J'écoutais ce matin, évoqué à la radio, le problème posé par la dictature birmane dans la crise humanitaire qui touche son pays. On pourrait presque le qualifier d'ubuesque, s'il était concevable de rire d'un tel drame. La junte au pouvoir ne veut donc pas que l'aide soit apportée à sa population en dehors de son contrôle —et l'on sait que contrôle signifie pour ce pouvoir corrompu : liberté de se remplir les poches au passage… Les démocraties pourraient passer outre et secourir la Birmanie de force, à condition de recevoir l'aval de l'ONU. Pourquoi ne le font-elles pas ? Parce que, semble-t-il, elles savent d'avance devoir se heurter au double veto de la Chine et de la Russie au Conseil de Sécurité. En ce cas, il est difficile de comprendre la frilosité des diplomates : qu'attendent-ils pour faire apparaître aux yeux du monde entier le rôle malfaisant de ces régimes autoritaires sur la scène internationale ? Tandis qu'ils tergiversent dans l'attente que leurs palabres secrètes accouchent d'une solution bâtarde, chaque heure perdue voit des milliers d'êtres humains mourir ou s'enfoncer davantage dans l'horreur. Et demandons-nous au passage s'il est vraiment acceptable de prendre des gants avec la Chine devant sa propre indignité quant aux droits de l'homme ?
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