dimanche 12 octobre 2008

Comment soigner la finance et sortir de la crise

Ce qu'il y a de sympa dans la crise actuelle, c'est qu'on peut raconter n'importe quoi à son sujet. Les Diafoirus de l'économie se répandent de tous côtés pour éclairer le «jamais vu» à la chandelle du passé, arc-boutés aux conclusions que leurs prédécesseurs avaient tirées des krachs anciens. Il y a quelque chose d'hilarant à entendre leurs discours souvent contradictoires. Certains diagnostiquent la mort du capitalisme, d'autres pronostiquent au contraire sa métamorphose triomphante, fondée sur l'enracinement de l'individualisme en ce début de XXIe siècle. Quelques esprits affûtés, comme V. Giscard d'Estaing, que j'ai entendu sur France-Inter, font observer que tout ne va pas si mal pour réveiller l'économie : le prix du pétrole a fortement chuté : de 140$ le baril aux alentours de 90$ actuellement, et les matières premières ont suivi le mouvement… Au passage, il accueillait le projet de «nouveau Bretton-Woods» cher à Sarkozy comme une bouffonnerie inadaptée au monde actuel. M. Giscard a d'énormes défauts, mais il n'est pas plus bête que la moyenne des économistes et des politiques, et il est au moins aussi crédible que N. Sarkozy…
Le reproche rédhibitoire que je lui adresse, c'est de ne pas prescrire de clystère financier. Le système a reçu la saignée, c'est bien, c'est même excellent. Mais il faudrait songer à expulser les fèces dures agglomérées dans les paradis fiscaux, afin qu'un flux purificateur s'en suivant, l'organisme financier soit purgé des humeurs venteuses spéculatives. Une bonne convalescence d'un ou deux ans, accompagnée de force tisanes nationalisatoires, avec chapelet tous les soirs au Vingt heures de TF1 et exorcisation des chômeurs possédés par la paresse, devrait assurer la guérison. Et la France pétera de santé comme avant.
Afin de propulser demain notre pays vers les cimes de la croissance, je me permettrai une suggestion à destination de notre élite bancaire nationale. Profitons de la baisse actuelle de l'immobilier pour racheter à bon compte la totalité des lopins de sol martien mis en vente ces dernières années par quelques américains aujourd'hui dans la dèche. Une fois en possession de ce gigantesque lotissement, titrisons le cadastre martien, et fouette cocher ! Mars est pour demain, vive la France !

P.S. Cette semaine, j'ai goûté à Eaux dormantes, à la suite de «Vendanges» de Balmeyer, et au billet de D. Goux chez Zoridae




3 commentaires:

Homer a dit…

Enfin des suggestions concrètes et terre à terre ! Il devient rare de voir au coeur des blogs ce genre de propositions qui tiennent la route, la plupart se tenant à critiquer le système et à s'en plaindre. Félicitations !

Le coucou a dit…

Merci homer. Ce ne sont que de modestes remèdes de grand-mère, mais tellement efficaces, au fond!

Le coucou a dit…

merci David! Vaste et beau programme… Je crains un peu qu'on n'en voit pas le quart se réaliser!