vendredi 30 avril 2010

Charles Pasqua sorti, la Cour fait grincer des dents

Charles Pasqua se tire donc comme une fleur —ou presque— des pattes de la Cour de Justice de la République. Un an de prison avec sursis, exit les quatre ans, dont deux fermes, l'amende de 200 000 euros, et surtout la privation des droits électifs qui avaient été requis par le ministère public…

Tous ces temps récents, depuis ses rodomontades tonitruantes contre Jacques Chirac et on ne sait trop qui, lors de son premier procès, plus d'une fois l'envie m'a démangé de faire de M. Pasqua le sujet d'un billet. Ce prurit de commentaire est cependant resté sans suite, non par manque d'inspiration, mais bien parce que je me suis trouvé piégé dans mes contradictions. À plusieurs reprises, depuis les débuts du Coucou, l'occasion m'a été donnée d'exprimer un sentiment sans doute saugrenu, pour beaucoup de lecteurs. À savoir que l'on peut avoir des opinions fermement encrées à gauche depuis toujours, et reconnaître du panache à un forban de droite. Il me semble avoir dit quelque part qu'il pourrait être moins déprimant de cohabiter sur une île déserte avec un tel personnage, qu'avec quelqu'un de gauche vertueux, mais insipide.

La société de Charles Pasqua est peut-être moins marrante qu'il n'y paraît, allez savoir… En tout cas, c'est le genre de bonhomme sur lequel j'ai du mal à taper, fusse par l'intermédiaire d'un clavier. Le premier venu n'a pas forcément le cran d'entrer en résistance à 15 ans, ni le deuxième venu, non plus d'ailleurs que le vingt millionième venu et tous ceux qui remplissent l'intervalle. Proportionnellement à l'ensemble d'une population, rares sont toujours ceux qui sont capables de prendre des risques, moraux aussi bien que physiques. Et ce bonhomme était de ceux-ci —ce qui ne m'a jamais retenu de l'exécrer dans l'exercice de ses fonctions politiques, du reste.
Paix donc pour moi à Charles Pasqua.

En revanche, et en pleine contradiction avec ce qui précède, le verdict me choque. Un homme politique peut donc être condamné par une Cour de Justice ordinaire et relaxé, ou quasiment, devant une Cour d'exception composée majoritairement de politiques, ses pairs —comparses, serait sans doute excessif?

On sent tout de suite que quelque chose cloche et que la justice des politiques n'est pas celle des citoyens ordinaires. Déjà, à l'époque du passage de Laurent Fabius devant la dite Cour de Justice de la République, comme beaucoup de Français, j'avais été écœuré. Prononçant mon propre arrêt d'intime conviction, j'ai cessé de compter M. Fabius, que l'on n'a pas retiré de la vie publique, pour un homme politique. Je ne voterai jamais pour lui —et difficilement pour ses alliés. Peut-être était-il innocent, après tout? Aucune envie de tirer cela au clair ne m'habite, puisque c'est tout ce qui fait du personnel politique une caste qui m'est insupportable.

Ce sont les privilèges du monde politique, en cette matière judiciaire comme dans beaucoup d'autres, qui paraissent les plus choquants dans le cas Pasqua. Le verdict laisse un goût douteux.

jeudi 29 avril 2010

Entêtement karachique

Falconhill et Nicolas commentaient hier un billet du nouveau blog d'Éric, s'attardant sur les huit habitudes du blogueur efficace. À la lecture des uns et des autres, je constate que, si je suis grosso modo d'instinct chacun des préceptes énoncés, le résultat d'ensemble ne suffit pas à me rendre le moins du monde efficace.

Néanmoins, appliquant en cette fin de matinée les deux premiers commandements de ces tables de la loi bloguesques, je remets sur le métier mes humeurs karachiques pour émettre une réflexion obstinée sur le possible scandale d'état croupissant dans un secret honteux.

Si nous étions en démocratie, il n'y aurait aucune considération au monde qui retiendrait nos gouvernants de révéler au grand jour la totalité des documents concernant l'affaire des ventes d'armes au Pakistan.

Le fait d'en dissimuler des éléments sous le secret d'état, de faire la sourde oreille aux demandes des députés de l'opposition est, en soi, un aveu de mauvaise conscience politique.

Que l'on ne vienne pas nous resservir le contre-argument dilatoire de la présomption d'innocence. Puisqu'il a des choses à cacher au peuple souverain, le pouvoir est au moins coupable de dissimulation. D'ailleurs tout pouvoir qui s'exerce dans le refus d'un contrôle total de la représentation nationale est suspect par essence.

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mercredi 28 avril 2010

Blocages sur le Karachigate

Libération et Le Monde reprennent les propos du député PS Bernard Cazeneuve, rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi. En particulier ceux-ci: «Jamais je n'ai été confronté à autant de difficultés pour accomplir une mission…» D'autres expressions qu'il utilise pour qualifier la non-collaboration de l'exécutif avec les parlementaires de la mission sont encore plus éloquentes: «blocages absolus», par exemple.

Les amis dictateurs chinois de Nicolas Sarkozy ne trouveraient certainement rien à redire à cette situation, ça doit être pour ce genre de raisons qu'il se sent bien avec eux. Dans les pays de sensibilité démocratique par contre, pareille situation ne pourrait pas durer longtemps. Il n'y a qu'en France qu'un pouvoir soupçonné de corruption peut traiter par le mépris les représentants du peuple.

Il y a deux jours, on regrettait ici dans un billet sur le Karachigate, que les médias français, la presse en particulier, n'investissent pas davantage d'efforts pour enquêter sur une affaire aussi grave. En commentaire, Martine qui connaît bien la question, nous rappelait que nos plus grands journaux n'ont pas les moyens de détacher deux journalistes pour enquêter durant des mois sur un sujet. Ce fut le cas du Washington Post, dans le scandale du Watergate: on conçoit que les ressources de la presse américaine n'ont rien de comparable aux nôtres…

Il n'empêche qu'en écoutant le journal de 13 h sur France Inter, j'ai été sidéré par la manière dont l'audition d'Édouard Balladur par les parlementaires a été expédié en quelques secondes. Pas le moindre retour sur les soupçons qui pèsent sur lui, et par voie de conséquence sur le président Sarkozy son ministre du Budget de l'époque, et son porte-parole durant la campagne électorale (ils se sont un peu rattrapés au journal de ce soir).

Ce n'est pourtant pas une mince affaire! On s'attendrait à ce que l'ensemble des médias remette sur le feu à chaque édition, avec autant de constance que pour la burqa, un sujet concernant la probité de nos dirigeants. Lorsque le plus haut personnage de la République est susceptible d'être associé à une affaire de corruption, il n'y a pas de place pour la raison d'état.

Aucune obstruction n'est admissible, même s'il se révèle au bout du compte que le haut personnage n'a rien à se reprocher, et que les «blocages» tenaient davantage à la défense des privilèges de l'exécutif qu'à la dissimulation de preuves. Dans le cas contraire, d'une réelle implication de M. Balladur et de son entourage, dont Nicolas Sarkozy, on serait alors amené à constater une fois de plus que la constitution de la Ve république est une insulte à la démocratie. Nous nous trouverions avec un président indigne de sa fonction, dont la destitution resterait une vue de l'esprit, puisqu'il faudrait que sa mise en accusation soit votée par les deux tiers des parlementaires, Assemblée plus Sénat…


Cette république s'embourbe chaque année un peu plus dans les scandales, tandis que l'exaspération des Français envers les politiques ne cesse de croître. Pourtant l'on chercherait vainement dans les projets de l'opposition la perspective d'en forger une nouvelle, qui accorderait enfin aux citoyens le droit de participer aux décisions, et l'instrument nécessaire à ceci —un véritable référendum d'initiative populaire. Quel crédit pourrait-on encore accorder dans ce pays aux promesses électorales si, parallèlement, on ne dote pas le peuple du moyen efficace d'en contrôler l'application?

P-S, Balmeyer s'est fait engrosser le mollet par Rouky, Céleste chante la polygamie avec Sacha, M. Poireau analyse l'humour extraterrestre, et Gwendal veut lever l'ancre…



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mardi 27 avril 2010

Le Journal de l'Empire


C'est la tristesse au cœur que je, soussigné Le Journaliste, directeur du Journal, rédacteur en chef, secrétaire de rédaction, pigiste, et balayeur honoraire des locaux, prends la plume en service commandé. Le palais m'a en effet confié mission de mettre un terme à une rumeur pernicieuse qui empoisonne notre beau pays Franchois depuis quelque temps, et alimente même des articles venimeux de la presse étrangère. Rendons grâce à notre Empereur d'avoir épargné à son peuple la pollution de l'âme que constitueraient ces feuilles de rien, en interdisant leur vente dans les frontières de l'Empire. Il a plu au Bien-Aimé Nicolas 1er d'accorder l'exclusivité de nos kiosques aux seules pages, salubres, du JOURNAL, et à la prose de son dévoué serviteur Le Journaliste. C'est pourquoi je me propose aujourd'hui d'abattre la rumeur d'une plume impitoyable.

