dimanche 4 mai 2008

Du cercle à la sécu.

Je vais très rarement au Cercle de la Fraternité de Claviers. Ce n'est pas un choix délibéré qui découlerait d'une hostilité de ma part envers ses adhérents : on peut y rencontrer aussi bien des sympathisants de la mairie actuelle que des opposants à celle-ci. Non, c'est plutôt un manque d'intérêt pour un lieu qui me semble déserté par l'esprit républicain de ses origines. On pourra me reprocher de regretter une époque folklorique que je n'ai même pas connue, mais précisément, il me semble n'y subsister qu'une pelure associative réduite à son folklore : un lieu de rencontre et de détente autour d'une consommation à prix réduit. On a du mal à imaginer les aïeux de la clientèle actuelle, défiant les sbires d'un préfet du Second Empire par la lecture à voix haute de quelque journal démagogique. Il est vrai que beaucoup d'habitants sont venus d'ailleurs, comme moi, diluer l'importance en nombre des héritiers directs de l'histoire locale. Un peu plus loin dans le canton, sous les platanes du joli Cercle des Travailleurs de Montferrat, où mon épouse et moi avons eu le plaisir de partager "lou déjeuna" du 1er Mai avec des amis, perdure une atmosphère autrement citoyenne. À quoi cela peut-il tenir ? À l'influence d'un décor mieux conservé ? Je plaisante. Aux femmes et aux hommes qui le fréquentent ? Je plaisante, parce que mes concitoyens clavésiens, au fond, ne sont pas plus indifférents que les autres à la vie sociale et politique. Je n'ai pas de réponse.
À côté des cercles d'autrefois, parfois dans leur ombre, existaient des Sociétés de Secours Mutuel. Imaginez ces temps héroïques où le peuple des travailleurs essayait de se prémunir des mauvais coups de la vie, la maladie, la mort, en inventant les premiers mécanismes de la solidarité. Souvent, on cotisait à la SSM associée à son cercle, on entrait dans une fraternité qui vous rendait l'avenir moins redoutable. Suivant l'opinion que M. le Préfet se faisait de la petite association qui vous accueillait, votre SSM avait la bénédiction conditionnelle du pouvoir, ou bien elle devait se faire discrète pour subsister dans l'illégalité. Car M. le Préfet voyait d'un œil soupçonneux les cercles et les associations susceptibles de secourir les chômeurs, ou pire, les grévistes. Aussi, quand je vois de nos jours notre Sécurité Sociale mise à mal par nos gouvernants, je me dis que nous retournons à grands pas vers ces temps obscurs.
Au fait, avez-vous signé la pétition contre les franchises médicales ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

notre cercle a perdu de sa vrai valeur il on fait de la politique pendant toute les elections il n'y a plus de bureau du moins il est gere que par deux familles enfin ce n'est pas le cercle de nos parents...