vendredi 2 mai 2008

Alphonse Baudin.


Parfois, la mémoire nous joue des tours, qu'une coïncidence heureuse suffit à réparer. Mon premier billet sur les franchises médicales évoquait les temps difficiles des débuts de notre république et le cas d'un député dont j'avais oublié le nom, mort sur une barricade. Personne n'est venu à mon aide, mais le monde de l'idéal républicain est petit : mon homme vient de réapparaître au hasard d'une recherche sans rapport avec le progrès social au sens strict. Mon intention est de parler un jour prochain des Chambrées et Cercles des Travailleurs, naguère foyers de la conscience politique dans maints villages provençaux. Et il se trouve que ces précurseurs de la solidarité et du mouvement associatif ont joué un grand rôle dans les émeutes populaires qui, dans de nombreux départements, dont le Var, répondirent au coup d'état du 2 Décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte.
A Paris, malgré les appels à la résistance lancés par de grands noms comme Hugo, Schoelcher, le peuple ne se mobilise guère. C'est que les ouvriers parisiens retenaient surtout que la république avait mis un terme au suffrage universel, et que le Napoléon, lui, promettait de le rétablir. Aux incitations des députés à la révolte avaient dû répondre quelques railleries, voire des invectives les traitant de bourgeois grassement payés… C'est là qu'intervient mon héros, le député de l'Ain, Alphonse Baudin, par ailleurs médecin. Debout sur une barricade menacée par la troupe, il lance aux ouvriers qui n'en ont rien à cirer : "Vous allez voir comment on meurt pour 25 francs !"
Les 25 francs en question représentaient l'indemnité journalière des députés, et c'était une somme très conséquente —suffisante pour que la majorité du peuple ouvrier, rancunière, le laisse mourir à quarante ans sans lui apporter son soutien. Donc, la mort d'Alphonse Baudin n'était pas en relation directe avec le progrès social, mais avec une valeur également précieuse, celle de la liberté. Ce jour là, les ouvriers parisiens avaient tort, mais les députés balayés par le coup d'état avaient le tort plus grand encore de n'avoir pas prouvé au peuple que le parlement les représentait réellement, et qu'avec lui allait disparaître la liberté de tous.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

MOUVEMENT ASSOCIATIF

La france compte un million d'associations en activité.

C'est un outil au service de la démocratie, elles contribuent bien souvent à la prise en compte de l'intérêt général, et à la paix sociale notamment dans certains quartiers sensibles.

Cette vitalité associative représente 13 millions de bénévoles, 4 associations sur 5 fonctionnenent avec des bénévoles.

1,6 million de salariés 8% de l'emploi en france.

C'est un véritable enrichissement d'évoluer au sein de ce milieu, qualité de leurs réflexions, d'échanges, d'humilité, force de propositions, et de concertation.

Un grand coup de chapeau, à tous.
Et que cette dynamique continue d'évoluer... DENISE BILLIOTTE

P.S. Merci Micheline