De quoi s'agit-il? Le prétexte de cette affaire est à rechercher fort loin, à l'époque héroïque où l'Empire n'était encore qu'une idée vague, mûrissant dans l'esprit du génial Nicolas. Le lecteur âgé se souviendra que dans les dernières années de la gueuse, un certain Oscar Billamol fut premier sapir de l'avant-dernier président de la république Albert Papillon, un socialiste —que l'on me pardonne ce mot grossier! Or, notre Bien-Aimé se trouvait exercer les importantes fonctions de sapir de la tirelire dans le gouvernement Billamol. Le cadre ainsi posé, j'ajouterai qu'Oscar Billamol projetait de se porter candidat à la présidence de la république franchoise.

Que dit la rumeur?
Pour avoir des fonds, afin de faire campagne, M. Billamol aurait obligé notre industrie d'armement à vendre à perte plusieurs dirigeables à une nation orientale. Mais l'argent public ne pouvait entrer directement dans les poches de M. Billamol: on aurait donc imaginé de gonfler les pots-de-vin qu'il est d'usage de verser dans ce genre de transaction, et de récupérer une bonne partie de ces derniers. Pour ce faire, et brouiller les pistes, le sapir de la tirelire, notre bon Nicolas, aurait facilité la création d'une société fictive à l'étranger. Les intermédiaires recevaient les dessous-de-table par les soins de cette société, puis, avant de graisser la patte aux acheteurs orientaux, en reversaient une fraction non négligeable au trésor de campagne de M. Billamol.

Je vous demande un peu: n'aurait-il pas été plus simple d'empocher tout de suite cet argent, sans se fatiguer à l'envoyer à l'étranger? Certes, on peut objecter que dans un gouvernement républicain, toute somme doit pouvoir être suivie en écritures diverses jusqu'à un certain point. Il fallait donc qu'elle partit intégralement à l'étranger et que la trace en fût perdue par les comptables de l'état, avant d'en récupérer la moindre fraction.

Soit, mais je vous prie de considérer cet argument imparable: a-t-on bien regardé les visages de M. Billamol et du Bien-Aimé Nicolas 1er en sa jeunesse? Il y a des photographies… L'un comme l'autre rayonnent de probité, et leurs yeux loyaux regardent droit dans le sens de l'état! S'il était encore besoin de preuves, que l'on considère ce que ces hommes sont devenus: le premier est aujourd'hui Cardinal de l'Église Impériale, le second n'est rien moins que notre Empereur. Imagine-t-on que le peuple Franchois, vous, moi, serions assez naïf pour élever en honneurs des individus corrompus?

Je me trouvais il y a quelques mois à bord du Nicolas One, lors d'un voyage de l'Empereur. Je me souviens encore qu'un petit journaleux d'un pays dont je tairai le nom par courtoisie, lui avait fait part de cette rumeur naissante avant de lui demander avec insolence ce qu'il pouvait dire à ce sujet. Eh bien, le croiriez-vous? L'Empereur fut pris d'un fou-rire inextinguible qui dura jusqu'à la fin du vol! Avant de descendre de l'avion, il fit cette forte réponse: «franchement, mon garçon, franchement, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? C'est grotesque, voilà ma réponse!»
Et paf!
signé: Le Journaliste

à lire : Libération, Mediapart.

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lundi 26 avril 2010

Souviens-toi de Karachi


Nicolas en fait justement la remarque sur PMA: la presse nationale remet enfin à la Une l'affaire du Karachigate… On ne peut pas dire que les médias nationaux aient rechigné à traiter du sujet, puisqu'une grande partie de ce que le public en connaît a été révélée par leurs articles, de Libération au Monde et à Mediapart, en passant par l'AFP. S'agissant cependant d'un événement susceptible de mettre en cause de hautes personnalités politiques, au point de bouleverser la république si les faits soupçonnés étaient avérés, on regrette que les médias aient manqué de pugnacité.

Souvenons-nous qu'aux USA, lors du Watergate, le Washington Post n'avait pas hésité à aller jusqu'au bout d'une vérité qui emporta Richard Nixon… Ce n'est pas pour rien que chez nous, le suffixe «gate» a fini par être accolé au nom de Karachi, en référence à l'attentat dans lequel périrent 14 personnes dont 11 techniciens Français.


Les blogs, parmi lesquels le coucou, ont beaucoup parlé de ce scandale depuis juin 2009, soutenant sans défaillance les familles des victimes en lutte pour que justice soit faite. Malheureusement les blogs ne sont pas la presse, ce ne sont pas eux qui ont la capacité de mettre le président de la république et son gouvernement en difficulté, en prenant l'opinion publique à témoin de leurs manœuvres d'obstruction à la vérité.

Notamment, la non-divulgation des pièces classées «secret-défense», alors que les autorités prétendaient que tous les documents avaient été transmis à la justice.

Les mois, les années passants, force est bien de constater que le pouvoir sarkozyste a peur de cette affaire de corruption. Par son attitude, il accrédite de plus en plus les soupçons portés sur M. Balladur, premier ministre à l'époque où furent versées, paraît-il, des commissions occultes conduisant à l'attentat de Karachi. Soupçons sur M. Balladur et son entourage, lequel s'étendait à M. Sarkozy, son ministre du budget d'alors…

En juin 2009, j'écrivais ici: «c'est sans doute pour cela que tant de gens serrent les fesses»… Aujourd'hui, on les serre peut-être jusqu'à l'Elysée?

Les lecteurs qui ignoreraient encore les détails de cette affaire, ou les auraient oubliés, pourront lire avec profit les articles publiés sur le site des familles de victimes de cet attentat (également en lien dans la marge du blog). Il est aussi possible, désormais, de suivre ces familles sur Twitter

Source photo

P-S Olivier a trouvé 7 bonnes raisons de bloguer… Arf est monté dans un drôle d'escalier, on peut lui tenir la main pour redescendre… Avant ou après «La dorade aux mille bouches», chez Balmeyer, je vous recommande la lecture de «Mn (IV), chez Xavier Fisselier… Enfin, See Mee nous dit tout sur la nouvelle revue de blogs internationale de Wikio
P-P-S J'ai oublié de signaler que Martine a retrouvé un ordinateur, la voici donc de retour avec ses savoureuses critiques théâtrales…

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dimanche 25 avril 2010

Onze au dessert

Le rébus de ce dimanche était du genre… rébus. La semaine dernière, je croyais l'énigme facile, et il s'en est fallu d'un poil de chat que personne ne trouve. Donc, je ne qualifierai celui d'aujourd'hui ni de simple ni de difficile. Il était dans l'air du temps, par contre, puisque dessiné sous les cendres de Eyjafjallajokull, et qu'il représente un aérodrome… Comme d'habitude, je laisse aux fins observateurs qui l'ont déchiffré l'honneur d'expliquer le rébus par leurs commentaires.

Cette semaine aura vu le glorieux retour de Madame.b, qui nous donna la bonne réponse quatre minutes après la mise en ligne de l'image. Yann a suivi, à peine plus lent et sans doute mal réveillé parce qu'il semblait douter de sa réponse (il n'était pas le seul, curieusement). Mr Poison est aussi repassé par ici, et quand il repasse il trouve toujours, l'animal! Et, le croiriez-vous? Nicolas en personne m'a envoyé la solution par mail, il me semble que c'est la seconde fois qu'il gagne (pour ceux qui s'étonneraient de cette participation sans commentaire, je signale que Nicolas est administrateur de mon blog, ce qui lui permet régulièrement de me sauver du naufrage technique. Cette particularité l'empêche de laisser un commentaire, qui serait publié aussitôt sans modération).

Boronali, dont c'est la première apparition ici, est venu ensuite, devant Elmone et Philzone. Figurent également au palmarès: Lol, ZapPow, Gildan dont on applaudit la première victoire, et enfin l'ami Hermes surpris que la solution soit trop simple et qui donc était plein de méfiance. Voilà, tout le monde est sur le podium, soit onze gagnants, ce qui est déjà bien, même s'il y en a eu parfois davantage. Un grand bravo à tous, et à dimanche prochain!

