mardi 14 octobre 2008

La crise est finie, la richesse arrive !


Nicolas Sarkozy est grand, François Fillon est son prophète.
Évidemment, ce n'est qu'une image un tantinet emphatique, née d'un moment de pure exaltation devant le miracle que ces deux hommes viennent d'accomplir. Songez un peu : le président a conjuré la crise financière qui menaçait de pousser notre pays à la faillite. Il a fait aussi fort que Jésus transformant l'eau en vin aux noces de Cana, puisque M. Fillon nous apprend que d'une dépense de 360 milliards d'euros venant s'ajouter aux 1250 milliards d'euros de la dette française, il va tirer un enrichissement du pays. Si, si ! je ne blague pas. D'ailleurs, si vous écoutez attentivement votre chaîne d'infos habituelle, ou si vous lisez bien votre journal, vous êtes déjà au courant.
On m'excusera, je l'espère, de resservir un doigt de religion dans la gnôle qu'il faut avaler ces jours-ci pour affronter les nouvelles, mais il me semble que nous vivons un grand moment de foi. Pour faire plaisir aux athées, dont je suis, aurais-je plutôt filé la métaphore alchimique, que nous serions parvenus au même résultat : la pierre philosophale capable de changer le plomb de la dette en or du pouvoir d'achat. Tout était une question de confiance, parait-il, et elle semble revenue —enfin, celle des marchés. De la confiance à la foi, on m'accordera que la distance est courte. La foi me ramenant au prisme du religieux, j'ai relevé que M. Sarkozy, dans ses paraboles destinées à expliquer la crise aux français, flétrissait il y a peu les marchands du temple, cause de tous nos malheurs.
Dommage qu'il ait déjà oublié sa menace de punir les coupables ! Que n'a-t-il tapé sur la table, comme il sait si bien le faire, pour exiger la fin des paradis fiscaux, l'interdiction totale et définitive des marchés à découvert, la moralisation du crédit (entre autres mesures)! Il démontre au contraire que sa prétendue «refondation du capitalisme» n'est qu'un ravalement. En guise de miracle, il n'a fait que son boulot de président sauvant les meubles en prenant l'argent où il se trouvera encore : dans les poches du peuple. En président de droite, il se préoccupe d'abord que tout puisse repartir comme avant le plus vite possible, et feint par quelques prises de participation provisoires de rendre sa force à l'état. Observons que nous sommes organisés en état pour être protégés : M. Sarkozy, s'il protège ses amis véreux du monde de l'argent, s'est surtout illustré jusqu'à présent dans le démantèlement de nos acquis sociaux.

P.S. Une étrange famille, un pot d'amis : mes petits plaisirs du jour.

3 commentaires:

Homer a dit…

Qu'ajouter de plus? Ah oui, dans l'esprit du favoritisme, M. Sarkozy va surement accorder la troisième licence 3G à Martin Bouygues pour son réseau téléphonique. Copinage oblige.

Zoridae a dit…

Beau billet !
(Merci pour le lien !)

Le coucou a dit…

Pas de quoi zoridae, depuis le temps que je vous lis avec plaisir!