Nicolas Sarkozy a accordé un entretien au Figaro Magazine, l'annexe du quotidien, en pire. Le Figaro.fr en a publié chichement quelques extraits aujourd'hui, où l'on n'apprend pas grand chose de vraiment neuf. Le Monde en parle de son côté, et donne une citation utilisée pour titrer sur une pause dans les réformes, à intervenir fin 2011… «Ensuite, au second semestre 2011, le gouvernement fera une pause…» Le Monde doit avoir des journalistes extralucides, parce que ce passage ne figure pas sur le site de son confrère, ce qui m'oblige à jongler entre les deux sources pour en parler.
C'est tout de même une précision intéressante, à rapprocher de l'affirmation du président qu'il ne se livrera pas à un vrai remaniement avant la réforme des retraites. On voit bien se dessiner ainsi sa tactique: faire assumer par François Fillon l'impopularité de ce qui s'annonce comme le bouleversement majeur de son mandat. User le premier ministre jusqu'au slip, puis le remercier enfin pour entamer les manœuvres de reconquête de l'opinion.
À ce moment-là, on proclamera la pause dans le chantier de démolition nationale, on sortira des têtes neuves, on commencera à entonner les promesses de lendemains chantants… Reste à savoir si ça marchera, avec le peuple français tout est possible: veaux qui ne songent qu'à la tétée, ou taureaux qui fichent l'étable sens dessus-dessous.
Dans cet entretien, sous prétexte de se défendre d'avoir pris parti dans la campagne des régionales, Nicolas Sarkozy profère aussi une énormité. À elle seule, elle mérite que l'on fasse l'effort de lire Le Figaro: «Qu'y a t-il d'étonnant à ce que je rencontre des élus d'Ile-de-France, alors que je suis moi-même un élu de cette région depuis 1977?»
Non monsieur Sarkozy, entre 1977 et 2007, vous étiez, certes, un élu de la droite en Ile-de-France —un élu du RPR, puis de l'UMP. En 2007 vous avez été élu par une majorité de citoyens de toutes opinions, dispersée à travers la France, l'avez-vous oublié? En théorie, vous auriez dû être un président au-dessus des partis, celui de tous les Français.
Nous sommes donc gouvernés par un chef de bande. Qui a donc parlé de respect, de légitimité?
C'est tout de même une précision intéressante, à rapprocher de l'affirmation du président qu'il ne se livrera pas à un vrai remaniement avant la réforme des retraites. On voit bien se dessiner ainsi sa tactique: faire assumer par François Fillon l'impopularité de ce qui s'annonce comme le bouleversement majeur de son mandat. User le premier ministre jusqu'au slip, puis le remercier enfin pour entamer les manœuvres de reconquête de l'opinion.
À ce moment-là, on proclamera la pause dans le chantier de démolition nationale, on sortira des têtes neuves, on commencera à entonner les promesses de lendemains chantants… Reste à savoir si ça marchera, avec le peuple français tout est possible: veaux qui ne songent qu'à la tétée, ou taureaux qui fichent l'étable sens dessus-dessous.
Dans cet entretien, sous prétexte de se défendre d'avoir pris parti dans la campagne des régionales, Nicolas Sarkozy profère aussi une énormité. À elle seule, elle mérite que l'on fasse l'effort de lire Le Figaro: «Qu'y a t-il d'étonnant à ce que je rencontre des élus d'Ile-de-France, alors que je suis moi-même un élu de cette région depuis 1977?»
Non monsieur Sarkozy, entre 1977 et 2007, vous étiez, certes, un élu de la droite en Ile-de-France —un élu du RPR, puis de l'UMP. En 2007 vous avez été élu par une majorité de citoyens de toutes opinions, dispersée à travers la France, l'avez-vous oublié? En théorie, vous auriez dû être un président au-dessus des partis, celui de tous les Français.
Nous sommes donc gouvernés par un chef de bande. Qui a donc parlé de respect, de légitimité?
7 commentaires:
Il est fort...très fort!!!
...
j'ai vu le moment où ils (les "ps IDF", hier soir au meeting)(oui, j'y étais!) ont appris cela (pause des réformes) sur leur téléphone...enfin, je comprends cela en te lisant; peut être que je me trompe mais, il y a eu une excitation tout d'un coup, durant l'intervention de M.Aubry.
;^)
Il est fort sans doute. Mais je crois qu'il ne trompe plus grand monde maintenant...
J'étais encore hier avec un maire de village, qui avait pris sa carte à l'UMP en 2006, et qui m'a confirmé ne plus vouloir entendre parler de Sarkozy et de son parti...
Il ne trompe plus personne... Ca sera interressant, un jour, de voir où aura commencé la chute de son fin de règne. Je mettrais bien le curseur au moment de l'histoire Jean Sarkozy...
La radio reprenait aussi cette pause dans les réformes et je suis un âne : j'aurais du faire la tournée des blogs avant de faire mon billet, tu aurais eu lien !
J'ai bien peur que le scénario que tu annonces soit le bon... Comme les électeurs sont aussi des ânes...
Gros retard, excusez-moi!
Gildan, sauf qu'elle reste encore à venir la pause, et que c'est ensuite que les choses vont devenir délicates pour l'opposition…
Falcon, exact, il ne trompe plus grand monde, pour le moment. Malheureusement, l'expérience montre que les présidents occupent une place de choix pour retourner les situations les plus désespérées. Jusqu'à présent, il n'y a que Giscard d'Estaing pour avoir mordu la poussière au second mandat…
Nicolas, pour le lien: je fais des billets chaque jour… Et je suis du sud :-)) Quant à l'avenir, NS est en position défensive désormais, mais il est loin d'être sans ressources, hélas!
Pas lu les commentaires.
On imagine que bloguer et un loisir et on se retrouve à lire le Figaro. La vie est cruelle !
:-))
la France, c'est trop rikiki. Nicolas Sarkozy a le profil pour diriger l'Univers.
M. Poireau, mais lire le Figaro gratos peut s'assimiler à un loisir (même pas sado maso, juste une dilatation quotidienne de la rate).
Choule,
exact! Dieu n'a qu'à bien se tenir, gare aux élections du Jugement dernier.
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