Le rébus du dimanche


Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique. Celle-ci peut-être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde. Cliquez sur l'image pour l'agrandir
(les commentaires sont modérés pour tenir les réponses secrètes jusqu'à ce soir)

samedi 24 avril 2010

Coucou quiz

Ce soir, c'est le quiz d'une semaine de billets qui est proposé aux innombrables et attentifs lecteurs de ce blog…
Nous commencerons par lundi dernier, où nous apprenions que le nuage de cendres du facétieux volcan islandais, interdisant le survol de l'Europe, allait perturber les funérailles nationales de Lech Kaczynski, président de la Pologne. En effet, outre Nicolas Sarkozy, d'éminentes personnalités du Tout blogosphère durent renoncer à rendre hommage au défunt. Il s'agissait:
a— la duchesse Hypos du Trompe l'œil?
b— le marquis Jon du Pavé?
c— le baron du Poireau?
d— PPUMP Frédéric Lefebvre?
Mardi, nous obtenions la confirmation d'un soupçon: M. Sarkozy n'aime pas les blogs. Jaloux de leur immense popularité, selon une rumeur persistante, il aurait donné l'ordre au volcan d'entrer en éruption, afin d'empêcher les blogueurs dont nous parlions lundi de lui faire de l'ombre en Pologne. Cet abus de pouvoir l'a privé lui-même d'un passage au journal télévisé: M. Sarkozy manque souvent de jugeote, comme on l'a vu avec le maintien du paquet fiscal en pleine crise. Ce fameux volcan se nomme donc:
a— Strompéi?
b— Jaeufalkuöla?
c— lzoeuiaerlma?
d— autrement?

Mercredi, le cas Christian Estrosi, ministre de l'industrie, retenait l'attention. Parlant des cheminots, il a comparé leur grève, en pleine déconfiture du ciel européen, à:
a— un refus de faire les déblaiements en Haïti?
b—un abus digne de stagiaires qui met tout le monde dans le yaourt?
c— la débandade en Seine-Saint-Denis?

Jeudi, il était question ici:
a— d'un problème de vis platinées sur la navette Discovery?
b— de Blanche Chaîne et les sept choses à aimer?
c— de rien, c'était relâche?

Vendredi… Ah, c'est qu'il s'en est passé des choses! Nous apprenions que:
a— Joseph Ratzinger gagne 10 points dans les sondages?
b— la cote de Nicolas Sarkozy monte à 62% d'opinions négatives?
c— c'était l'anniversaire du taulier de PMA?
d— Balmeyer a publié un nouveau billet?
e— Hermes aussi?

Samedi, la principale nouvelle de ce jour est:
a— Carla Bruni a décidé de porter la burqa pour mettre un terme aux rumeurs?
b— la banque Goldman Sachs a profité de la crise pour gagner des dizaines de millions de dollars?
c— l'Élysée mobilise la flotte d'avions gouvernementaux , Airbus et Falcons, pour rapatrier les 20000 derniers Français bloqués à l'étranger par le nuage de cendres…

vendredi 23 avril 2010

L'après Sarkozy a-t-il commencé?




Nouvelle chute de Nicolas Sarkozy dans les sondages, avec 35 % d'opinions positives et 62 % de négatives. Il s'agit d'une enquête d'opinion Libération—Viavoice qui vient donc consolider l'impression que le désamour des Français à l'égard du président s'installe pour de bon.  Les commentateurs éprouvés semblent considérer que les gesticulations sécuritaires et la grosse astuce de la loi anti-burqa, destinées à rattraper par la queue les voix de droite n'y changeront rien. Tant mieux.

Bien entendu, M. Sarkozy continuera d'espérer jusqu'aux derniers mois l'embellie économique qui lui permettrait, grâce à son incontestable savoir-faire, de vendre un second mandat d'occasion aux électeurs. Pourtant, on se prend à croire que cela ne servirait à rien: c'est peut-être tout un style d'exercice du pouvoir que les Français vomissent. Les abus du président, régulièrement épinglés, sa vulgarité de langage, de culture, comme de comportement ont fini par le couper de tous ceux pour qui la vie publique ne se résume pas aux bonnes affaires.

On nous a seriné que son mode d'expression, direct et proche de celui de l'illettré lambda plaisait aux jeunes qui pouvaient s'identifier à lui.  Ou bien cette adhésion a été mal mesurée, une majorité de jeunes versant plutôt dans l'opposition, ou bien ces dits jeunes ont mûri dans la première moitié du mandat. Ils ont peut-être fini par se rendre compte que quelque chose cloche, quand le personnage sensé symboliser la République inspire de la gêne quand ce n'est pas de la honte.  Personnellement, je ne vois pas pourquoi Mme Alliot-Marie et tous ceux qui se découvrent devant le drapeau, autre symbole fort, sautent au plafond quand une photographie montre celui-ci maltraité, mais font preuve de complaisance devant l'avilissement de l'image présidentielle.

Ceci-dit, l'image présidentielle ne me semble importante que par rapport au régime politique sous lequel nous vivons. Et il me vient l'inquiétude que, dans l'effondrement accéléré de la cote de N. Sarkozy, l'opposition ne se sente pousser des ailes, et renonce à approfondir sa réflexion sur les changements à mettre en œuvre en cas de victoire. Plus précisément, je commence à craindre qu'il ne soit bientôt plus question que de savoir par qui l'on nous proposera de remplacer M. Sarkozy, de Mme Aubry, à Mme Royal, en passant par DSK, MM Peillon, Valls, ou je ne sais qui. Hisser simplement un(e) président(e) sur le pavois républicain n'est plus de saison.  Il y a un projet économique, fiscal, et social a définir d'urgence, mais il y a aussi quelques gages démocratiques à nous donner.

 

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jeudi 22 avril 2010

Sept choses que j'aime?

Au début, quand j'ai vu que Nicolas me faisait l'amitié d'un tag à propos d'une chaîne où je devais dévoiler sept choses que j'aime, j'ai eu peur. J'ai cru qu'il fallait trouver sept choses à aimer sur les blogs ou l'art de bloguer —mais si, c'est un art: quand les hommes ont inventé l'outil, ils n'ont pas trouvé tout de suite la pierre polie, et il n'empêche qu'il y a de beaux couteaux d'obsidienne marqués de percussions.

Donc sept choses à aimer sur les blogs, comme l'ont fait Nicolas ou See Mee, c'est beaucoup, surtout s'il faut être sincère. Et puis, j'ai jeté un coup d'œil aux billets des autres participants au défit, et je me suis un peu rassuré chez Ferocias. On peut parler aussi, tout simplement, de ce que l'on aime en général. Ferocias aime les livres, ça tombe bien, moi aussi. Et d'un!

Mais peut-on vraiment aimer quelque chose et le crier sur les toits? Parce qu'un blog, c'est un peu comme les toits du village… Pas vraiment les toits de la ville, enfin, du moins chez moi: il n'y passe pas des foules. Vous vous voyez grimper sur le toit et hurler: j'aime les bonsaïs! On vous prendra pour un allumé, ou un écolo-sadique en pleine crise. En tout cas, ça fait deux, parce que je les aime.

Mais ce qu'il y a de bien avec les blogs, c'est que vous pouvez aimer polir la pierre pour l'offrir à quelqu'un, et vous payer le luxe de le crier dans le vide sans embarrasser personne. Un réseau de blogueurs est un village idéal où tout le monde se dit bonjour en courant, où chacun se hâte de retourner à ses occupations géniales qui consistent en grande partie à attendre qu'on vous dise bonjour. J'aime bien la solitude du blogueur, c'est douillet, ça rappelle vaguement celle de l'écrivain qui bichonne son texte sans se demander si quelqu'un le lira un jour (cette blague!). Je la compte pour trois.

Non, mais sérieusement, pouvez-vous éprouver un plaisir intime, ce que recouvre le plus souvent le mot aimer, et le livrer à un public, brut de décoffrage? Pas moi, j'ai besoin de le transfigurer, s'il se peut, d'en réduire en tout cas la signification à un cercle limité. Avouer que j'aime le chocolat, c'est aisé et c'est exact. De même que j'aime énormément King Arthur, l'opéra d'Henry Purcell. «Le Chant des laboureurs» me remplit de bonheur, «Le Chant du froid» me glace d'une extase suicidaire. Ce qui ajoute tout de même quatre, et cinq éléments à mes amours publiques.

J'aime ces sympathies que les échanges entre blogueurs parviennent à tisser, du moins les plus réelles.

