jeudi 30 septembre 2010

Encore lui !


S'il n'y avait que deux exemples à retenir pour démontrer que Nicolas Sarkozy a dévoyé la république, l'a transformée en régime antidémocratique, ce serait l'affaire Bettencourt et l'attentat de Karachi.

Avec la première, nous avons une situation bloquée, dont beaucoup d'éléments donnent à penser qu'elle cache le financement illicite de la campagne présidentielle de M. Sarkozy. Le procureur Philippe Courroye, déjà placé par sa fonction sous la tutelle de la ministre de la Justice est, de notoriété publique, un ami du président. De plus, son nom étant cité dans les enregistrements à l'origine du scandale, il aurait été susceptible d'être entendu comme témoin dans une partie de l'affaire. Néanmoins, juge et partie, il monopolise la totalité de l'enquête et refuse de la confier à un magistrat instructeur indépendant du pouvoir. Rejetant les unes après les autres toutes les invitations à se dessaisir du dossier, il semble n'avoir à craindre aucune injonction en ce sens d'une autorité émancipée de l'exécutif. Voilà qui montre où est tombé le principe de séparation des pouvoirs dans notre république.

L'enquête sur l'attentat de Karachi est elle-même dans l'impasse, pour des raisons certes différentes, mais qui ont deux points communs avec la précédente. D'une part, le dossier confié cette fois à un magistrat instructeur, pourrait impliquer Nicolas Sarkozy dans le financement délictueux d'une autre campagne électorale : celle d'Édouard Balladur, dont il fut ministre du budget.

D'autre part la justice se heurte à la volonté manifeste de M. Sarkozy et de son parti de lui faire obstacle. Ainsi le juge d'instruction s'est-il vu remettre des documents déclassifiés «secret défense» sans intérêt, mais refuser l'accès à d'autres. Le dernier épisode de cette guerre d'obstruction nous est révélé par Mediapart: le président UMP de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, a refusé de transmettre au juge le contenu des auditions à huis-clos menées par celle-ci sur cette affaire. Le motif invoqué pour justifier cette volonté de garder le secret est, sans rire, la séparation des pouvoirs.

C'est le moment ou jamais de remplacer le titre de président de la République par son synonyme de chef de l'État, qui fleure bon ses croquenots. Et de se demander sérieusement si M. Sarkozy conserve encore une autre légitimité que celle de la force.

Le badge de l'illustration est de Cycee, piqué chez Gaël

P-S un billet à lire chez Lolobobo: «La mort du bon Français»

6 commentaires:

elmone a dit…

Oui ! Tout est dit.
Quand je pense qu'en 2007, le "chef de l'Etat" nous a vendu un Parlement fort !

Nicolas Jégou a dit…

Chef de l'Etat ? Quel état ?

FalconHill a dit…

Tu pourrais me trouver le même badge "je suis languedocien mais j'ai pas voté Frêche" ?

Le coucou a dit…

Elmone,
parlement fort, référendum pour députés présenté comme référendum populaire… C'est un bonimenteur de foire, un marchand de gadgets pourris.

Nicolas,
heu, celui qu'il nous faut subir…

Faucon,
ah non, je connais pas… Mais il me semble avoir vu quelque part un badge "le pire du pire en Languedoc, c'est voter Blanc"… Bonne journée !

Anonyme a dit…

Bonjour,

Le plus amusant? En "démocratie" (au moins... et surtout), on a forcément les dirigeants que l'on mérite (pour les "matheux"" -mais aussi pour les esprits "grognons": un axiome...).

Entendu hie à la (web-)radio:

"L'ironie, c'est être conscient de tout ce qui existe autour de nous. C'est la liberté." Tony Curtis

Cordialement

PS Jamais 2 sans 3?

Le coucou a dit…

Blogoosphere, bonjour.
C'est souvent ce que je suis tenté de croire, mais est-ce bien démontrable?
D'autant plus que, je ne me lasserai pas de le dire: nous ne sommes pas une démocratie. En démocratie, l'axiome ne marcherait pas, nous aurions simplement les dirigeants que l'on voudrait passagèrement, tant qu'on les supporterait, mais pas un jour de plus.