Le gouvernement est admirable, il prépare déjà certains de nos cadeaux de Noël pour l'hiver prochain, en l'occurrence une nouvelle Lopsi que le conseil des ministres finira de pomponner à l'automne. Lopsi ? C'est une loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure dont le Monde a révélé hier deux ou trois détails significatifs. Si cette loi est adoptée sans modification, les informaticiens de la police auront le droit, avec l'autorisation d'un juge, de pirater les ordinateurs des citoyens et de s'y installer comme chez eux à l'aide de logiciels espions, durant quatre mois renouvelables. Sans que la personne concernée soit informée, bien entendu, ces mouchards du XXIe siècle fouineront à leur aise dans les dossiers, le courrier, l'ensemble des données stockées sur un ordinateur ; ils les copieront, surveilleront ce que l'utilisateur sera en train d'écrire, écouteront ce qui se dira par le biais de l'appareil… C'est tout simplement une perspective effrayante, car les pratiques du passé avec les écoutes téléphoniques nous ont suffisamment montré à quels abus pouvaient mener le viol légal de la vie privée. Dès qu'une telle possibilité est offerte à un pouvoir, quel qu'il soit, les mesures destinées à l'encadrer sont tôt ou tard contournées. Ceux qui cogitent sur ces coups tordus contre notre liberté auront, le moment venu, de brillants arguments à opposer aux critiques, n'en doutons pas, et notamment qu'il s'agira de lutter plus efficacement contre le terrorisme. La bonne blague ! Comme si nos services de renseignements et de contre-espionnage attendaient jusqu'à présent humblement de disposer d'une loi pour travailler ! On peut aussi sans grand risque d'erreur supposer qu'ils se passeront demain comme hier de la tutelle d'un juge pour faire leur boulot.
Une autre proposition choquante figure dans le projet, qui viserait, elle, à empêcher un juge d'instruction de perquisitionner par surprise dans un lieu de pouvoir. Il s'agira d'astreindre le juge à des obligations telles, que les personnes visées par son enquête en seront fatalement informées par avance et auront tout loisir de s'y préparer. Encore ne sera-t-il autorisé à prendre connaissance que de certains documents !
Cette Lopsi liberticide n'est pour l'heure qu'un projet, semble-t-il, mais une fois de plus celui-ci nous démontre l'urgence d'un réveil citoyen. L'égalité est malade, la fraternité, dans son acception moderne de solidarité, est aux abois, il nous reste encore la liberté, un luxe ?
Une autre proposition choquante figure dans le projet, qui viserait, elle, à empêcher un juge d'instruction de perquisitionner par surprise dans un lieu de pouvoir. Il s'agira d'astreindre le juge à des obligations telles, que les personnes visées par son enquête en seront fatalement informées par avance et auront tout loisir de s'y préparer. Encore ne sera-t-il autorisé à prendre connaissance que de certains documents !
Cette Lopsi liberticide n'est pour l'heure qu'un projet, semble-t-il, mais une fois de plus celui-ci nous démontre l'urgence d'un réveil citoyen. L'égalité est malade, la fraternité, dans son acception moderne de solidarité, est aux abois, il nous reste encore la liberté, un luxe ?
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