J'aime cette sensation pas si fréquente chez moi d'avoir réussi un bon billet, comme il peut m'arriver de ressentir une certaine fierté pour une seule page écrite dans la journée. Ce sont des plaisirs fugaces, parce que s'agissant de blogs, le billet est généralement promis à l'indifférence, et quant à l'écriture, il reste encore le plus souvent à parvenir au bout d'un long chemin…

Sauf erreur grossière, me voici venu à bout de la proclamation des sept choses que j'aime. Je constate avec soulagement que ce n'était pas impossible. Ce sera donc la conscience légère que je vais refiler la chose à Éric & Éric, à Elmone, à qui en voudra dans la sympathique bande de Ruminances, à Le-goût-des-autres, et Croukougnouche (qui n'est pas un volcan islandais)…

mercredi 21 avril 2010

Suzanne plutôt qu'Estrosi

Hier j'ai publié un billet qui ne voulait rien dire, du moins pour ceux qui attendent une lecture portée par un raisonnement évident. Un billet pour le plaisir d'écrire avec du vent. Suzanne a remarqué qu'il n'avait aucun sens, elle avait bien raison. Aujourd'hui, dans l'actualité tristounette des derniers jours, j'ai été tenté de m'arrêter sur des propos de Christian Estrosi, rapportés par Libération. Parlant de la poursuite de la grève des cheminots, alors que les avions sont cloués au sol, le ministre de l'Industrie a dit: «C'est un comme si SUD, en Haïti, avait refusé de faire les déblaiements»

Il y avait de quoi ironiser sur l'esprit d'à-propos du ministre. Les passagers bloqués dans tous les coins par l'interdiction de vol des avions, assimilés en quelque sorte à des gravats… Vous voyez la chose… Mais finalement, cela n'ajouterait rien à l'information que l'on peut trouver dans l'article de Libé…

En revanche, la remarque de Suzanne m'a troublé une partie de la journée… Elle n'a pas tellement l'habitude de commenter pour rien des billets qui ne veulent rien dire… Comme cela faisait quelque temps que je n'avais plus visité son blog, je viens de le faire, et de lire son dernier texte. Déjà, si vous êtes lecteur attentif, vous aurez remarqué que je parle de texte et non plus de billet…

Je n'ai aucune idée de ce qu'elle a réellement pensé de mon billet d'hier, mais à sa place, moi je me serais dit: «Merde, il y a des gens qui viennent lire ces lignes vides, au lieu de s'intéresser à mon texte de lundi!» Elle aurait eu drôlement raison, il m'arrive de temps en temps de penser ce genre de chose, quand il me semble avoir réussi un billet et qu'il ne reçoit pas l'accueil espéré.

Ce qui ne veut absolument pas dire que «Je crois le vent les a ôtés», deuxième partie d'un texte plus long que je vous invite à découvrir dans son ensemble, est en manque de lecteurs. Suzanne étant connue comme le merle blanc de la blogosphère, ça m'étonnerait qu'elle soit esseulée avec son texte. Simplement, j'enrage assez souvent dans mon coin de l'incuriosité crasse de l'internaute pour ne pas me reprocher à moi-même de tomber dans ce travers. Je ne vous dirai pas ce que raconte ce texte, mais il m'a empoigné, alors je ne vois pas pourquoi il en irait autrement pour vous…


mardi 20 avril 2010

Rumeurs de complot contre les blogs

Quand Eyjafjallajökull est entré en éruption, et que son nuage de cendres s'est répandu sur l'Europe, paralysant rapidement la circulation aérienne, j'ai tout de suite pensé que quelque chose clochait. Seulement, au début, je ne voyais pas où était l'anomalie. D'ailleurs, je ne voyais même pas le nuage: le ciel au-dessus de Claviers, là-haut, était pur et par conséquent d'un bleu innocent. Il y avait bien le fait que Nicolas Sarkozy était rentré d'Amérique au tout début de l'éruption, comme si de rien n'était, mais cela m'avait échappé.

Je ne l'ai su qu'un ou deux jours après, en lisant un blog dont j'ai oublié l'adresse. Et c'est alors que tout s'est éclairé pour moi: on était bel et bien en présence d'un complot, dépassant de beaucoup en machiavélisme celui du 11 Septembre 2001. Parce que tous les vulcanologues vous le diront —d'ailleurs si vous vous donnez la peine d'une recherche sur internet, vous trouverez leurs témoignages éminents par dizaines—, tous les vulcanologues donc, vous le diront: que l'Eyjafjallajökull ait laissé passer l'avion présidentiel français avant de cracher son panache cendreux, c'est du jamais vu. De fait, prenez les dates et les cartes de déplacements aériens des chefs d'état français dans les cinquante dernières années, puis essayez de les mettre en corrélation avec une éruption de cette ampleur. Vous verrez, c'est sans précédent.

Il y a donc complot, c'est évident, mais de quelles forces obscures, et à quelle fin? Les esprits superficiels pourraient à la lecture de l'Express.fr de ce jour, accuser la mouvance écologiste européenne. On y lit en effet la satisfaction du député Yves Cochet qui voit dans la paralysie actuelle du ciel européen le commencement de la fin du monde aérien, dont la mort définitive interviendra en 2025, selon lui. De tels propos pourraient être une gaffe, révélatrice d'une machination ourdie entre les Verts, Daniel Cohn-Bendit, E.E., Greenpeace, et leurs affidés islandais. Toutefois, pour moi il n'en est rien.

C'est bel et bien Nicolas Sarkozy, ses conseillers, et la société secrète qui les soutient dans l'ombre qui ont monté le coup. Leur but est double: d'abord aggraver d'une part les difficultés économiques du pays pour justifier la réforme des retraites et le mauvais état de nos finances. Ensuite, deuxième volet du plan, et non le moindre: embrumer la blogosphère. Car tout cela, on le voit chaque jour un peu mieux vise à rien moins que de provoquer la mort des blogs en les poussant au suicide. Lequel suicide consisterait à ne plus parler que de cendres, d'avions à terre, de voyageurs bloqués, jusqu'à l'écœurement de l'internaute qui en perdrait même le goût du commentaire.

Quoi qu'il en soit, à l'heure de publier cette analyse, l'horrible attentat contre la diversité de la blogosphère n'a pas encore produit tous les effets escomptés par ses stratèges. Il n'est pas trop tard pour en conjurer les aspects nocifs: amusons nous, les cendres retomberont sur le crâne de M. Sarkozy, et songeons qu'après l'avion viendra le temps des dirigeables à pédales.

lundi 19 avril 2010

Le Ciel est-il fâché avec les polonais?

Finalement, le Ciel n'aime peut-être pas tant que ça cette Pologne qui lui a pourtant donné un de ces papes qui marquent l'Histoire. Je n'ai jamais aimé Karol Wojtyla, trop rustique quoique madré, alors qu'au tout début de son pontificat, Joseph Ratzinger, raffiné quoique d'air benoît, me plaisait bien. Un cultivé au Vatican, ça changeait un peu du sportif. J'avais tort, indépendamment du peu de cas que je fais de l'église, puisque le premier a paraît-il réussit son job de pape, tandis que le second est nul dans l'emploi…

Donc le Ciel est ingrat avec la Pologne puisqu'il a dépêché dans l'azur le fameux nuage de cendres qui a privé feu Lech Kaczynski de la pompe funèbre internationale qui lui semblait promise. Et pourtant, c'était un président aimé de tout ce qui compte de dignitaires catholiques polonais! Une église aussi réactionnaire que la leur ne pouvait pas espérer un président plus exquisément réac qu'il le fut.

Je sais bien que la Pologne, c'est compliqué, et que l'église a été trop longtemps le principal adversaire du régime communiste pour qu'il lui soit possible de renoncer à jouer un rôle politique occulte. Il n'empêche que ces funérailles amputées d'une large part de leur gloire par l'absence forcée du gotha politique mondial font sourire. Il y avait le terrible rappel des tueries de Katyn, certes, pour souder un peuple que l'Histoire a particulièrement malmené, mais que cela se fasse à la gloire posthume d'un dirigeant particulièrement rétrograde incite à soupirer. J'imagine qu'il se trouve encore quelques amis et amies que j'ai eu là-bas autrefois pour grincer des dents à l'écart de la ferveur nationale.

