J'ai lu hier dans Le Figaro, cette feuille gauchiste à ne pas mettre entre des mains innocentes, que selon un sondage récent, 8 salariés sur 10 tiennent à leur semaine de 35 heures. Comme quoi, l'influence de la religion reste plus forte qu'on ne le croit, puisque une majorité écrasante de gens se souvient que le travail est une malédiction. Pauvre Sarko ! J'ai lu aussi, cité dans un texte socialiste, qu'un certain M. Artus, directeur d'études à la Caisse des Dépôts —qui n'est pas une cantine pour petits marrants—, attribue l'appauvrissement des salariés à une «perte de pouvoir de négociation»… En clair : quand il y a en France beaucoup plus que les 3, 8 millions de chômeurs comptabilisés au total, toutes catégories confondues, les salariés serrent les fesses et n'osent plus revendiquer une augmentation, de peur d'être mis à la porte. On s'en doutait un peu, mais quand on songe aussi que la montée de cette trouille du chômage a commencé, en fait, au premier choc pétrolier de 1974, on est en droit de se demander si la dégradation des revenus salariaux n'a pas débutée à la même époque. C'est ma façon de voir. De doctes personnes, par des voies plus savantes, estiment quant à elles que le début de la fin des haricots pour les salariés a démarré il y a 25 ans seulement, ce qui n'est tout de même pas hier… Et du coup, je reviens aux 35 heures pour constater que Sarkosy nous ment en faisant porter la responsabilité de la perte de pouvoir d'achat sur une réduction du temps de travail qui n'existait pas encore au départ de cet appauvrissement. Partager le temps de travail afin de diminuer le chômage et de profiter davantage de la vie, était un progrès. Et pendant que des peurs sans âge font courber l'échine au monde du travail, que de plus en plus de gens découvrent ou redécouvrent l'existence dans notre vocabulaire de mots comme privation, misère, M. Sarkosy fait exploser le budget de la présidence, qui a pourtant été augmenté à deux reprise. Encore quatre ans à supporter ça.
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