J'avais envie ce soir de saluer la visite à reculons de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture, à l'occasion de sa clôture… Malheureusement, je n'ai pu arriver sur place à temps pour recueillir les meilleurs moments de sa prestation. D'une part, ce farceur s'était rendu sur les lieux avant l'ouverture des portes, et d'autre part, mon réveil n'a pas sonné. Même si je n'avais pas loupé l'avion de Paris, je serais de toute façon passé à côté de la majeure partie de l'événement et mon reportage tombait à l'eau. C'est pourquoi je vous propose la relecture d'un billet que je fis l'an passé, à l'occasion d'un séjour en Franchie. Ces apparitions officielles se ressemblent toutes, et à défaut de M. Sarkozy, j'espère que la visite de l'Empereur Nicolas 1er à l'exposition agricole de son bon pays, vous fera passer quelques instants plaisants.
D'autre part l'assistance proprement dite, composée essentiellement des huit mille hommes et femmes de la garde impériale, tous agréablement costumés en fermiers et fermières, avec un tel réalisme qu'il était impossible d'identifier dans leur masse les paysans authentiques accrédités pour la visite impériale. Le Bien-Aimé, quoique allergique à la plume fit un arrêt remarqué devant l'enclos d'une laitière rose de Celtique Occidentale.
«Elle est magnifique! Est-ce qu'elle donne beaucoup de lait? demanda-t-il au sympathique éleveur qui veillait sur la bête. —Ma foi, Mon Empereur, j'pense qu'oui, y a quinze petits qui tètent en ce moment et y se plaignent pas… —Quinze! s'ébahit le Bien-Aimé en prenant à témoin le Sapir de l'agriculture. Soyons fiers de cette vache: c'est ça, la Nicosie qui gagne! — Mais où sont-ils, ces petits veaux? reprit Nicolas 1er avec un bon sourire, à l'intention du croquant. —À la porcherie du dehors, mon Empereur, vu qu'ils sont pas accrédités pour la visite.»
Notre magnanime souverain bavarda quelques instants encore avec ce rude éleveur, lequel tout épaté de sa considération, insista pour lui offrir du boudin frit et une tranche de saucisson en provenance de sa ferme.
«C'est du bon, mon Sire! La Luzon, l'était aussi belle que celle-là!» dit le brave homme qui tendait une assiette au fumet appétissant.
Mais le Bien-Aimé fut pris de violents éternuements, dûs sans doute aux plumes de cette Rose de Celtique Occidentale, et poursuivit sa visite d'un pas allègre.
Il s'arrêta encore, bien que moins longuement, devant un autre enclos. Malgré la presse et la ferveur bruyante entourant le monarque, nous fûmes le témoin émerveillé de l'étendue de son savoir, lorsqu'il identifia du premier regard un petit troupeau d'oies.
«Quand j'étais petit, il y en avait des comme ça dans mon livre de lecture, à l'école!» dit-il avec cette modestie à fendre le cœur le plus endurci.
Il s'enquit auprès de la fillette gardienne du troupeau, si c'était bientôt l'heure où ces équidés allaient pondre le foie gras, mais devant l'air stupide de la jeunette, comme tétanisée par son auguste présence, il passa finalement son chemin.
Nous ne saurions énumérer ici toutes les richesses qui réjouirent l'œil de notre affectionné monarque: un épais volume n'y suffirait pas, quand le lecteur de ces chroniques, nous le savons, apprécie la concision. C'est pourquoi nous résumerons cette visite de Nicolas 1er à l'Exposition Agricole à l'essentiel: ce fut une fois encore un triomphe sans égal, si ce n'est celui de l'an prochain.
P-S j'aimerais vous signaler un billet d'Éric, qui anticipait à sa manière la montée du conformisme dont je parlais hier… Et d'autre part, l'excellent point de vue de Piratages sur «le cas Peillon»… Enfin, ce serait dommage pour vous de louper la jolie série des «Questionnaires de Trub»
Nicolas 1er visite l'Exposition Agricole. (reprise du 22 février 2009)
Sa Majesté Nicolas 1er a, cette semaine, honoré de sa présence l'Exposition Agricole qui se tenait comme tous les ans dans sa capitale chérie. Une foule dense se pressait afin de l'acclamer, constituée pour une bonne part des plus racés représentants de notre cheptel national, veaux, vaches et conjoints, brebis, volailles à plumes et à poils, telles que truites, saumons, brocolis, cochons d'inde, ou poules du tandori, sans compter chevaux et concubines, poulains et poneys mérinos.D'autre part l'assistance proprement dite, composée essentiellement des huit mille hommes et femmes de la garde impériale, tous agréablement costumés en fermiers et fermières, avec un tel réalisme qu'il était impossible d'identifier dans leur masse les paysans authentiques accrédités pour la visite impériale. Le Bien-Aimé, quoique allergique à la plume fit un arrêt remarqué devant l'enclos d'une laitière rose de Celtique Occidentale.