Avec son nuage de cendres, le Ciel semble même en vouloir à la Pologne jusque dans les détails. Voici qu'un article de Jean Quatremer nous apprend que le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, s'est ridiculisé —et le Parlement avec lui—, dans la foulée de ces obsèques nationales perturbées. Il s'est en effet montré incapable, accaparé qu'il devait être par l'adieu à son défunt président, d'annuler la session plénière du Parlement prévue pour aujourd'hui. Pourtant, avec les avions cloués au sol un peu partout en Europe, il aurait été sage de la reporter, cette session. M. Buzek est demeuré injoignable tout le week-end… Résultat, un peu plus de trois pelés et un tondu étaient présents, mais beaucoup moins que les 736 députés prévus. Aucun vote ou débat sérieux ne pouvait avoir lieu… Là encore, le nuage de cendre a frappé.

dimanche 18 avril 2010

Gloire à Mtislav !

Heureusement que Mtislav est là, sinon j'aurais dû laisser traîner le rébus de ce dimanche jusqu'à la semaine prochaine —ce qui nous aurait d'ailleurs permis de prendre un peu d'avance dans les casse-têtes, à la maison.
Or donc, Mtislav est arrivé, sans se presser comme souvent, sans la recette des kumquats confits que je lui ai demandée chez lui, mais avec la bonne réponse à l'énigme du jour, ce qui est le principal.
À l'avenir, je n'estimerai plus jamais qu'un rébus est difficile ou non, puisque celui d'aujourd'hui me paraissait des plus simples, à la portée d'un jeune enfant qui, il est vrai, n'a pas encore perdu le sens de l'humour scatologique…
Quoiqu'il en soit, gloire à Mtislav, seul vainqueur de ce jour entre 283 observateurs et 171 perdants uniques absolus, à l'heure où je fais ce billet…

Le rébus du dimanche


Trouvez le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique, cachés dans ce rébus (vous pouvez agrandir l'image en cliquant dessus).
Rappel: la personne en question peut appartenir à l'Histoire de n'importe quel pays, et de n'importe quelle époque .
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 17 avril 2010

Nicolas 1er montre l'exemple

Soucieuse d'améliorer sans relâche les conditions de vie de son peuple, Sa Majesté Impériale Nicolas 1er, dans sa grande bonté, a paraphé ce matin un décret de Mme Mangeline Rachalot, sapir de la bien-portance.

On sait que tous les pays nœuropéens adoptent les uns après les autres de strictes mesures anti-tabagisme, ceci afin d'alléger le poids financier des maux qui en découlent, en protégeant la santé des populations par la même occasion.

Notre génial Empereur, en vrai visionnaire, a décidé pour sa part d'aller beaucoup plus loin dans la prévention de la mort. D'ici un an à compter de la publication du décret, les constructeurs automobiles auront obligation de mettre en vente des véhicules dont 40% de la carrosserie extérieure seront couverts d'images choc d'accidents de la circulation ou des conséquences de ces derniers.

Notre Bien-Aimé Nicolas, premier Franchois, premier à montrer l'exemple a choisi d'anticiper pour lui-même cette obligation. Le dernier véhicule officiel, flambant neuf, dont nous dévoilons ici une photo prise dans le Garage Impérial, est en effet revêtu des illustrations dramatiques prévues par le décret. Sur le côté du conducteur on peut voir ainsi une berline réduite en bouillie, barrée de l'inscription: «Rouler tue», cependant que le capot est orné d'un fauteuil roulant sur fond jaune. Le flanc droit, non photographié, montre un pompier impérial occupé à désincarcérer des enfants à l'arrière d'un véhicule, avec cette inscription rouge: «la voiture met vos enfants en péril». La porte du coffre affiche quant à elle un cul-de-jatte nu, en couche culotte, avec l'avertissement: «l'accident peut vous rendre impuissant»…

Mme le sapir de la bien-portance a déclaré que dans sa grande mansuétude, l'Empereur accorde un délai de quelques mois aux constructeurs pour écouler leurs stocks actuellement inadaptés, mais dans un délai d'un an, tous les véhicules en circulation, y compris les anciens modèles et les voitures de collection, de même que les jouets pour enfants devront satisfaire aux dispositions du décret. Le cas de l'équitation est encore à l'étude, mais il se pourrait que l'obligation soit étendue aux chevaux.

vendredi 16 avril 2010

L'Appel du numérique s'élargit

Dans le prolongement de l'Appel du numérique, lancé par le Groupement des auteurs de bande dessinée, onze organisations d'auteurs réagissent à leur tour contre la politique numérique qui se prépare chez les éditeurs. La Charte, l'Union des Écrivains, Cose Calcre, SELF, SNAC, SCAM, EAT, ATLF, UGS, UNPI, SAIF, considèrent que le sujet dépasse le seul cadre de la BD, et s'y rallient en l'élargissant à tous les auteurs du livre. Un texte est proposé à la signature de ceux qui voudront bien soutenir cette démarche. Il débute ainsi:

«Les écrivains et illustrateurs de livres reprennent à leur compte et soutiennent la pétition des auteurs de Bande Dessinée
La "révolution numérique" du livre se passe ici et maintenant, à marche forcée, et sans les auteurs»…


P-S, sur ce sujet on pourra lire avec profit les réflexions de Thierry Crouzet, que cet appel a laissé sceptique. Pour ma part, comme nous sommes tous dans le noir, auteurs, lecteurs —et même éditeurs—, je me rallie sans hésiter au combat des organisations professionnelles. Nous avons durement conquis dans le passé de frêles droits: ici comme ailleurs dans la société, il n'est pas question de nous laisser dépouiller.

jeudi 15 avril 2010

Humeurs, et communiqué de Fansolo

Aucune envie de faire un billet aujourd'hui, en tout cas un billet aimable. Les choses qui m'intéressent se passent sur mon blog principal qui n'a l'heur de plaire à personne. C'est l'inconvénient d'être installé ici, dans cette bonne vieille camionnette qui a fait du chemin. On la ficherait bien à la casse ou dans un ravin, mais on s'est habitué à son confort* rustique, le siège a pris la forme de vos fesses, et les cliquetis de son moteur vous tiennent lieu de berceuse. Bref, on s'y est attaché, et en l'occurrence on y va de son bout de billet…

Pour remplir la case jeudi avec quelques lignes désagréables, je ne vois guère que la pantalonnade programmée au PS, sur l'air de «la nouvelle frontière». À peine nous annonce-t-on par la voix d'Anaud Montebourd, que le non cumul des mandats est en route, et avec celui-ci l'ombre d'un soupçon de moralisation des mœurs politiques dans l'opposition, que des couacs s'élèvent. Gérard Collomb, dont le postérieur pèse à la fois sur un fauteuil sénatorial et sur celui de maire de Lyon, regrette de pas avoir son «mot à dire».

L'autre paire de fesses de protestataire appartient à François Rebsamen, sénateur maire de Dijon. Lui, d'après Le Monde, exige «une loi générale s'appliquant à tous». Moi, le Coucou, j'accepte d'ores et déjà que l'on m'interdise demain d'être conseiller général et député du Var: je suis vertueux par avance, puisque je n'ai aucun mandat. Monsieur Rebsamen nous prend pour des cons et voudrait sans doute nous refaire le coup de Sarkozy avec la taxe carbone: le non cumul des mandats, d'accord, mais quand il sera voté au niveau européen.

Ces deux plaisantins là, disent à voix haute ce que pense sans doute la très grosse centaine de cumulards du PS. La situation est donc la suivante: les militants, qui sont un peu ce qu'est le peuple par rapport aux élus divers, veulent la fin du cumul. Les gros et petits potentats politiques n'en veulent pas. S'ils l'emportent finalement, virons-les de force.

Ce qui m'amène à citer brièvement une lecture que m'a conseillé l'ami Poireau: devant le climat qui se dégrade dans le pays, certains conseilleraient à Nicolas Sarkozy de dissoudre l'Assemblée… C'est dans Le Temps helvétique. Ce serait un coup risqué, mais peut-être une tentation réelle pour notre autocrate numéro un. Ce quitte ou double lui permettrait de reconquérir au mieux une légitimité, au pire de rester à l'Élysée pendant que la gauche affronterait la crise, tout en étouffant provisoirement les risques d'embrasement du pays… Si cela se produisait, le P-S pourrait être pris de court: c'est là qu'il lui faudrait nous promettre la démocratie, sous peine de récolter notre colère dans les urnes.

* je voulais mettre en lien un texte d'Arf, sur sa veille bagnole, mais je n'ai pas réussi à le retrouver sur son blog… Peut-être aurez-vous plus de chance?

