Quand le C.I.O. tirera le rideau sur les 29e olympiades à Pékin, il pourra les graver dans ses annales comme exemple d'une faute impardonnable commise dans le choix du pays organisateur. Les membres à venir d'un C.I.O. éventuellement plus honorable en tireront de précieux enseignements. A-t-on jamais vu une flamme olympique voyager sous la protection d'une police spéciale, parcourir les rues devant un public préalablement filtré, ou passer dans l'ombre des chars d'assaut ? A-t-on déjà vu un gouvernement emprisonner par précaution ses opposants à l'approche de cet événement, et se livrer à une censure de grande ampleur à l'encontre de la presse comme des internautes ? Tout cela, sans que le contrat moral initial d'un meilleur respect des droits de l'homme, passé entre le C.I.O. et les autorités chinoises, ait été rempli. Le pire sans doute aura résidé dans la complicité active du C.I.O avec ses hôtes : l'interdiction faite aux sportifs d'émettre la moindre réprobation, l'affirmation éhontée que des progrès ont été réalisés en Chine dans le domaine des libertés.
On peut espérer que le dégoût du monde entier ternira la fête, comme on peut espérer encore que M. Sarkosy se rendra compte du risque qu'il prendrait à associer son image à ces jeux. Parce que ce ne sont que des jeux, tandis que les droits de l'homme font partie des aspirations profondes de l'humanité. Les faire progresser partout est une lutte pacifique immense et indispensable, pour nous éloigner davantage de la barbarie dont nous ne sommes jamais totalement sortis.
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