«Elle est magnifique! Est-ce qu'elle donne beaucoup de lait? demanda-t-il au sympathique éleveur qui veillait sur la bête. —Ma foi, Mon Empereur, j'pense qu'oui, y a quinze petits qui tètent en ce moment et y se plaignent pas… —Quinze! s'ébahit le Bien-Aimé en prenant à témoin le Sapir de l'agriculture. Soyons fiers de cette vache: c'est ça, la Nicosie qui gagne! — Mais où sont-ils, ces petits veaux? reprit Nicolas 1er avec un bon sourire, à l'intention du croquant. —À la porcherie du dehors, mon Empereur, vu qu'ils sont pas accrédités pour la visite.»
Notre magnanime souverain bavarda quelques instants encore avec ce rude éleveur, lequel tout épaté de sa considération, insista pour lui offrir du boudin frit et une tranche de saucisson en provenance de sa ferme.
«C'est du bon, mon Sire! La Luzon, l'était aussi belle que celle-là!» dit le brave homme qui tendait une assiette au fumet appétissant.
Mais le Bien-Aimé fut pris de violents éternuements, dûs sans doute aux plumes de cette Rose de Celtique Occidentale, et poursuivit sa visite d'un pas allègre.
Il s'arrêta encore, bien que moins longuement, devant un autre enclos. Malgré la presse et la ferveur bruyante entourant le monarque, nous fûmes le témoin émerveillé de l'étendue de son savoir, lorsqu'il identifia du premier regard un petit troupeau d'oies.
«Quand j'étais petit, il y en avait des comme ça dans mon livre de lecture, à l'école!» dit-il avec cette modestie à fendre le cœur le plus endurci.
Il s'enquit auprès de la fillette gardienne du troupeau, si c'était bientôt l'heure où ces équidés allaient pondre le foie gras, mais devant l'air stupide de la jeunette, comme tétanisée par son auguste présence, il passa finalement son chemin.
Nous ne saurions énumérer ici toutes les richesses qui réjouirent l'œil de notre affectionné monarque: un épais volume n'y suffirait pas, quand le lecteur de ces chroniques, nous le savons, apprécie la concision. C'est pourquoi nous résumerons cette visite de Nicolas 1er à l'Exposition Agricole à l'essentiel: ce fut une fois encore un triomphe sans égal, si ce n'est celui de l'an prochain.
P-S j'aimerais vous signaler un billet d'Éric, qui anticipait à sa manière la montée du conformisme dont je parlais hier… Et d'autre part, l'excellent point de vue de Piratages sur «le cas Peillon»… Enfin, ce serait dommage pour vous de louper la jolie série des «Questionnaires de Trub»
8 commentaires:
Merci pour ce Grand Cru 2011!
;^)
Gildan, pas de quoi!
Cette année, le monarque se baladait avec 800 patates à distribuer, je comprends qu'il l'ait joué discret, avec tous ces voyous qui menacent:)
"Les électeurs, c'est comme les lapins, ça se prend par les oreilles !". Charles Pasqua, l'auteur de cette citation fut "le parrain" politique du petit Nicolas. Depuis le "grand" Sarkozy l'a trahi et a largement dépassé le maître. Pour preuve (s'il en fallait !), cet article lu sur Le Monde.fr à propos des fonctionnaires, à l'occasion d'un voyage (éclair, comme d'habitude) du président en province, mardi 2 mars. Mais qui peut croire un traître mot de cette bouillie électoraliste ? Comment peut-on baffouer aussi effrontément un secteur professionnel ? Aujourd'hui, les fonctionnaires, hier les ouvriers de Gandrange, un autre jour les agriculteurs, puis les élus locaux, les hospitaliers, les retraités, les universitaires... Mais qui pourra sérieusement voter pour lui en 2012 ? Lisez attentivement cet article, c'est ce qui se fait de mieux dans le style "foutage de gueule".
Philippe, je suppose que vous vouliez parler de
cet article … Je l'avais lu Mardi, et c'est vrai qu'il mérite le détour, mais c'est presque toujours le cas avec les "sorties" de N. Sarkozy!
Fidel, 800 patates! Mince alors, si j'avais su, j'aurais quand même fait le déplacement. Des fois qu'il en sème en chemin…
La réalité politique était aussi drôle que la vie en Nicosie rappelée par toi. Le Président qui visite le salon agricole hors de tout public, accompagné de journalistes triés sur le volet et privés de téléphones portables (parait-il, je n'ai pas vérifié), c'est une sacrée fiction !
:-)))
[A l'inverse, un Chirac s'est régalé de rencontrer des gens et de toucher des culs de vache ! :-)) ].
M. Poireau, je n'ai pas du tout suivi sa dernière visite…
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