P-S je reproduis ci-dessous un communiqué du blogueur Fansolo, dont j'ai parlé plusieurs fois ici, tel que Gaël l'a déjà diffusé. On trouvera à cette adresse un résumé de l'affaire pour ceux qui ne la connaissent pas…
Communiqué de presse de Fansolo :

«Dans le litige qui m’oppose à M. Serge GROUARD depuis septembre 2008 (l'affaire du blog "les amis de Serge Grouard", créé en septembre 2007), perdu devant la cour d’appel d’Orléans le 22 mars 2010, j’ai décidé de me pourvoir en cassation.
Ce recours non suspensif m’oblige à verser à M. Serge GROUARD la somme provisoire de 9.776,29€ (4.103,60€ à titre personnel et 5.672,69€ es-qualité de Maire d’Orléans) pour l’avoir « dénigré ».
Au regard des graves atteintes à la liberté d’expression et aux droits fondamentaux qui se sont multipliés au cours de cette affaire, il apparaît désormais indispensable que la Cour de Cassation puisse enfin dire le droit.
La juridiction suprême se prononcera à l’aune des principes républicains qui fonde toute sa jurisprudence ; jurisprudence selon laquelle notamment « les abus de la liberté d’expression envers les personnes ne peuvent être poursuivis sur le fondement de l’article 1382 du code civil.»

mercredi 14 avril 2010

Notre parapluie à Washington

Au mois de mai 2009, j'évoquais dans un billet une gifle diplomatique reçue par Nicolas Sarkozy. Ses diplomates participant à la préparation de la conférence sur le Traité de Non Prolifération nucléaire n'avaient pu empêcher l'adoption de l'ordre du jour de celle-ci. La France risquait donc, le moment venu, de voir son arsenal atomique mis sur la sellette, au même titre que ceux des cinq autres états nucléaires… Aujourd'hui nous y sommes, et le piège que voulait éviter M. Sarkozy est béant…

Cette affaire n'est pas à portée de compréhension du citoyen ordinaire comme moi, d'autant que le secret et l'absence de débats publics ont toujours été de règle chez nous. Il n'est pour autant pas interdit de se poser quelques questions sur notre «bombe» —le mot est simplificateur mais bien commode, d'autant que l'on parle couramment de «ceux qui l'ont», «ceux qui veulent l'avoir»… Dans un article fouillé et souvent convaincant, à son habitude, Eva Joly expose les raisons de son adhésion à l'idée de l'abandon de l'arme nucléaire par la France. Elle est ainsi en accord avec la position des écologistes dont elle fait partie.

Pour être troublé par ses arguments, je suis néanmoins méfiant à l'égard d'une fuite en avant dans un pacifisme de principe. On aimerait savoir si oui ou non, la menace nucléaire a été un facteur de paix en Europe? À première vue, il semble bien que oui: nous étions particulièrement mal placés au sortir de la Seconde guerre mondiale, entre l'URSS et les USA. Et l'on peut se dire que sans la peur de la bombe, l'Europe de l'ouest et l'Europe centrale auraient servi une fois de plus de champ de bataille. La preuve: dès lors qu'aucun parapluie ou aucune menace atomique n'ont plus couvert la région des Balkans, au sens large, les peuples se sont étripés.

D'autre part, dans les négociations en cours, on comprend que ni les États Unis, ni la Russie ou la Chine, ne sont à la veille d'adopter l'option zéro bombe. Loin s'en faut. Leurs arsenaux, du moins ceux des deux premiers, sont si énormes encore, malgré les réductions déjà acquises, que la France se retrouverait vite nue, militairement parlant, si elle était obligée de suivre les prochaines étapes. Même totalement privés d'armes nucléaires, les Américains et les Russes resteraient les seuls maîtres du monde, surtout les premiers, par leur puissance militaire conventionnelle. Faut-il rentrer dans le rang, et nous résoudre un jour à ne plus être maîtres de notre destin? Que se passera-t-il dans notre Europe quand cette bonne conseillère qu'est la peur du chaos aura disparu? On voit bien que l'abandon des égoïsmes nationaux est loin d'être acquise…

Nicolas Sarkozy, comme Jacques Chirac, et même François Mitterrand avant lui, tient à notre bombinette —laquelle ne doit pas être si bombinette que cela, puisque tant de gens souhaitent nous la voir abandonner… Sur ce terrain, je n'ai pas envie de le critiquer à priori, sauf à regretter que comme ses prédécesseurs, il ne donne aucun moyen à la population pour comprendre —ou essayer de comprendre— les enjeux réels. S'il s'agit d'une simple question de rang, d'image, il aurait grand tort d'entraver la marche vers la paix du monde. S'il s'agit réellement de notre sécurité, alors ça vaut la peine que nous nous retrouvions du fait de notre président au ban des nations. Ce qui pourrait bien se produire.

P-S j'ai bien aimé lire aujourd'hui Désespérant, chez Poison Social…

mardi 13 avril 2010

La rumeur, les étoiles, la vie!

Ces temps-ci, les cheminots ont beau faire, et la réforme des retraites pointer des oreilles de louve inquiétantes, la vie politique française tourne autour de la rumeur. Redisons-le: ce genre de coup d'œil sous les jupes de la république n'entre pas dans les mœurs de notre pays. Les Français s'en moquent, Dieu merci, et il a fallu que l'Élysée s'en mêle pour que cela prenne du corps.

On s'est aperçu avec étonnement que cette rumeur gravitant autour du pouvoir, qui aurait dû s'en éloigner doucettement avec de la patience, lui arrivait dans la figure. Une nouveauté, étonnante comme une récente constatation des astronomes qui étudient les exoplanètes…

Quelques unes des exoplanètes découvertes ces dernières années ne gravitent pas autour de leur étoile dans le sens habituel —le même que celui de l'étoile! Ces capricieuses tournent en effet en sens contraire, ce qui bouleverse pas mal d'idées reçues. Vous ne voyez pas le rapport avec la rumeur? Tant pis.

Donc, comme vous pourrez en prendre connaissance en des termes plus doctes que les miens sur de nombreux sites, dont Le Temps, ces planètes posent un problème. On croyait qu'elles s'étaient formées à partir du disque d'accrétion gravitant autour de l'étoile, sur le même axe, et pas du tout!

Ces planètes géantes auraient migré de plus loin, à travers leur système, changeant d'orbites, et, on peut le supposer, faisant le ménage parmi les autres planètes. Les plus petites de ces dernières n'auraient donc eu aucune chance de survie: pour elles, c'était soit l'éjection du système, soit la chute dans la gueule ouverte de leur étoile… Enfin, ce n'est pas très scientifique comme image, mais bon, en fait mon but était d'en revenir aux rumeurs…

Une rumeur sympathique pour une fois. Imaginez-vous qu'un blogueur scientifique s'apprête à convoler prochainement avec une blogueuse politique de ma blogosphère observable —celle que je fréquente, veux-je dire… Je ne sais pas s'ils vont encore graviter longtemps dans cette galaxie familière, mais comme j'ai pris plaisir à les lire pendant pas mal de temps, je tenais à leur souhaiter beaucoup de bonheur dans leur coin de ciel.

lundi 12 avril 2010

Verset 404 : Dieu vit que l'Élysée était bon…

Disparitus a imaginé cette chaîne, FalconHill l'a passée à Nicolas qui m'a invité à répondre au pieux questionnaire suivant:

1- Voteriez vous pour Dieu s'il se présentait à la présidentielle?
Supposons que Dieu existe: je dis non, pour plusieurs raisons. D'abord parce que, si j'ai affaire au Créateur, son autorité sera indiscutable, or dans son infinie distraction, Dieu m'a créé rétif à l'autorité. Qui pourrait imaginer que Dieu s'encombrerait du référendum d'initiative des mortels, alors que j'y vois l'un des sentiers du paradis sur terre?
Ensuite, Dieu serait sans aucun doute le meilleur président de la terre, le plus vertueux, et, comme nous le savons par ceux qui l'ont bien connu dans le passé, Abraham, Moïse, et quelques autres, ce n'est pas un marrant, Dieu. Il serait impitoyable avec tous ces petits travers qui, en nous pourrissant la vie, nous la rendent concurremment supportable. Nous serions vite mis au pas, du haut en bas de l'échelle.
Il ne serait pas question avec lui d'un quinquennat ou d'un septennat, on aurait Dieu à l'Élysée à perpète. Vous imaginez l'existence d'un peuple dirigé par une sorte de de Gaulle barbu puissance 1000? La perfection chaque jour, un pouvoir irréprochable qui vous ôterait tout motif de mécontentement, il prononcerait des discours sublimes, il convaincrait chacun de travailler plus à la sueur de son front pour gagner moins, parce que nous sommes sur terre où les derniers restent les derniers, les premiers restent les premiers. Nous baignerions dans la raison, la mesure, dans une sorte de félicité placide. Et nous nous ennuierions bientôt.

