samedi 8 mai 2010

6e République? Oui, mais…

Pas de vrai billet ce soir, simplement l'envie d'attirer votre attention sur ce qui me semble avoir été l'événement de la semaine, dans le réseau de blogueurs que je fréquente. Je veux parler de la rencontre à la Comète entre quelques uns de ces derniers et Corinne Lepage, ancienne ministre, présidente de Cap21, députée au Parlement européen. Si j'énumère ses titres politiques, ce n'est pas seulement par courtoisie, mais aussi pour souligner l'intérêt particulier que représente sa prise de position en faveur d'une sixième république.

J'ignorais qu'elle en soit partisane et ce fut donc pour moi une vraie bonne surprise de l'apprendre à travers les compte-rendus publié par Nicolas.
Mme Lepage, qui renvoie à un document officiel pour retrouver plus précisément sa proposition de constitution, énumère en dix points sa vision de cette 6e République. Il n'est pas question pour moi d'en reprendre en détail tous les aspects (que les lecteurs retrouveront sur le texte évoqué, et sur «Partageons mon avis»), mais d'émettre une critique.

Si les gens de ma sorte sont tentés d'applaudir à cet essai de réponse «aux attentes d'un idéal démocratique», il y a tout de même un point qui me choque énormément. En dehors d'une volonté proclamée de rétablir un régime de séparation des pouvoirs, ce dont on se félicite, on constate que la démocratie y demeure la neuvième roue de sa charrette…

«9 La reconnaissance de nouveaux droits pour les citoyens : réclamer un referendum, demander l’examen d’une proposition de loi, invoquer devant les tribunaux l’exception d’inconstitutionnalité»

On dirait vraiment que ces nouveaux droits (et des droits bien vagues!) ne sont là que pour faire de la décoration dans un projet qui perpétuerait par ailleurs un régime politique confiscatoire.
Si l'on prétend nous promettre la démocratie, il est bien évident que l'organisation d'un référendum d'initiative, automatique à partir d'un certain seuil de demandes émanant des seuls citoyens, doit figurer aux premières places d'un tel projet. Et c'est à l'aune des propositions que l'on nous fera sur cette question cruciale qu'il faudrait nous déterminer au moment de voter.

Enfin, je conseille à ceux qui ont envie d'être mieux informés sur les propos tenus par Corinne Lepage, de se reporter aux blogs des participants à la rencontre. Outre Nicolas, ce sont: Seb Musset, Yann Savidan, Polluxe, et Olive

5 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

Tu es trop attaché à ce referendum d'initiative populaire. Pourquoi le mettre en première position ? L'important est qu'il y soit !

Le coucou a dit…

Nicolas, sans participation directe des citoyens au gouvernement d'un pays (temporisée pour éviter les abus), c'est une imposture d'invoquer la démocratie. Je reproche à ce projet de mettre le référendum en pointillé, le type même de ces fausses promesses attrape-couillons rajoutées artificiellement. Si référendum démocratique il doit y avoir, ce serait une révolution, plus importante que la désignation du parasite en chef.

Olive a dit…

J'ai transmis ton billet à Corinne, peut-être prendra t-elle le temps de te répondre...
Merci pour le lien :)

Corinne Lepage a dit…

Le projet de Constitution que j’ai élaboré respecte la hiérarchie de l’organisation des pouvoirs. Cependant la numérotation des articles ne reflète pas cette hiérarchie.
Ainsi, le referendum d’initiative figure t-il dans le texte comme un point majeur. Il figure à l’article 13 (sur 101), bien avant le pouvoir judiciaire ou la transformation du CES en conseil de la société civile, par exemple.
Ces modifications sont des révolutions dans notre droit. Cette nouvelle philosophie d’organisation se traduit dans de multiples dispositions.

Corinne Lepage

Le coucou a dit…

Olive, pas de quoi, merci plutôt à toi…

Madame Lepage,
vous faites beaucoup d'honneur à mon billet d'humeur et à une pirouette qui m'a surtout servi à marquer une certaine méfiance vis à vis de la volonté des grands élus d'instaurer un véritable référendum d'initiative populaire, qui n'aurait rien a voir avec l'actuel référendum d'initiative parlementaire, d'ailleurs resté dans les limbes, quoique inscrit dans la constitution.
Si ce vous dites se concrétise un jour, je suis de votre avis pour qualifier une telle réforme de révolutionnaire. Je vous remercie d'avoir pris la peine de me répondre.