Un conseiller municipal peut-il se faire l'interprète des interrogations d'un citoyen, quant aux assertions d'un ancien candidat devenu maire de son village ?
La logique du fonctionnement de notre démocratie représentative, qui prend racine au niveau de la commune, suppose une réponse positive : oui, un conseiller municipal peut questionner le maire, en nom et place d'un citoyen —si l'envie lui manque de la reprendre à son compte. Mais il ne semble pas que les règles de notre démocratie approximative fassent de cette possibilité un devoir, si bien que rien n'oblige en définitive un conseiller municipal de tenir au maire le langage suivant :
«Monsieur, lors de la campagne électorale, vous avez fait valoir votre expérience passée en qualité d'élu d'une ville importante dont vous avez oublié de nous indiquer le nom. Ce qui apparaissait comme anodin lorsque vous n'étiez qu'un candidat sans ambition particulière avouée, au point que personne ne songea alors à vous demander de préciser ce propos, prend davantage de relief aujourd'hui, puisque vous voici à la tête du village. Monsieur, on se demande quelle sorte d'élu vous avez été naguère : actif, dévoué, apprécié, compétent, ou le contraire ? Pouvez-vous nous indiquer de quelle ville il s'agissait ? Et nous en jugerons par nous-mêmes. »
Il est probable que tout élu lisant les lignes ci-dessus éprouvera une dose variable d'irritation, estimant que je peux exprimer moi-même ce genre de curiosité par courrier privé adressé au maire. C'est exact, mais outre le fait que rien n'obligerait ce dernier à me répondre, j'attache personnellement de la valeur à ce que le peu de démocratie qui nous est consenti fonctionne normalement. Le droit de parole n'étant pas reconnu au citoyen ordinaire lors d'un conseil municipal, il est permis de rêver qu'un élu sortira sa langue de la poche à ma place.
La logique du fonctionnement de notre démocratie représentative, qui prend racine au niveau de la commune, suppose une réponse positive : oui, un conseiller municipal peut questionner le maire, en nom et place d'un citoyen —si l'envie lui manque de la reprendre à son compte. Mais il ne semble pas que les règles de notre démocratie approximative fassent de cette possibilité un devoir, si bien que rien n'oblige en définitive un conseiller municipal de tenir au maire le langage suivant :
«Monsieur, lors de la campagne électorale, vous avez fait valoir votre expérience passée en qualité d'élu d'une ville importante dont vous avez oublié de nous indiquer le nom. Ce qui apparaissait comme anodin lorsque vous n'étiez qu'un candidat sans ambition particulière avouée, au point que personne ne songea alors à vous demander de préciser ce propos, prend davantage de relief aujourd'hui, puisque vous voici à la tête du village. Monsieur, on se demande quelle sorte d'élu vous avez été naguère : actif, dévoué, apprécié, compétent, ou le contraire ? Pouvez-vous nous indiquer de quelle ville il s'agissait ? Et nous en jugerons par nous-mêmes. »
Il est probable que tout élu lisant les lignes ci-dessus éprouvera une dose variable d'irritation, estimant que je peux exprimer moi-même ce genre de curiosité par courrier privé adressé au maire. C'est exact, mais outre le fait que rien n'obligerait ce dernier à me répondre, j'attache personnellement de la valeur à ce que le peu de démocratie qui nous est consenti fonctionne normalement. Le droit de parole n'étant pas reconnu au citoyen ordinaire lors d'un conseil municipal, il est permis de rêver qu'un élu sortira sa langue de la poche à ma place.
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