2- Jésus se présente à votre porte, il est: a) avec des chaussures de ville, b) avec une paire de All Stars, c) pieds nus, d) autre, précisez…
S'il vient chez moi, c'est qu'il me connaît déjà un peu, alors il sait forcément que je m'en fiche. Moi même, je peux porter des Richelieu, des mocassins, des vieilles grolles infâmes, je peux être pieds nus…

3- Comment éviter que l'église catholique ne se radicalise devant tant d'attaques?
Aucune idée, parce que ce n'est pas vraiment mon problème. Je pense simplement que l'église devrait «s'humaniser», s'ouvrir à la vie normale, avec des prêtres mariés, mêlés à l'activité ordinaire… Tout de même, je considère l'église et son contenu, que je n'aime pas, comme un élément essentiel de notre culture, je ne suis donc pas totalement indifférent à son devenir…

4- Si Lucifer était une personne, à qui ressemblerait-il?
Lucifer est un des plus beaux personnages de la littérature mondiale, grande ou petite… Je l'ai déjà imaginé plusieurs fois, sous des traits chaque fois différents, c'est un régal, ce type. Pourtant, le hasard fait souvent bien les choses: il vient justement dîner à la maison ce soir! Je vais donc savoir à quoi et à qui il ressemble vraiment. Je vous le dirai demain, peut-être…

Pour prendre la suite, avec recueillement, je tague Ferocias, Gildan, Elmone, Abadinte… Zut, que des mecs! Je rajoute donc CC et Suzanne: Dieu est peut-être une déesse, après tout?

dimanche 11 avril 2010

Et la lumière descendit des Pyrénées

Il y a des dimanches comme ça: de nombreux habitués du rébus manquent à l'appel, hormis le valeureux Mtislav redescendu à tombeau ouvert des cimes glacées pour arriver à temps. Et avec la réponse impeccable qui sied à un joueur émérite, s'il vous plaît. Alors gloire à Mtislav, de même qu'aux deux autres gagnants: Lol qui nous vient sans doute du Ciel, avec le sexe des anges et un profil opaque, et l'ami Jean dont ce n'est pas la première victoire ici! Un accessit est attribué à Éric Citoyen, pour sa réponse juste, mais incomplète, par message privé… Bravo à ces héros entre 290 et quelques autres visiteurs de ce jour tranquille.

P-S, je m'en voudrais de ne pas saisir l'occasion de ce bout de billet pour vous recommander un article de Mathieu, lu ce matin, qui est un témoignage bouleversant sur les dessous de la violence scolaire.

Un rébus du dimanche


Règle du jeu : trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique. Celle-ci peut-être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde. Cliquez sur l'image pour l'agrandir…
(les commentaires seront modérés pour tenir les réponses secrètes jusqu'à ce soir)

samedi 10 avril 2010

Les mamelles de la colère

Aujourd'hui à la Seyne-sur-Mer, devant l'usine de PIP, les prothèses mammaires pleuvaient sur le trottoir. Elles ne tombaient pas du ciel, comme une manne que Dieu dans sa grande bonté aurait dispensé aux femmes nécessiteuses sans poitrine, mais des mains d'ouvriers en colère. Les photos de presse montrent un gros tas globuleux, vaguement argenté.

On songe à ces montagnes de fruits que les paysans déversent parfois sur les parkings pour manifester. C'est alors la providence de bien des gens fauchés qui passent par là, et de ménagères promptes à se venger des grandes surfaces. J'imagine que dans la France de Nicolas Sarkozy, il doit se trouver des femmes trop pauvres pour bénéficier d'un implant mammaire —en vérité, je n'en sais rien. En tout cas, il y avait de quoi se servir pour remplir des soutiens gorge secs, voire gonfler les pantalons de mâles complexés…

Toutefois, là n'est pas l'essentiel, on s'en doute. PIP —Poly Implant Prothèse—, est cette boite dont les prothèses, à la composition jugée frauduleuse, ont été retirées du marché par l'agence des produits de santé. La société a été mise en liquidation judiciaire le 30 mars par le tribunal de commerce de Toulon, et les 120 employés se retrouvent à la rue. Licenciés, ils ne toucheront pas un centime pendant le délai de carence du pôle emploi qui atteindrait ici deux mois.

Ils menacent d'incendier l'usine si l'État n'intervient pas pour les aider. Je n'ai pas trouvé trace de ce conflit sur le site de Var Matin, et les médias n'en avaient dit mot jusqu'à ce jour. Les choses sont apparemment en train de changer, puisque c'est par le NouvelObs que j'en ai reçu l'écho. Nous vivons une époque où la colère seule permet de se faire entendre.

vendredi 9 avril 2010

Bonnes mauvaises nouvelles

Bonne nouvelle : finalement, le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil est sauvé ! Grâce notamment aux 13 000 signataires de «l'appel à ne pas couper les ailes du salon»… Le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis, en effet, a maintenu entièrement sa subvention de fonctionnement, lors de la présentation du budget 2010.

Mauvaise nouvelle : ce maintien se fait dans le cadre du «budget de révolte» en déséquilibre, voté par 17 conseillers sur 40 (10 de droite ont voté contre, le groupe «Communistes et Citoyens» s'est abstenu). Un tel budget étant interdit par la loi, il n'est pas impossible, mais non certain, que le département soit placé sous tutelle du préfet… Auquel cas, la subvention de 1,6 million d'euros pourrait bien s'envoler en tout ou partie.

Bonne nouvelle: d'après les sondages qui fleurissent un peu partout, une majorité de Français se fiche éperdument de la rumeur sur le couple Sarkozy.
Mauvaise nouvelle : encore une fois, l'égocentrisme présidentiel de Nicolas Sarkozy fait rire de nous un peu partout en Europe, peut-être même jusqu'à Punta Arenas en Patagonie.

Bonne nouvelle: Najlae Lhimer a pu revenir en France grâce à M. Sarkozy, comme on sait.
Mauvaise nouvelle: en Gironde, Drissia, une marocaine de 34 ans, enceinte et battue par son compagnon, s'est rendue à la gendarmerie pour se plaindre. Les gendarmes ont confisqué son passeport et lui ont remis une Obligation de quitter le territoire français…

Une bonne nouvelle pour terminer: n'ayant pas été arrêtée, Drissia se cache et Noël Mamère, député-maire, demande au préfet de réexaminer son cas…

P-S si vous avez suivi comme moi le cas Alvin chez Arf, le 5e épisode est en ligne depuis mardi, étrangement numéroté 6…

jeudi 8 avril 2010

La rumeur


La rumeur est une bestiole sans yeux, sans antennes, sans odorat ni ailes, sans pattes ni quoi que ce soit de moustaches pour aller de l'avant, de l'arrière ou de côté. Et pourtant elle trotte à travers champs, court les chemins, les rues, les villes. Il y a des gens qui disent que la rumeur est méchante, et d'autres qui la croient inoffensive, parce qu'elle a mauvaise haleine et qu'on la sent venir de loin.

La rumeur est une bestiole utile pour faire les articles, les billets, les images, et aussi pour rire à la cuisine, au salon, et dans la salle à manger —et encore pour les tartines de mots, les dessins, les sketchs rigolos, les discours et tout le reste.

Il y a des rumeurs géantes qui font du dégât, mais le plus souvent, la rumeur est moins grosse qu'une baleine ou un chameau, plus petite qu'une vache, un écureuil, ou même une crotte de mouche.

Quelquefois, la rumeur vous saute à la figure au petit déjeuner, en ouvrant le journal où elle se cachait. Si c'est une rumeur gentille, vous la gardez au chaud dans le creux du cou en caressant du mieux que vous pouvez son absence de réalité.

Mais il arrive que l'on traîne une rumeur avec soi sans le savoir, comme un poisson d'avril accroché dans son dos. Elle vous suit partout: au début vous ne comprenez pas pourquoi il flotte une odeur désagréable autour de vous. Le plus souvent, cependant, la bestiole est agressive et finit par vous mordre. C'est alors qu'il faut garder son sang froid, s'abstenir de gesticuler, ou de pousser des cris furieux, car cet animal se nourrit d'agitation et croît énormément dans le vacarme.

