoxiquer à l'aide de véhicules propres, de pompes à chaleur, et autres panneaux solaires. Le problème, c'est que ce ne sera pas l'envie d'être malin qui fera défaut à beaucoup de gens, mais l'argent.
Il y a actuellement en France environ 8 millions de pauvres, et ce chiffre pourrait bien être sous-évalué. Il y a beaucoup plus de gens encore qui tirent le diable par la queue, et bon an mal an, gardent la tête au dessus de l'eau. Ils ont des bagnoles polluantes, achetées d'occasion, ils se chauffent avec des chaudières acquises en des temps meilleurs, des trucs voraces qui dégueulent le carbone sans retenue. Ou bien encore, j'en vois souvent l'hiver dans le midi, des gens qui se chauffent avec des poêles à pétrole, parce que leur logement est mal isolé et qu'allumer leurs vieux convecteurs coûterait trop cher.
Ceux-là, et combien d'autres, n'auront aucune envie de prendre un emprunt à taux zéro dont ils ne pourraient pas rembourser la moindre mensualité. Ils ne se tourneront pas vers la voiture électrique, l'appareil écologique, que la nouvelle taxe voudrait nous inciter à acheter. Il leur faudrait attendre qu'un marché de l'occasion existe, où les trouver pour quelques poignées de figues.
La petite goutte d'impôt répressif, destinée à gonfler davantage chaque année, leur rendra simplement la vie de plus en plus difficile. Et la mer montera sans doute quand même.
P-S. J'ai hésité à consacrer mon billet au mirage brésilien de la perle de la maison Dassault, le Rafale, mais Slovar en parle fort bien… D'autre part, Rimbus, Gauchedecombat, et Abadinte publient des contributions intéressantes à la chaîne «Êtes vous de gauche»… Enfin, il y a le dérapage de B. Hortefeux qui tient la vedette des blogs ce soir, mais le buzz est tel, que j'ai préféré n'en retenir qu'un seul billet, celui de Mrs Clooney…
9 commentaires:
Moi, je deviendrais bien accro à Le Coucou tellement c'est bien dit ! Rien à ajouter !
:-))
M. Poireau,
merci! :-D
Et si on taxait certaines émissions de carbone pour financer des transports en commun et des travaux gratuits pour accéder à l'énergie propre, qu'en dites-vous ?
Il s'agit surtout, ici, de ne pas confondre entre la taxe carbone UMP et le projet de fiscalité écologique défendu par exemple par les Verts (et certains socialistes : voir la tribune commune publiée par Libération ce matin)
Kawouede,
je suis certain qu'il doit y avoir moyen d'encourager les gens à moins polluer, de les aider au besoin à utiliser des appareils et véhicules plus propres, ou les transports en commun chaque fois que c'est possible, sans pour autant les pénaliser. Quand les gens sont fauchés, c'est au jour le jour qu'ils ont besoin de leur moindre argent. Leur en promettre un peu pour plus tard, c'est trop tard.
Je suis d'accord avec toi, il ne faut pas confondre l'impôt carbone et les projets de fiscalité écologique de l'opposition.
Le Coucou, c'est le prophète de nos campagnes ;)
Poison,
en vérité je te le dis: mieux vaut vaticiner pour les oiseaux que de s'époumoner à la ville.
Mais je ne trouve pas que tu vaticines, au contraire, c'était un compliment de ma part.
Poison, j'avais compris que ce n'était pas une vacherie, rassure-toi!
Tu me rassures (les vacheries, je les garde pour l'écureuil)
;)
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