mercredi 29 octobre 2008

Rocard menace les socialistes

Année après année, j'ai développé comme d'autres français une allergie au pouvoir politique qui m'a rendu irritable devant les moindres abus commis par celui-ci et rétif devant les hiérarchies. C'est à mon avis la conséquence de la professionnalisation de la politique, et de la formation d'un sérail qui en découle. La complicité de certains grands élus de tous bords est devenue trop manifeste pour ne pas donner l'impression de larrons partageant la même soupe, par delà le jeu public des différences d'analyses. Je me suis encore surpris à penser cela en découvrant les déclarations de Michel Rocard menaçant de quitter le P.S. si Ségolène Royal l'emportait à l'issue du congrès socialiste. Voilà un bonhomme que j'ai beaucoup admiré dans le temps, qui est devenu un parfait exemple de ce politique de métier qui m'insupporte. J'ai dis la même chose ici de Jack Lang…
Tout le monde connaît la carrière de Michel Rocard, pas la peine d'y revenir. Maintenant, que sa sévérité partisane à l'égard de S. Royal s'accompagne parallèlement de propos complaisants, frisant le léchage de cul, pour N. Sarkozy, est une chose qui me semble achever de le disqualifier.
Sans doute ne peut il pardonner à Ségolène d'avoir ignoré son injonction de lui laisser la place à la présidentielle?
Sans doute, suivant l'issue du congrès, peut-il attendre quelques consolations de retraité actif, de la part d'un président plus habile à miner le PS qu'à conduire le pays? Sinon, avec la rigueur qui le caractérisait dans sa jeunesse PSU, il n'aurait pas manqué de souligner la responsabilité de N. Sarkozy dans la fragilisation du pays face à la crise.
On peut penser que ce genre de propos a des relents populistes, j'en suis conscient. Mais ce n'est pas ma faute si le personnel politique, faisant de plus en plus ouvertement carrière, s'est coupé du pays réel. C'est ce qui m'a porté à choisir Ségolène Royal, ces dernières années, bien qu'elle appartienne à cette espèce de caste, car elle seule propose les moyens d'en finir avec ce système. Interdire le cumul des mandats et instaurer en France un véritable référendum d'initiative populaire sont des préalables à une nouvelle politique. Ce n'est pas B. Delanoë ni M. Aubry qui feront fleurir la démocratie demain. Si Rocard s'en va, faudra-t-il pleurer sa perte, son intelligence, l'éclat dont il se servit naguère pour séduire l'opinion, comme Ségolène hier? Pas moi, en tout cas.


P.S. aujourd'hui on fête bon anniversaire avec trois bougies à Partageons mes âneries.