Cette situation de vulnérabilité extrême s'appelle être enrumé, ce qui est plus grave que l'état d'enrhumé, certes, mais non désespéré. Vous pouvez, si vos moyens le permettent, faire appel à un dompteur de rumeur, mais le plus sûr et le plus économique c'est d'attendre qu'elle s'endorme, se détache de vous et choit à terre dans l'indifférence.

source image

mercredi 7 avril 2010

Martine casse la glace: sept ans de malheur

La maison Sarkozy s'efforce de victimiser le président dans l'espoir de voir celui-ci regagner un peu de popularité en suscitant la pitié des Français. L'intérêt médiatique se porte donc sur le prétendu complot qui serait à l'origine de rumeurs dont tout le monde se fiche. Et pendant que l'on parle de ces balivernes, on laisse de côté des débats d'une autre importance…

Ainsi en va-t-il par exemple, des récentes réflexions de Martine Aubry à propos du quinquennat, extrêmement choquantes. Dans le billet de samedi dernier je m'étais fait l'écho de l'entretien que Mme Aubry avait accordé à Mediapart. Elle y disait notamment: «Je pense qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans», ce qui résume sa pensée et le problème qu'elle pose.

Mediapart est revenu hier sur ce point qu'il qualifie avec raison de «perle de l'entretien», relevant que la première secrétaire du PS a reçu le soutien de Dominique de Villepin. «(…) je pense que le septennat donne la possibilité au président d'une plus grande respiration», dit notamment celui-ci. Pendant que le président respire, le peuple Français immanquablement soupire, quel que soit l'élu qui pose ses augustes fesses dans le fauteuil élyséen. Sous la Cinquième république, il n'y a pas un seul exemple de président qui n'ait à un moment quelconque joué du pouvoir en monarque.

Mediapart a demandé l'avis d'éminents constitutionnalistes: Olivier Duhamel, Guy Carcassonne, Dominique Rousseau. Aucun des trois ne témoigne la moindre indulgence vis à vis de la vision rétrograde et des mauvais arguments de Mme Aubry et M. de Villepin. On se reportera à l'article pour lire ce qu'ils ont à dire de ces velléités de révision d'une réforme approuvée du peuple Français par référendum.

Le citoyen ordinaire que je suis, ne peut que s'insurger devant le coup bas porté par Mme Aubry, mine de rien, à notre succédané de démocratie. Et il est urgent d'en tirer les leçons puisque le PS, parti dominant de l'opposition, s'apprête à débattre de son avenir et du nôtre. Plus qu'hier encore, il paraît nécessaire d'attirer l'attention de ceux qui vont forger les propositions de la prochaine campagne électorale sur le profond divorce entre les citoyens et le personnel politique.

Ce n'est pas d'ajouter du poids au président, déjà lourd à supporter, qui arrangera les choses. L'hystérie et les abus de la pratique du pouvoir actuel ne seraient nullement atténués par deux années supplémentaires, c'est dans la mentalité de Nicolas Sarkozy que gît le problème. Et ce n'est pas non plus parce qu'un(e) autre président(e) userait avec davantage de discrétion des pouvoirs qui lui sont accordés par la constitution qu'ils seraient moins excessifs.

S'ils ne sont pas capables de nous promettre l'avènement d'une Sixième République au président tenu en laisse par le Parlement, les socialistes devraient au minimum faire un pas vers la démocratie. Le peuple français a besoin d'exercer lui-même un contre-pouvoir pour reprendre confiance dans ses représentants. Pour cela, il n'y a d'envisageable que le référendum d'initiative populaire. S'engager solennellement à sa création, ce serait gagner des voix pour les socialistes. L'ignorer, c'est s'exposer à donner des voix à la droite, par représailles.

P-S à lire sur Piratage(s): De la vulgarité

mardi 6 avril 2010

De riens et d'autres

Sur le site de l'Express, on nous dit en quatre lignes que Nicolas Sarkozy ne s'étonnerait pas d'avoir «3 à 4 millions de manifestants dans la rue pendant le débat sur la réforme des retraites». Il avertit qu'il ne reculera pas…
C'est bien, un président qui a de la suite dans les idées, au moins sur un point.

Trois à quatre millions de Français dans la rue, ce serait infiniment plus que pour le No Sarkozy Day, et même mieux qu'à l'occasion des manifestations de janvier et mars 2009. Ce serait bien que tout ce monde ait autant de suite dans les idées que le président, et ne recule pas dans son opposition aux réformes à la Sarkozy, qui sont à la politique sociale ce que la boucherie est à la dentelle.

Les Echos.fr, quant à eux, évoquent l'enseignement que M. Sarkozy tire de sa déculottée personnelle aux élections régionales. Et la leçon retenue est apparemment qu'il n'y a pas de leçon, puisque notre autocrate n'a aucunement l'intention de changer de mode de gouvernance. Il compte rester au centre de l'exécutif, et gardera l'œil sur le ravaudage des chaussettes du moindre ministère —surtout si le marchand de coton à repriser est de sa famille ou de ses amis. Comme un caïd de banlieue qui a pris une raclée par surprise, il revient rouler des mécaniques et rappeler que c'est lui le chef.

En attendant des jours meilleurs, si Météo France ne se trompe pas dans ses prévisions, il devrait grimper jeudi en Haute-Savoie, afin de rendre hommage à la Résistance. Pourvu qu'un complot avec mouvements financiers ne pousse pas un banc de brouillard de ce côté, au moment de son discours… C'est qu'il n'a qu'une fois par an l'occasion de nous parler du haut de 1450 mètres, notre président!

P-S Epamin' porte plainte au tribunal de La Haie… FalconHill est allé faire son bilan sur Mars…

lundi 5 avril 2010

Le pape coincé entre la cloche et le battant


Merci à France Inter qui me permet de clore le week-end pascal sur une note religieuse. Le journal de 19 heures m'a appris que Benoît XVI se retire à Castel Gandolfo pour y «prendre un repos bien mérité»… Le pauvre homme doit, je suppose, se remettre du tintamarre des cloches de Pâques, qui n'aura pas suffi à couvrir les accusations de complaisance envers les prêtres pédophiles résonnant à travers le monde. Qui plus est, il va pouvoir mettre son temps libre à profit pour tester son crédit auprès du Très Haut…

En effet, il pourrait bien en avoir besoin lors d'un voyage en Grande-Bretagne prévu à l'automne. Selon France Inter encore, des avocats anglais plancheraient sur la valeur de son immunité diplomatique en cette circonstance. Des plaintes auraient été déposées contre lui afin que soit jugée sa responsabilité dans l'étouffement d'affaires pédophiles.

Imagine-t-on le coup de tonnerre que serait l'interpellation du pape, comme s'il s'agissait d'un vulgaire dictateur chilien? Pour mémoire, ce fut en effet le sort réservé en Grande-Bretagne au général Pinochet, retenu à Londres en 1998 pendant une trop brève période…

Perdrait-il la foi, Benoît, s'il se retrouvait inculpé, même passagèrement? Il serait amusant que le souverain pontife, chef de l'Église catholique, rejoigne dans l'athéisme ce pasteur des Pays-Bas dont nous parle le site du Temps… Klaas Hendrikse professe en effet qu'il n'y a rien après la mort, la résurrection n'est qu'un mythe… Étonnant, non? Mais ce pasteur estime toutefois «possible de croire en un Dieu qui n'existe pas», et se présente comme un «croyant athée».
Et si le pape en faisait autant?

P-S, le feuilleton des web-addict se poursuit chez Arf, avec le 5e épisode

dimanche 4 avril 2010

Les gagnants au jeu du rébus

Ce soir, je me hâte de donner les noms des 22 gagnants, de peur que ne tombent encore de bonnes réponses… J'ai attrapé la crampe des liens, on voudra bien excuser ma précipitation, j'espère…

Je signale simplement la fracassante entrée de Nicolas au palmarès du rébus, et qu'il y avait théoriquement un gagnant supplémentaire, Gildan, mais il n'a pas voulu donner la réponse…

Christine, Dedalus, Yann, Bérénice, Madame.b, Jeandelaxr, Elmone, Mathieu L., Epamin', Nicolas, Anglade, Thierry, Laure Leforestier, Fidel Castor, ZapPow, αяf , la Mère Castor, Guy Liguili, Nefisa, 2 Anonymes, Mtislav

C'est tout de même un peu abrupt, merci à vous tous de votre participation!

Le rébus du dimanche




Le rébus de ce dimanche devrait réconforter certains des habitués de ce petit jeu dont la fidélité est mise à rude épreuve par la difficulté qu'ils prêtent, à tort, aux énigmes. La devinette me semble, cette fois, à la portée d'un enfant…

Il s'agit de trouver le nom d'un souverain appartenant à une période historique contemporaine ou révolue, de n'importe quelle région du monde…

Les commentaires seront modérés pour tenir les réponses secrètes jusqu'aux environs de 20 heures. Bonne chance à toutes et tous!