dimanche 8 juin 2008

Cauchemar

Si j'ai bien compris, une fois notre constitution tripotée selon les désirs de M. Sarkosy (il s'agit du président de la république et non d'un animateur de télévision, pour ceux qui l'ignoreraient), notre constitution, sous couvert d'accorder aux représentants du peuple français quelques moyens supplémentaires de contrôle du gouvernement, accroîtra en réalité un peu plus le pouvoir déjà démesuré du président. En particulier dans le domaine militaire. Après la révision constitutionnelle, en cas de conflit quelque part dans le monde, nos braves députés et sénateurs seront appelés à donner l'autorisation de faire la guerre… six mois après le début de celle-ci. Six mois après que notre armée ait commencé les combats ! Cela signifie que le président aura décidé seul d'engager notre pays dans une guerre. Cauchemardons un peu : M. Sarkosy, depuis son installation à la tête du pays, nous a révélé son amitié empressée, et même admirative pour M.Bush. Des États Unis de Georges Bush II, il aime tout, particulièrement les mœurs antisociales qu'il voudrait importer chez nous au plus vite, car c'est un type pressé. Mais là n'est pas la question, aujourd'hui. Il saute à l'esprit comme une évidence que, si nous avions eu M. Sarkosy à la tête du pays lors du déclenchement de la guerre d'Irak, il n'aurait pas hésité un instant à envoyer des troupes là-bas, en homme qui n'aurait rien eu à refuser à son ami Georges Bush. Cela aurait peut-être contribué au développement des petits boulots pour ajouter des noms aux monuments aux morts, mais nous serions bel et bien englués à présent dans une catastrophe sans issue. Car on voit mal ce que nos parlementaires, mis devant le fait accompli, auraient pu faire, lorsqu'au bout de six mois, M. Sarkosy leur aurait benoîtement demandé leur avis. Accroître les pouvoirs d'un seul homme, d'une manière générale, et de notre actuel président en particulier, serait une faute dont nos élus seront un jour ou l'autre tenus pour responsables. Parce que pour le moment, le pouvoir de changer les choses leur appartient.

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