mardi 10 juin 2008

Potage olympique à la chinoise.

La fiction de l'humanisation accélérée des dirigeants chinois sous les effets conjoints du tremblement de terre dans le Sichuan et de la présence des médias internationaux, n'aura pas résisté longtemps. De tous côtés on signale déjà le retour aux vieilles méthodes totalitaires. Ainsi, les manifestations indignées des parents d'enfants morts sous les décombres de leurs écoles mal construites sont réprimées, et les journalistes étrangers expulsés des villes où gronde la colère. Pendant ce temps, le CIO rappelle imperturbablement aux sportifs que toute allusion aux droits de l'homme leur est interdite. Cette obscène nichée du C.I.O. survivra-t-elle aux jeux olympiques chinois enfantés par son affairisme ? L'idéal viril d'un sportif est-il totalement incompatible avec ce minimum de respect de soi qu'il y aurait à refuser d'être considéré seulement pour sa belle musculature et privé du droit de se servir de sa cervelle, siège de la conscience comme chacun sait ? Ils ont travaillé dur pour parvenir à leur niveau sportif, et il se peut que ce soit la seule fois de leur vie où l'occasion de briller devant le monde entier leur sera offerte. Cela on peut le comprendre, et il serait injuste d'attendre d'eux le sacrifice de la meilleure part de leur vie. Ils ont toutefois la possibilité de se tourner avec nous du côté de M. Sarkosy qui dispose, lui, du réel pouvoir de faire quelque chose, afin de lui dire : monsieur, boycottez la cérémonie d'ouverture !
Ce voyage éventuel du président en Chine, me fait penser à la rumeur qui commence à courir du prochain achat, par le ministère de la Défense, d'un Airbus A-330 d'occasion destiné à compléter la flotte présidentielle (deux Airbus plus petits). Alors qu'il est chaque jour question de réduire le train de vie de l'état, c'est à dire principalement de diminuer le nombre des profs dans les établissements scolaires, Sarkosy donc, augmente non seulement son salaire, mais songe à s'offrir sur le dos du pays une suite volante. Il y pourra jouer au nabab, comme s'il avait du pétrole, avec sa cour habituelle. Espérons que les journalistes français accrédités auprès du personnage apprendront un jour la décence, et se mettront à payer de leur poche un billet sur des lignes régulières pour nous informer sans complaisance des gesticulations du nabab en question. Espérons aussi que le temps manquera pour acheter l'avion, le ravaler, refaire les papiers peints, changer la moquette, les sanitaires, enfin toutes ces bricoles qui passionnent les jeunes couples, avant la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Sarkosy serait foutu d'y aller, rien que pour le plaisir d'étrenner son dernier jouet.
Sichuant. Airbus.

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